ET DE SES ANTIQUITÉS. CHAP. XIII. I j
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1 'aisoit un grand mystère de ce qu'il savoit. II nous dit un jour que, deux ou
jj°*s ans auparavant, on avoit trouvé dans la montagne des chiens enveloppés de
In§e, et qui paroissoient avoir été conservés depuis long-temps. Ces chiens, nous
£t"il > avoient été enterrés anciennement avec autant de soin, parce qu'ils étoient re-
Sardés comme des dieux par le peuple qui existoit alors. On voit que cet homme avoit
niques idées de l'ancienne histoire de son pays. II n'est pas probable qu'elles lui
s°ient venues par tradition; nous croirions plutôt qu'elles lui ont été communiquées
Par des voyageurs Européens. Nous promîmes à notre guide une forte récom-
pense, s'il nous apportoit de ces momies ; il fit des recherches, et deux jours après
n°us annonça qu'il en avoit trouvé. Il nous mena vers le bas de la montagne
^3-Hs un endroit où il avoit fait un trou dans les décombres, et nous y vîmes une
Solide quantité de momies d'animaux presque toutes brisées et déposées par lits
°rizontaux entre des nattes. Nous avons rapporté quelques-unes de ces momies,
Parmi lesquelles il y avoit des oiseaux de proie, des chats, peut-être aussi des
^ges. La plupart étoient des chacals ou des loups. Nous avons encore trouvé
aris ces décombres une momie humaine assez bien conservée. Ses cheveux, dont
ri°Us avons rapporté une partie, ne sont pas crépus. Elle n'avoit pas été très-soi-
^usement embaumée, et les bandelettes n'étoient pas arrangées avec une grande
Section ; mais cependant, parmi les momies des catacombes de Thèbes, nous en
*vons vu de bien inférieures à celle-là. Le sol en cet endroit est couvert de mor-
CeaUx de vieilles toiles, de plumes, de becs d'oiseaux, et d'ossemens de divers ani-
^Ux. Tous ces décombres ont très-certainement été tirés des hypogées. Ils en au-
*0rit été rejetés avec mépris par les Chrétiens qui ont habité ces tristes demeures,
f" ^ui, sans doute, n'ont pas laissé un seul caveau intact. On doit donc renoncer
a trouver des momies dans les catacombes de Syout. Ce n'est que dans les amas de
^ris dont nous avons parlé, et qui paroissent avoir été déposés là avec quelque
^caution, puisque les lits sont séparés par des nattes, que l'on pourroit, à force
e ^cherches, espérer de découvrir des momies passablement conservées.
^ ous pressions un jour notre guide de nous conduire à des grottes où nous trou-
vions des momies humaines tout entières. Après y avoir réfléchi quelque temps, il
ïl°us le promit; mais il nous dit qu'il falloit aller un peu loin dans la montagne. Ce
V°yage n'étoit pas sans danger: toutefois, séduits par les promesses de notre guide
fit Par l'espérance de visiter des catacombes qui eussent été respectées, « nous partîmes
sans escorte (i), parce que les troupes alors à Syout étoient trop peu nombreuses
trop occupées pour nous en fournir une, et sans rien dire de nos projets, dans la
^ainte que le commandant de la place, par intérêt pour notre sûreté, ne s'opposât
notre excursion. Notre guide nous fit gravir la chaîne Libyque. Nous descendîmes
^ ^e l'autre côté dans une vallée étroite, que nous suivîmes pendant une heure; puis
^ous montâmes plusieurs collines, et nous traversâmes successivement quelques
ravins où la chaleur étoit fortement augmentée par le reflet des rayons solaires
renvoie un terrain blanc, dépouillé de toute espèce de végétation. Enfin,
l'^J Cette relation est extraite du journal de voyage de M. du Bois-Aymé, avec lequel nous avons fait
Ursion 1ue nous lui laissons raconter ici.
11 et
15 a
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1 'aisoit un grand mystère de ce qu'il savoit. II nous dit un jour que, deux ou
jj°*s ans auparavant, on avoit trouvé dans la montagne des chiens enveloppés de
In§e, et qui paroissoient avoir été conservés depuis long-temps. Ces chiens, nous
£t"il > avoient été enterrés anciennement avec autant de soin, parce qu'ils étoient re-
Sardés comme des dieux par le peuple qui existoit alors. On voit que cet homme avoit
niques idées de l'ancienne histoire de son pays. II n'est pas probable qu'elles lui
s°ient venues par tradition; nous croirions plutôt qu'elles lui ont été communiquées
Par des voyageurs Européens. Nous promîmes à notre guide une forte récom-
pense, s'il nous apportoit de ces momies ; il fit des recherches, et deux jours après
n°us annonça qu'il en avoit trouvé. Il nous mena vers le bas de la montagne
^3-Hs un endroit où il avoit fait un trou dans les décombres, et nous y vîmes une
Solide quantité de momies d'animaux presque toutes brisées et déposées par lits
°rizontaux entre des nattes. Nous avons rapporté quelques-unes de ces momies,
Parmi lesquelles il y avoit des oiseaux de proie, des chats, peut-être aussi des
^ges. La plupart étoient des chacals ou des loups. Nous avons encore trouvé
aris ces décombres une momie humaine assez bien conservée. Ses cheveux, dont
ri°Us avons rapporté une partie, ne sont pas crépus. Elle n'avoit pas été très-soi-
^usement embaumée, et les bandelettes n'étoient pas arrangées avec une grande
Section ; mais cependant, parmi les momies des catacombes de Thèbes, nous en
*vons vu de bien inférieures à celle-là. Le sol en cet endroit est couvert de mor-
CeaUx de vieilles toiles, de plumes, de becs d'oiseaux, et d'ossemens de divers ani-
^Ux. Tous ces décombres ont très-certainement été tirés des hypogées. Ils en au-
*0rit été rejetés avec mépris par les Chrétiens qui ont habité ces tristes demeures,
f" ^ui, sans doute, n'ont pas laissé un seul caveau intact. On doit donc renoncer
a trouver des momies dans les catacombes de Syout. Ce n'est que dans les amas de
^ris dont nous avons parlé, et qui paroissent avoir été déposés là avec quelque
^caution, puisque les lits sont séparés par des nattes, que l'on pourroit, à force
e ^cherches, espérer de découvrir des momies passablement conservées.
^ ous pressions un jour notre guide de nous conduire à des grottes où nous trou-
vions des momies humaines tout entières. Après y avoir réfléchi quelque temps, il
ïl°us le promit; mais il nous dit qu'il falloit aller un peu loin dans la montagne. Ce
V°yage n'étoit pas sans danger: toutefois, séduits par les promesses de notre guide
fit Par l'espérance de visiter des catacombes qui eussent été respectées, « nous partîmes
sans escorte (i), parce que les troupes alors à Syout étoient trop peu nombreuses
trop occupées pour nous en fournir une, et sans rien dire de nos projets, dans la
^ainte que le commandant de la place, par intérêt pour notre sûreté, ne s'opposât
notre excursion. Notre guide nous fit gravir la chaîne Libyque. Nous descendîmes
^ ^e l'autre côté dans une vallée étroite, que nous suivîmes pendant une heure; puis
^ous montâmes plusieurs collines, et nous traversâmes successivement quelques
ravins où la chaleur étoit fortement augmentée par le reflet des rayons solaires
renvoie un terrain blanc, dépouillé de toute espèce de végétation. Enfin,
l'^J Cette relation est extraite du journal de voyage de M. du Bois-Aymé, avec lequel nous avons fait
Ursion 1ue nous lui laissons raconter ici.
11 et
15 a