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Maspero, Gaston
Études de mythologie et d'archéologie égyptiennes (Band 8) — Paris, 1916

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https://doi.org/10.11588/diglit.12132#0332

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318

l'histoire de l'art égyptien

seraient soulevées : ce qui a de l'importance, c'est la succes-
sion et la date relative des dynasties, qui nous sont entiè-
rement connues.

Le premier chapitre est consacré aux temps préhisto-
riques ; Spiegelberg examine ce que les fouilles récentes
nous ont appris de l'art qui y florissait. Il y reconnaît déjà
tous les traits particuliers aux périodes suivantes, et il se
demande comment les longues générations qui se succé-
dèrent sur le sol de l'Egypte ont réussi à conserver presque
immuable la tradition de leurs premiers ancêtres. Il en
trouve la cause dans la constitution ethnographique des
Egyptiens. Il lui paraît vraisemblable, en effet, que la
civilisation égyptienne est une civilisation mixte, africaine
et sémitique à la fois, et que les Égyptiens sont des Nubiens
sémitisés. L'art primitif dont nous ramenons les restes au
jour aurait été créé par l'élément africain de la population,
puis interrompu dans son développement par l'invasion de
l'élément sémite qui, plus tard, fournit les classes domi-
nantes de la société. « L'orgueil de la vieille population
» autochtone lui fit considérer son art national comme un
» héritage sacré et toutes les modifications qu'on lui voulait
» imposer comme un sacrilège. Certain que les envahisseurs
» n'apportaient pas avec eux un art très supérieur qui leur
» fût personnel, ils s'approprièrent l'art indigène de la
)) même manière que plus tard les Hyksôs, les Ptolémées
» ou les Césars romains, qui, pour ne pas choquer le senti-
» ment populaire, respectèrent avec un soin scrupuleux les
» vieilles formes artistiques. » Spiegelberg déclare que c'est
une simple hypothèse, et je crois, pour ma part, que les
raisons de cette immobilité plus apparente que réelle sont
d'une toute autre nature, mais il me paraît inutile d'opposer
ici conjecture à conjecture. Ce qu'il importe, c'est d'enre-
gistrer que la période de formation de l'art égyptien est
antérieure à ce que nous savons de l'histoire d'Egypte. Les
monuments les plus vieux nous le montrent fixé dans ses
 
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