in Grèce et en Asie. 47
demain, seconde lecture. Eudamippe écoute
encore plus attentivement, et lui demande
ensuite des nouvelles de sa santé. — Je suis
beaucoup mieux ; je sens diminuer ces affee-.
tiôns vaporeuses qui me tourmentoient. — En
ce cas-là je reviendrai demain pour vous en-<
tendre une troisième fois. L'heureux Lacon
s'enivroit de joie. Sans doute son poëme étoit
un chef-d'œuvre , puisqu'on l'écoutoit avec,
tant de plaisir et d'intérêt. Le troisième jour
Eudamippe fut étonné du bon état de son ma-
lade : ses yeux ternes , enfoncés , pétilloient
du feu de la joie ; son visage pâle, abattu, bril-
loit du coloris de la santé. Il lui en fit compli-
ment ; et après la troisième lecture d lui dit :,
« Voilà une bonne purgatiort ; vous devez être,
content, et bien soulagé. Tenez-vous - en là.
J'ai d'autres malades à voir dont la cure est
plus difficile que la vôtre ».
Cette petite aventure qu'Eudamippe a ré-'
pandue, a tellement diverti nos agréables et
nos beaux esprits , que le fortuné Lacon est
invité de toute part, lui et son poëme. On
le berne, on s'amuse, on l'accable d'éloge?.
L'amour-propre du poëte ne voit que son
triomphe : il s'enfle , il jouit. Miltiade n'étoit
pas plus heureux le jour de la victoire de
Marathon, ou Sophocle lorsque son Œdipe
demain, seconde lecture. Eudamippe écoute
encore plus attentivement, et lui demande
ensuite des nouvelles de sa santé. — Je suis
beaucoup mieux ; je sens diminuer ces affee-.
tiôns vaporeuses qui me tourmentoient. — En
ce cas-là je reviendrai demain pour vous en-<
tendre une troisième fois. L'heureux Lacon
s'enivroit de joie. Sans doute son poëme étoit
un chef-d'œuvre , puisqu'on l'écoutoit avec,
tant de plaisir et d'intérêt. Le troisième jour
Eudamippe fut étonné du bon état de son ma-
lade : ses yeux ternes , enfoncés , pétilloient
du feu de la joie ; son visage pâle, abattu, bril-
loit du coloris de la santé. Il lui en fit compli-
ment ; et après la troisième lecture d lui dit :,
« Voilà une bonne purgatiort ; vous devez être,
content, et bien soulagé. Tenez-vous - en là.
J'ai d'autres malades à voir dont la cure est
plus difficile que la vôtre ».
Cette petite aventure qu'Eudamippe a ré-'
pandue, a tellement diverti nos agréables et
nos beaux esprits , que le fortuné Lacon est
invité de toute part, lui et son poëme. On
le berne, on s'amuse, on l'accable d'éloge?.
L'amour-propre du poëte ne voit que son
triomphe : il s'enfle , il jouit. Miltiade n'étoit
pas plus heureux le jour de la victoire de
Marathon, ou Sophocle lorsque son Œdipe