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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 2,1,2: Texte 2): Antiquités — Paris, 1818

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https://doi.org/10.11588/diglit.4811#0148

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i6

DESCRIPTION DE SYOUT.

33 après avoir marché environ deux heures, notre guide, nous montrant les restes
» d'un ancien édifice, et, près de là, quelques voûtes peu élevées au-dessus du sol,
33 nous dit que c'étoit en cet endroit qu'il y avoit des momies d'homme. Nous
» reconnûmes facilement que nous n'étions pas sur des ruines de l'antique Égypte>
» mais sur des ruines chrétiennes, humbles demeures de ces anachorètes qui, dans te5
» premières années de notre ère, se réfugièrent dans les déserts de la Thébaïde-
» Pendant que nous considérions les restes du saint monastère, notre guide s'étotf
33 mis à fouiller sous une des petites voûtes, et bientôt il nous appela pour nous
33 faire voir un cercueil de bois de sycomore, qu'il venoit d'en tirer. Ce cercueil
y> renfermoit un homme blanc dont les parties musculaires, la peau, les dents, tes
35 ongles et la barbe étoient parfaitement conservés, ainsi que le linceul qui enve-
35 loppoit le corps. Nous n'aperçûmes cependant aucune trace d'embaumement-
» Cette étonnante conservation doit être attribuée à un terrain aride que jamais la
33 pluie ni le fleuve n'arrosent, à un air sec et à un soleil brûlant. 33 Nous revînmes
de notre expédition, un peu honteux de son résultat, et en grondant notre guide,
qui ne concevoit pas pourquoi nous n'étions pas satisfaits.

En revenant à Syout, nous passâmes sur le plateau qui couronne la montagne
dans laquelle sont creusés les hypogées. Ce plateau domine, d'un côté, sur toute la
vallée du Nil, et, de l'autre, la vue s'étend au loin vers le désert de la Libye. Il est
couvert de tessons de poterie ; on croit même y reconnoître des restes de citernes
et de conduits pour les eaux : on y remarque un grand nombre de débris de cons-
tructions en brique. Toutes ces ruines, les hypogées et les fragmens de colonnes
que nous avons vus à Syout ou dans les environs, annoncent assez l'existence
d'une ancienne ville. La position de Syout est irrévocablement fixée sur la carte
de l'Egypte qui a été levée pendant le cours de l'expédition Française ; et toutes

les

erreurs des voyageurs antérieurs et des géographes (1) sont, par cela seul, recti^
fiées. D'un autre côté, les itinéraires anciens s'accordent pour placer dans cette p0'
sition la ville qui, au temps de Ptolémée, portoit le nom de Lycopolis. Les loup5
ou les chacals y étoient en vénération, et cela explique pourquoi nous avons trouve
dans la montagne une si grande quantité de débris de momies de ces animaux-
D'ailleurs, il n'y a point de ruines aux environs de Syout qui puissent être corfl'
parées à celles que l'on y rencontre. Il est donc à peu près certain que la ville de
Lycopolis occupoit l'emplacement de Syout, entre le Nil et la montagne; que les
catacombes de cette ancienne ville étoient dans la montagne voisine, et qu'une
forteresse dépendante de Lycopolis existoit sur le plateau qui domine tout le pays'
Quelques traditions anciennes , rapportées par Diodore de Sicile (2), tendent *
faire croire, en effet, que Lycopolis étoit une position militaire importante.

(1) Voyi d'Anville, Mémoires sur l'Egypte,i8i. . (2) Diod, Sic. jB//'/. Ai^f. Iib. 1, pag. 99.
 
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