DESCRIPTION DE SYOUT
voit encore des traces en plusieurs endroits. Cependant il n'a pas pu nous faire
connoître exactement ni en quel temps ni par quels Mamlouks ces dégâts avoient
été causés.
Les monumens taillés dans le roc ont une cause de destruction qui leur est
particulière : les fissures naturelles du rocher et le peu d'homogénéité de ses
parties font que les parois ne présentent pas une solidité comparable à celle d'un
édifice construit en matériaux choisis. Les piliers, que l'on avoit artistement nié'
nagés, sont, pour la plupart, détruits ou réduits à moitié de leur épaisseur. Les milieu*
des plafonds sont presque tous détachés ; les angles seuls sont bien conservés.
La montagne dans laquelle les hypogées de Syout sont taillés, est calcaire : la
pierre est en général très-dure, et fait feu au briquet. On y trouve beaucoup de
cristaux de carbonate de chaux sous différentes formes, quelques coquilles et une
grande quantité de silex en rognons. Au-dessus de la montagne, on voit un lit de
ces cailloux. La pierre calcaire qui les renfermoit, a été détruite par les eaux, ou
par toute autre cause ; car on ne conçoit guère que les pluies, qui sont si rare5
dans cette contrée, aient produit un si grand effet. Non-seulement le plateau tout
entier, mais encore les flancs de la montagne, dans quelques parties où la pierre
calcaire a aussi été détruite, sont couverts de ces cailloux siliceux. Il paroit que
la cause de destruction du rocher est toujours agissante ; car, ainsi que nous
l'avons fait remarquer, il y a plusieurs hypogées dont les parties antérieures ont
disparu, et dont il ne reste plus que le fond.
Les cailloux siliceux qui sont dans la masse du rocher, ont dû gêner considé-
rablement les ouvriers qui sculptoient les parois des hypogées. Dans quelques
endroits, ils ont été laissés à leur place, et l'on a peint par-dessus. Ils forment ainsi
sur le mur des saillies très-désagréables à la vue. A Thèbes, où l'art avoit fait pin5
de progrès, les sculpteurs enlevoient ces silex et les remplaçoient par des pièces
incrustées dont les joints étoient imperceptibles. ( Voyez la Description de ThèbeS;
chap. IX, sect. X,pag.j2f.)
Plusieurs hypogées de Syout semblent ne pas avoir été achevés, bien que l'on
y trouve des peintures. Nous avons eu déjà l'occasion de faire remarquer que leS
peintres n'attendoient pas que les sculpteurs eussent entièrement complété les décû'
rations d'un édifice, pour appliquer les couleurs sur les parties terminées.
Dans tous les hypogées de Syout, on voit un grand nombre de cases où Ie5
momies étoient autrefois renfermées. Nous avons même trouvé, dans plusieurs;
des fragmens de ces momies, particulièrement de loups ou de chacals (i), de
jeunes chats, ainsi que d'oiseaux de proie qui avoient encore leurs plumes.
Après avoir fait nous-mêmes toutes les recherches possibles pour trouver d<?s
momies bien conservées , nous nous adressâmes à un de ces hommes qui fon1-
leur métier de fouiller les catacombes pour y trouver des amulettes qu'ils vendent
quelquefois assez cher. Cet homme sembloit bien connoître la montagne ;
(i) On a rapporté des ossemens tirés de momies de A. vol. III, et l'explication de cette planche. C'est Paf
chacal. Ces fragmens sont recouverts de feuilles d'or erreur que ces objets ont été placés sur une des plancb
assez bien conservées. Voyez la planche z, fig. / et ij , de T hèbes.
voit encore des traces en plusieurs endroits. Cependant il n'a pas pu nous faire
connoître exactement ni en quel temps ni par quels Mamlouks ces dégâts avoient
été causés.
Les monumens taillés dans le roc ont une cause de destruction qui leur est
particulière : les fissures naturelles du rocher et le peu d'homogénéité de ses
parties font que les parois ne présentent pas une solidité comparable à celle d'un
édifice construit en matériaux choisis. Les piliers, que l'on avoit artistement nié'
nagés, sont, pour la plupart, détruits ou réduits à moitié de leur épaisseur. Les milieu*
des plafonds sont presque tous détachés ; les angles seuls sont bien conservés.
La montagne dans laquelle les hypogées de Syout sont taillés, est calcaire : la
pierre est en général très-dure, et fait feu au briquet. On y trouve beaucoup de
cristaux de carbonate de chaux sous différentes formes, quelques coquilles et une
grande quantité de silex en rognons. Au-dessus de la montagne, on voit un lit de
ces cailloux. La pierre calcaire qui les renfermoit, a été détruite par les eaux, ou
par toute autre cause ; car on ne conçoit guère que les pluies, qui sont si rare5
dans cette contrée, aient produit un si grand effet. Non-seulement le plateau tout
entier, mais encore les flancs de la montagne, dans quelques parties où la pierre
calcaire a aussi été détruite, sont couverts de ces cailloux siliceux. Il paroit que
la cause de destruction du rocher est toujours agissante ; car, ainsi que nous
l'avons fait remarquer, il y a plusieurs hypogées dont les parties antérieures ont
disparu, et dont il ne reste plus que le fond.
Les cailloux siliceux qui sont dans la masse du rocher, ont dû gêner considé-
rablement les ouvriers qui sculptoient les parois des hypogées. Dans quelques
endroits, ils ont été laissés à leur place, et l'on a peint par-dessus. Ils forment ainsi
sur le mur des saillies très-désagréables à la vue. A Thèbes, où l'art avoit fait pin5
de progrès, les sculpteurs enlevoient ces silex et les remplaçoient par des pièces
incrustées dont les joints étoient imperceptibles. ( Voyez la Description de ThèbeS;
chap. IX, sect. X,pag.j2f.)
Plusieurs hypogées de Syout semblent ne pas avoir été achevés, bien que l'on
y trouve des peintures. Nous avons eu déjà l'occasion de faire remarquer que leS
peintres n'attendoient pas que les sculpteurs eussent entièrement complété les décû'
rations d'un édifice, pour appliquer les couleurs sur les parties terminées.
Dans tous les hypogées de Syout, on voit un grand nombre de cases où Ie5
momies étoient autrefois renfermées. Nous avons même trouvé, dans plusieurs;
des fragmens de ces momies, particulièrement de loups ou de chacals (i), de
jeunes chats, ainsi que d'oiseaux de proie qui avoient encore leurs plumes.
Après avoir fait nous-mêmes toutes les recherches possibles pour trouver d<?s
momies bien conservées , nous nous adressâmes à un de ces hommes qui fon1-
leur métier de fouiller les catacombes pour y trouver des amulettes qu'ils vendent
quelquefois assez cher. Cet homme sembloit bien connoître la montagne ;
(i) On a rapporté des ossemens tirés de momies de A. vol. III, et l'explication de cette planche. C'est Paf
chacal. Ces fragmens sont recouverts de feuilles d'or erreur que ces objets ont été placés sur une des plancb
assez bien conservées. Voyez la planche z, fig. / et ij , de T hèbes.