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** Grèce et en Asie. 207

Théano. — Quoi ! vous pensez encore à cette
infidelle ? — Oui ; non par un sentiment d'a-
mour , mais par ce reste d'intérêt qui survit
toujours au fond d'une ame honnête pour
l'objet d'une première passion. D'ailleurs je
voudrais savoir si elle est heureuse ? — Non ;
vous êtes bien vengé de sa perfidie. — Tant
pis : malgré sa trahison et ses erreurs , je vou-
drais jeter des fleurs sur sa destinée. — La
route du bonheur est fermée pour elle : ses
principes , son éducation , sa frivolité , ses
mœurs l'en éloignent à jamais. Voici la suite
de son histoire.

« Les trois premiers mois de son mariage
ont eu quelqu'apparence de félicité. Caresses,
transports, complaisances, plaisirs , fêtes ont
embelli cette courte période : mais les plaisirs
s'accoutument, les désirs s'attiédissent et s'é-
teignent. Ces deux époux , dont l'âme étoit
Vide et l'esprit sans culture , ne cherchèrent
bientôt que des jouissances exagérées et fac-
tices. De sages et douces occupations ne pu-
ïent remplir les longues heures de la journée.
Les amans, les époux doivent avoir, pour
supporter le poids des tête-à-tête, une ame
noble, vertueuse, un esprit orné et varié par
les connoissances.

>> L'humeur , l'ennui, les rixes pénétrèrent
 
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