298 SUR LE SENS DE CERTAINS TABLEAUX
le chef ou l'un des chefs du clergé local, et il attribuait une
partie des revenus, dans le cas présent, la moitié ainsi qu'il
ressort des tableaux de service, au culte du dieu, tandis que
le reste allait au culte du mort. Il résulte des dispositions
prises par Noukânkhou que la garde du wakf était hérédi-
taire dans la famille choisie par le souverain ; les revenus en
étaient divisibles à l'extrême, probablement sans que per-
sonne eût rien à voir dans ces arrangements, pourvu que le
service continuât régulièrement. Toutefois, le pharaon, ou
le donateur quelconque, ne perdait pas la faculté d'inter-
venir, et, lorsque la famille du titulaire choisi venait à
s'éteindre, lorsque des négligences ou des détournements
compromettaient la perpétuité du service, probablement
aussi lorsque son caprice ou son intérêt le lui suggérait, il
avait le droit d'instituer un titulaire nouveau : c'est ainsi
que, deux générations après la fondation du wakf de Teh-
néh, Ousirkaf en donna l'investiture à Noukânkhou. Tous
ces points étaient soupçonnés, mais on n'avait point pour
tous la preuve monumentale. Il faut espérer que d'autres
documents, du genre de celui que M. Frazer a recueilli, ne
tarderont pas à compléter nos informations sur ces ques-
tions. Si l'on songe que le roi et les particuliers instituaient
des wakf s, non seulement pour leurs tombeaux et pour les
temples des dieux, mais pour une statue qu'ils consacraient
dans un sanctuaire ou pour une table d'offrandes, on com-
prendra quel intérêt il y a pour nous à connaître tout ce qui
peut nous éclairer sur la constitution des wakf s et sur leur
fonctionnement.
le chef ou l'un des chefs du clergé local, et il attribuait une
partie des revenus, dans le cas présent, la moitié ainsi qu'il
ressort des tableaux de service, au culte du dieu, tandis que
le reste allait au culte du mort. Il résulte des dispositions
prises par Noukânkhou que la garde du wakf était hérédi-
taire dans la famille choisie par le souverain ; les revenus en
étaient divisibles à l'extrême, probablement sans que per-
sonne eût rien à voir dans ces arrangements, pourvu que le
service continuât régulièrement. Toutefois, le pharaon, ou
le donateur quelconque, ne perdait pas la faculté d'inter-
venir, et, lorsque la famille du titulaire choisi venait à
s'éteindre, lorsque des négligences ou des détournements
compromettaient la perpétuité du service, probablement
aussi lorsque son caprice ou son intérêt le lui suggérait, il
avait le droit d'instituer un titulaire nouveau : c'est ainsi
que, deux générations après la fondation du wakf de Teh-
néh, Ousirkaf en donna l'investiture à Noukânkhou. Tous
ces points étaient soupçonnés, mais on n'avait point pour
tous la preuve monumentale. Il faut espérer que d'autres
documents, du genre de celui que M. Frazer a recueilli, ne
tarderont pas à compléter nos informations sur ces ques-
tions. Si l'on songe que le roi et les particuliers instituaient
des wakf s, non seulement pour leurs tombeaux et pour les
temples des dieux, mais pour une statue qu'ils consacraient
dans un sanctuaire ou pour une table d'offrandes, on com-
prendra quel intérêt il y a pour nous à connaître tout ce qui
peut nous éclairer sur la constitution des wakf s et sur leur
fonctionnement.