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- 101 —

d'innocence et de jeunesse, sa figure et ses
mains fort élégantes, semblent seulement un
peu grêles. Nous aimons mieux les Bustes en
terre cuite de M. Carrier Belleuse que sa
Bacchante, d'une forme trop tourmentée. La
Bacchante de M. Clesinger est plus simple
et plus naturelle de pose. M. Clesinger sait
donner à son marbre une transparence dia-
phane qui augmente beaucoup le charme de
ses ligures, quelquefois un peu communes, par
la facilité même de l'exécution. Le Mercure
inventant le caducée par M. Chapu, est un
joli marbre, plus intéressant par le soin et
la science de l'exécution que par l'attrait
du sujet lui-même. M. Chapu a complété
son envoi par un buste très vivant et très fin
de M. Sédille, architecte. Nous avons à citer
maintenant les dernières oeuvres de deux ar-
tistes morts aujourd'hui et lauréats, comme
M. Chapu, de l'Ecole des Beaux-Arts. La
Vierge au pressentiment, de M. de Bay, fils,
a une figure expressive et triste. Le groupe
de M. Diébold,. Hèro et Lèandre, est habile-
ment disposé et facilement exécuté. Les cri-
tiques que nous pourrions ajouter à nos éloges
ne doivent-elles pas. se taire devant la tombe
qui vient de se fermer sur ces deux artistes?
Puisque nous en sommes aux prix de Rome,
parlons de suite des groupes de MM. Gumery
et Jaley et des statues- de MM. Lepèrc et
Maillet. Les deux pigeons, tel est le sujet que
M. Gumery traduit par une scène où un
jeune homme mourant est reçu dans les bras
d'une jeune femme. Le corps et les mains
inertes du pigeon fugitif sont des morceaux
excellents, nous aimons moins le corps de
la femme qui semble près de tomber en vou-
lant soutenir le volage repentant. Un amour
murmurant de mystérieuses paroles à l'oreille
d'une jeune fille, à la tête gracieuse mais dé-
pourvue d'expression, tel est le sujet que M.
Jaley a décoré du titre de Révélation. Le Fau-
ne dans l'allégresse, par M. Lepère, nous
montre dans ses violents mouvements de joie,
toutes les saillies de ses côtes, tous les mus-
cles de ses membres. C'est peut-être un mor-
ceau d'anatomie très étudié, ce n'est pas, à
c°up sûr, une statue d'une vue agréable. M.
Maillet tente, dans la Primavera délia vita, de
Varier l'or et l'argent dans la décoration du
bronze; nous aimons peu ce mélange, et d'ail-
leurs, si le type de cette jeune fille n'est pas
sans grâce, nous trouvons au moins bizarre
^e nidrempli d'enfants microscopiques qu'elle
tient en sa main. Le Chasseur en plâtre de
M. Maillet, quoique moins prétentieux et
moins énigmatique, nous plaît bien davantage-
^'oublions pas enfin M. Durct, membre de
institut, dont la statue de M. Paillet ne
restera pas parmi ses meilleurs œuvres.
M. Cordier ne se contente pas, comme M.

Maillet, de l'or et de l'argent, il lui faut du
marbre d'Algérie, d'autres pierres encore et
du bronze émaillé. Tout cela n'arrive pas à
produire un mélange harmonieux et nous
préférons la pâle mâteur du marbre blanc
employé par M. Fabbrucci pour sa délicieuse
statue de l'Esclave, type excellent de grâce
féminine, ou par M. Aimé Millet pour le Buste
de Me Viardot, figure ingrate bien idéalisée
sans rien perdre de sa ressemblance, ou enfin
par ce Marcello dont le nom est une énigme
encore, et qui du premier coup a atteint une
légitime réputation par un magnifique Buste
de Bianca Capello, ce résumé féminin de tous
les vices, de tous les crimes et de toutes les
grandeurs du XVIe siècle, aussi par une tête
en cire d'une finesse de modelé exquise. M.
Frison représente JSaïs se mirant dans une
fontaine. Cette statue, achetée par le gou-
vernement belge, n'offre rien d'extraordinai-
re et ne donne pas plus de prise à la critique
qu'à la louange. C'est bien l'ait, mais c'est
banal. L'Ondine et la Pandore de M. Robinet,
sont plutôt gracieuses que distinguées. Le
buste en marbre de M. Kerckhove, semble
fait d'après une tête intelligente dont le sculp-
teur n'a peut-être pas tiré tout le parti pos-
sible. Énumérons enfin, pour finir, (car nous
ne voulons même pas critiquer les fantaisies
bouffonnes de MM. Courbet et Preault) énu-
mérons, dis-je, les groupes de M. Marcellin,,
une statue en bronze destinée à un tombeau
de M. Franceschi, mieux réussie que la Da-
naïde du même artiste, un Molière spirituel-
lement composé de M. Caudron,le Vautour
fauve teint d'une couleur bistrée, d'ailleurs
assez grandiose d'aspect, par M. Gain et
terminons enfin par un artiste mort aujour-
d'hui , dont nous avons déjà enregistré dou-
loureusement le nom, M. de Bay, père du
lauréat le l'école des Beaux-Arts, qui a pu ,
sous son groupe de Faustulus, ajouter à sa
signature et à la date de son oeuvre : œtatis
LXXX1V.

Je me trouve plus à l'aise pour rendre
compte des œuvres exposées par les gra-
veurs. D'abord, les plus importantes, La
Vierge à la chaise, gravée par Calamatta, Le
Christ sur les genoux de sa mère, de Van Dyck,.
par M.Franck, le Paul et Virginie, d'après.
Van Lerius , du même, ont déjà été analysés,
bien mieux que je ne saurais le faire, dans
les colonnes du Journal des Beaux-Arts. Vous
connaissez aussi la charmante reproduction
faite par M. Desvachez du Portrait de S.. A.
B. la princesse Charlotte, de Winterhalter.
La Vision de St. François d'Assise, gravée
par M. Danse, d'après G. Meunier, est sé-
rieusement dessinée et peut-être un peu trop
noire. Après la Vierge de Calamatta, les
planches les plus, importantes, par leurs mé-

rites, sont la Noce en Alsace, gravée par M.
Paul Girardet, d'après M. G. Brion, la belle
composition de M. de Lemud représentant les
Visions aériennes et poétiques, de Beethoven ,
et enfin les travaux de M. Flameng, qui s'es-
sayant aux styles les plus divers, a rendu avec
la même fidélité un des plus beaux portraits de
Rembrandt et une des plus pures créations de
M. Ingres, La source. M. Jacquemart a gravé
à l'eau-forte, d'une pointe line et exercée,
quelques spécimen des bijoux du musée Cam-
pana, pour la Gazette des Beaux-Arts. M.
J. de Concourt et Me Browne se sont montrés
des aqua-fortistes fort estimables. Citons en-
core les bois de M. Jonnard-Paul et ceux de
M. Pisan qui font valoir les excellentes illus-
trations de MM. de la Charlerie et G. Doré;
une planche d'après un André del Sarto
représentant La charité, commandé à M. Sal-
mon, grand prix de Rome , par la calcogra-
phie du Louvre et enfin, dans la lithographie,
citons M. Pirodon qui s'est essayé à rendre
un des plus beaux tableaux de Rubens que
nous possédions en France, Le pape St.
Grégoire, du musée de Grenoble.

Pendant que nous terminions ce compte-
rendu, nous avons eu connaissance des ré-
compenses accordées par le jury et nous avons
pu constater qu'elles n'étaient pas toujours
conformes à nos jugements et à nos espéran-
ces. Nous devons nous incliner devant l'arrêt
de juges plus compétents et plus exercés que
nous, tout en réservant le droit de maintenir
nos impressions personnelles. Peut-être les
médailles ont-elles été réparties contre l'at-
tente de beaucoup d'artistes et d'une bonne
partie du public, peut-être s'étonnera-t-on,
par exemple, de voir le paysage ne remporter
qu'une récompense dans cette distribution
solennelle, et au besoin cette surprise, un peu
générale, il faut le dire, causée par le choix
du jury, nous consolerait de n'avoir pas tou-
jours pensé comme lui, si nous n'avions déjà
pour nous la conscience de n'avoir émis aucun
éloge ni aucun blâme qu'avec conviction et
loyauté.

J. J. GCJIFFKEY.

Cologne.

Collection des chartes et documents extraits des ar-
chives de Cologne, 2me vol. par MM. les Docteurs- Ennen
el Eckertz. — Histoire de la ville de Cologne , par M.
le D". Ennen; 1er vol. — Restauration de S» Marie au
capitole el de Si. Géréon, — Achèvement de fa cathédrale :
où placera-l-on le jubét — L'exposition permanente. —
Progrès, du coloris à l'école de Dusseldorf. — Le corps
de l'empereur Olhon,, mort en Italie, transporté par ses
vassaux, tableau d'histoire par M. Ruslige.— Hébé, statue
par M. Voss, de Cologne.— Quelques mots sur M. Fraihin,
 
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