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— 27 —

les siens propres à des uniformes, des para-
des et les pensions d'une foule d'officiers dont
la seule occupation est d'exercer les recrues
et d'assister aux revues et aux manœuvres.
Notre toute petite armée n'est pas fondée
pour donner une subsistance aux fils de la
noblesse pauvre, et cela aux frais et dépens
de la population industrielle et laborieuse.
Dans notre Grand-Duché, les faux bourdons
ne vivent pas aux dépens des abeilles. Nous |
avons sans doute aussi notre part de ces in-
sectes aîlés, mais ils ne portent pas l'épaulette.

Le rôle de Médicis est un noble rôle, sans
contredit; mais, pour l'entreprendre avec le
succès nécessaire, il nous manque ici ce que
l'on appelle le nerf de la guerre. 11 faudrait
pouvoir trouver l'emploi de nos artistes, leur
donner de grandes commandes qui leur per-
missent de déployer leurs talents.

M. Reinhold Begass, professeur de sculp-
ture récemment nommé, a donné sa démis-
sion et est retourné à Berlin, sa ville natale;
votre compatriote, M. le professeur Pauwels,
est fort assidu. Je ne saurais vous dire com-
ment il se plaît à Weimar. Pour lui, son sé-
jour en Allemagne, grâce à sa jeunesse , aura
une influence des plus salutaires, j'en suis
persuadé. Rien n'étend la manière de voir
dans l'art comme de franchir les bornes d'une
école qui a son système et ses voies tracées ;
l'imagination devient souvent trop resser-
rée lorsqu'on n'a jamais ouvert ses aîles
pour planer un peu plus haut que le terre à
terre commun. M. Pauwels est penseur, poè-
te, doué du sentiment le plus pur et le plus
noble; il est en même temps excellent peintre
et l'on apprécie à Weimar comme dans toute
l'Allemagne, ses grandes qualités.

Son avenir est des plus beaux; l'école fla-
mande sera fière de lui et le citera parmi ses
grands maîtres. Un jour, lorsqu'il sera revenu
dans sa patrie, il y exercera une influence
salutaire sur la jeunesse-artiste d'alors. 11 se
convaincra en Allemagne que c'est l'instruc-
tion, dans la plus noble acception du mot,
qui manque chez vous à la plupart des jeu-
nes gens voués à l'art, instruction que vous
ne sauriez assez fortifier ou établir dans vos
académies.

Vous aurez déjà appris, peut-être, que
Weimar, est choisi cette année, comme lieu
de réunion de la société générale des artistes
allemands. Le choix de notre résidence pour
cette fête artistique ne saurait être meilleur.
Tous les Allemands sont enthousiasmés des
souvenirs qui vivent encore dans notre petite
ville, et puis, quelles jouissances n'offre pas
la forêt de la Thuringe? Le Grand-Duc et les
habitants de la ville feront leur possible pour
rendre, à nos hôtes-artistes, le séjour aussi
agréable qu'ils pourront le souhaiter. Parmi

les fêtes qu'on leur offrira, je puis vous citer
un bal travesti dans les belles salles de la
Wartburg; en même temps, une illumination
brillante des hauteurs environnant le beau
château, spectacle aussi grandiose et aussi
unique dans son genre, qu'il est au dessus
de toute description. Je suis convaincu , bien
convaincu que le séjour à Weimar et dans la
forêt de la Thuringe, laissera les plus beaux
souvenirs à tous les artistes qui assisteront à
cette fête. La réunion aura lieu vers la fin de
l'été.

D'après les on dit, M. Franz Liszt, maître
de chapelle grand' ducal, séjournant pour le
moment tantôt à Rome, tantôt à Paris, fera
aussi exécuter à la Wartburg une de ses
compositions les plus récentes. La belle et
touchante légende de SlK Elisabeth qui a vécu
à la Wartburg comme landgrave de la Thu-
ringe, lui en a fourni le sujet. Le Grand-Duc
à désiré que cette œuvre de M. Listz fût exé-
cutée pour la première fois dans son beau
château seigneurial.

Ths.

On a souvent demandé que les dépôts pu-
blics, tels que musées et bibliothèques, fus-
sent mis à la disposition des ouvriers, fabri-
cants etc. Cette demande est juste et nous
croyons qu'il faut y satisfaire, mais comment
résoudre la question? Les ouvriers ne sont li-
bres que le Dimanche et le soir après leur jour-
née; or, à ces moments-là, nos dépôts publics
sont fermés. Il devrait y avoir un service spé-
cial pour le Dimanche ainsi que pour l'époque
des vacances. Les gens lettrés ont ordinaire-
ment des fonctions à remplir qui leur pren-
nent juste le temps pendant lequel les musées
et les bibliothèques sont ouverts. Ils ont, il
est vrai, la faculté de pouvoir emporter les
ouvrages chez eux, mais donnera-t-on la
même latitude aux ouvriers? c'est douteux.
Nous croyons donc qu'un service de Diman-
che est indispensable si l'on veut sérieuse-
ment réaliser un progrès.

LES NOUVELLLES SCULPTURES DE ST. PAUL A LONDRES.

(Traduit de VAthenœum Anglais).

Cinq nouvelles statues devraient nous être
une occasion de nous féliciter sur les progrès
de la sculpture dans ce pays; il n'en est rien.
Le cénotaphe pour Lord Melbourne, par le
BonMarochetti, est une de ces erreurs, qui, im-
médiatement, déclarent une œuvre mauvaise.
Deux anges ailés et drapés, l'un armé d'une
trompette, l'autre d'une épée — ni l'un ni

l'autre ayant de rapport au noble défunt —
semblent s'appuyer sur — ou errer vers des
portes de bronze que l'on suppose conduisant
dans le tombeau. En outre, le style de la com-
position n'est nullement en harmonie avec le
caractère de la cathédrale même; le marbre
en est teinté avec recherche et prétention, les
chevelures dorées et rejetées en arrière sont
d'un goût douteux et le tout manque de ce fini
affirmant, la sérieuse préoccupation de l'art.

Le Hallam de M. Theed ne choque moins
le sentiment et l'art, que pareequ'il est plus
faible encore. Le sagace historien, enrobe de
Docteur, a simplement l'air de se lever de son
déjeuner pour aller parler à une ancienne
connaissance qu'il a peine à reconnaître;
cette robe est si peu réussie qu'elle ressemble
à une robe de chambre; la pose est timide
et manque d'action et le sourire est niais;
de sorte que le tout exprime un idiotisme an-
ticipé; ce n'est point là l'expression que la
postérité cherchera dans 1 image d'Hallam.

Quoique celle de Turner fût plus difficile,
M. Mac Dowell s'en est mieux tiré, bien qu'il
eut pu mieux faire. Turner est assis, drapé en
manteau, une palette au pouce (trop petite pour
l'usage) et un pinceau de l'autre main, mais
non tenu comme le ferait un peintre abîmé
dans les méditations du génie. Point d'action,
point de vie. Partie assis, partie incliné sur
un rocher, l'artiste, la tête tournée vers l'é-
paule gauche, semble contempler la nature
avec ravissement. De la physionomie de Tur-
ner, physionomie si pleine de vie et d'esprit,
M. Mac Dowell, n'a vu que les traits; dans une
statue du genre de celle-ci, c'est le contraire
qu'il fallait. Bref c'est une œuvre banale.

Quant au John Lawrence de M. Lough, il
est trop allongé et raide de cou et d'épaules;
les traits ressemblent à l'homme d'état, mais
il est fâcheux qu'il ne soit pas assez digne
sous le rapport de l'attitude.

M. G. G. Adams qui a le monopole des Na-
piers, a fait de son mieux pour l'historien,
mais il a laissé passé l'heureuse occasion de
nous donner une véritable idée de sa barbe
plantureuse, de sa riche chevelure, de sa
bouche si volitive (î) de son nez hardi et bien
découpé, de son œil indompté, en un mot de
son noble et beau visage.

pour la traduction,

J. BLUM.

acquisitions du musée d'anvers depuis 1820.

Nos lecteurs ne liront pas sans intérêt la
note suivante. Dans un de nos prochains nu-

---j--.—■

(i) Je prie le lecteur de n'accuser que moi de ce néo-
logisme. J. B.
 
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