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— 173 —

de Napoléon sous le simple et traditionnel
costume, a été décapitée.

P. S. — J'avais ressenti les émotions que
j'ai voulu essayer de rendre, et, repassant
devant la colonne Napoléonienne, je contem-
plais le fantôme inconnu, la place vide désor-
mais de Napoléon premier, quand un homme
vint se placer à côté de moi. C'était un hom-
me du peuple, un ouvrier; il regarda quelque
temps le César triomphal, secoua lentement
la tête et murmura ces mots dont l'expressive
brièveté résumait si bien le sentiment public :
o Tiens ! l'Empereur n'y est plus! »

J. J. Guiffrey.

Monsieur le Rédacteur,

Je ne sais si vous avez connaissance d'une
lettre publiée dans ledernier n° deVAthenœum
anglais par un artiste britannique, M. J.
Rubens-Powell. Comme on peut en tirer ce
salutaire enseignement : que les plus fins con-
naisseurs d'art eux-mêmes , sont sujets à
commettre de capitales erreurs dans leurs
attributions, je vous en envoie la version
française que vous publierez si vous le jugez
convenable et vous prie d'agréer l'assurance
de ma considération la plus distinguée.

Un de vos abonnés.

Brompton, 15 Octobre 1863.

Le Dr Waagen, Directeur du musée royal
de Berlin, parle avec admiration, dans son
ouvrage sur les collections et galeries de la
Grande-Bretagne, du beau domaine de So-
merley et donne surtout de grands éloges à
l'importante galerie de tableaux que le Com-
te de Normanton venait de faire construire
d'après ses propres dessins. « Non-seulement,
dit-il, les proportions de cette galerie sont
belles et la décoration en est à la fois riche
et gracieuse, mais l'éclairage y est si bien
ménagé que le jour tombe du haut également
sur chaque œuvre et cela sans qu'aucun reflet
n'en vienne, comme à la Galerie Bridgewa-
ter, détruire l'harmonie. »

La justice et la vérité me font un devoir de
déclarer que cette construction est mon œu-
vre, ayant été complètement érigée d'après
mes dessins.

Mais je passe aux jugements du Dr Waagen
sur les œuvres d'art de la collection. A la
page 566, du tome IV, il mentionne un tableau
de Claude Lorrain « œuvre admirable de la
plus belle époque du maître, pleine de puissan-
ce dans les premiers plans; les arbres sont
d'une belle teinte lumineuse et le fond est
traité avec une rare délicatesse. »

A la page 368, il est question d'un autre
tableau de Claude, Sle Ursule. M. le Dr Waagen
fait observer que parmi les œuvres du maître
qui se rattachent à cette catégorie, celle-ci
se signale tout particulièrement par la riches-
se de la composition, la puissance et la trans-
parence des premiers plans, sa belle perspec-
tive aérienne et la couleur lumineuse et déli-
cate du ciel. Et le critique ne semble pas
avoir douté un seul instant de l'incontesta-
ble originalité de ces toiles !

Je crois devoir remercier le Dr Waagen de
ses bienveillantes appréciations, car les ta-
bleaux en question sont des copies parfaite-
ment originales exécutées par moi pour Lord
Normanton.

A la page 369, on nous parle de quatre
tableaux de Greuse, représentant ces types
de jeunes filles qu'affectionnait l'artiste et
qui tous quatre, dit le Dr Waagen, sont sé-
duisants et originaux. (L'un des tableaux est
mou œuvre.) — Nous trouvons à la page 368,
l'indication d'un tableau représentant la
Vierge avec l'enfant Jésus, St. Jean et St. Jo-
seph , et qui, d'après M. Waagen, est l'œu-
vre de Sir Josué Reynolds. Plus loin, un autre
tableau La diseuse de bonne aventure, est loué
pour son coloris vigoureux ; enfin, à la page
371, du Tome IV, M. Waagen nous désigne
comme l'œuvre la plus remarquable qu'il
connaisse du maître, un Jeune Samuel du
même sir Josué Reynolds. Malgré les qualités
transcendantes signalées par le célèbre criti-
que, directeur du musée de Berlin, dans ces
Claude Lorrain, ces Greuse et ces Reynolds,
je m'en déclare l'auteur.

S'il en faut juger par les erreurs commises
dans l'appréciation d'une seule collection,
quelle riche moisson n'en pourrait-on pas
faire en suivant pas à pas l'auteur dans toutes
les galeries de la Grande-Bretagne !

(Signé) J. Rubens Powell.

P. S. Les originaux de mes copies se trou-
vent : Les deux Claude Lorrain dans la Gale-
rie Nationale de Londres. Le Greuse, je le
copiai d'après un tableau qui appartenait
alors à H. Broadwood Esqre, résidant aujour-
d'hui à Boraling-Green House, Umbridje
Wells. La Vierge et l'enfant Jésus accompa-
gnés de St. Jean et de St. Joseph (n° 78) ainsi
que le jeune Samuel (n° 162) figurent dans
l'école anglaise au musée de South Kensing-
ton. Je ne me souviens plus du nom du pro-
priétaire de la Diseuse de bonne aventure. Je
l'ai copiée à l'institut Britannique, Pall-Mall.

mm i g i ï ■

Bruxelles.

A propos des lettres de MM. Jéhotte et Heris. — Les
propositions du dernier relativement au palais des Beaux-

Arts. — La seconde n'a pas meilleure chance que la pre-
mière. — Pourquoi. — Les récompenses da salon de 1865.
— Le nouveau catalogue du musée. — Restrictions appor-
tées à la fréquentation du cours public d'histoire de l'art.

L'avant-dernière de mes correspondances
vous a valu deux lettres, l'une de M. Louis
Jéhotte, l'autre de M. Heris. Je crois qu'il me
sera bien permis, à cet égard, de dire quel-
ques mots. M. Jéhotte désirait, en vous en-
voyant les deux pièces insérées dans votre
dernier numéro, « rétablir les faits dans leur
vérité. » Je tiens à constater que, malgré ses
deux lettres au Ministre et au Conseil Com-
munal, lettres qui ont été imprimées etqui ont
été distribués à Bruxelles depuis longtemps, il
n'en reste pas moins exact que M. Jéhotte
n'est plus professeur à l'académie. J'insiste
sur ce point parce que, dans ma dernière
correspondance, je vous ai ditque l'honorable
artiste en question avait pour successeur
M. Jaquet et que vos lecteurs ont pu trouver
étrange que M. Jéhotte, n'ayant ni reçu ni
donné sa démission, peut avoir un successeur.
M. Jéhotte donnait bien véritablement le cours
supérieur de sculpture à l'académie, et, étant
seul professeur de cette branche, y dirigeait
également deux classes élémentaires. M. Ja-
quet a, dans ses attributions, ces deux clas-
ses, M. Simonis, actuellement directeur,
donnant le cours supérieur. Ainsi s'éclaircit
la chose.

Quant à M. Heris, je crois qu'il n'est pas seul
à regretter que sa proposition, relative à un
Palais des Beaux-Arts, n'ait point été ad-
mise au temps jadis. Il voudrait, en désespoir
de cause, voir étendre le palais de la rue
Ducale jusqu'au boulevard, et, cette fois en-
core, il devra en prendre son parti; car, à
en juger par des documents officiels que j'ai
sous les yeux, toutprojet d'agrandissement du
Palais Ducal est définitivement rejeté. La
Commission des monuments a été saisie de
divers plans de Palais des Beaux-Arts, et
s'est montrée défavorable à tout projet choi-
sissant pour emplacement le Palais Ducal
et ses annexes. Et savez-vous pourquoi ?
Parce qu'une construction élevée sur ce point,
détruirait les combinaisons symétriques de
Guimard et ferait tort au Parc! Or, il faut
vous rappeler que le Palais d'Orange est l'œu-
vre de l'architecte Vanderstraeten et qu'il a
fallu, pour l'élever, faire disparaître un pa-
villon dont la façade correspondait à celle
de l'hôtel d'Assche. L'œuvre de Guimard n'est
donc plus intacte. — On vient de construire
une fort belle annexe aux ministères dans la
rue Ducale et certes on a bien fait; mais on
n'en a pas moins détruit les combinaisons
symétriques de Guimard. Enfin, l'adminis-
tration communale, à son tour, se montre
 
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