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Maspero, Gaston
Études de mythologie et d'archéologie égyptiennes (Band 8) — Paris, 1916

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https://doi.org/10.11588/diglit.12132#0333

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l'histoire de l'art égyptien

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grandes lignes et déjà engagé sur les voies qu'il n'aban-
donna plus jusqu'à sa mort.

L'art thinite et le memphite sont étudiés dans les deux
chapitres suivants. Spiegelberg a profité des découvertes
récentes pour renouveler l'idée qu'on se faisait d'eux et il a
corrigé ou complété les notions réunies sur ce point dans
Y Histoire de l'Art de Perrot-Chipiez ou dans mon Archéo-
logie égyptienne. Il a été amené par l'examen des bas-
reliefs memphites à discerner deux styles chez les artistes,
un style populaire plus émancipé clans ses effets et dans sa
perspective, un style de cour empêtré clans des conventions
raicles et sèches. Les faits sur lesquels il s'appuie pour
établir cette distinction sont exacts, et il est évident que
les gens de la classe inférieure figurés sur les parois des
mastabas sont d'un mouvement plus libre et d'une facture
plus naturelle que les maîtres du tombeau et les hauts
personnages pour lesquels ils travaillent. Toutefois, lorsqu'il
veut reconnaître là une question de style artistique, je ne
crois pas qu'il ait raison du tout. Les différences qu'on
remarque entre le rendu des figures de maîtres et celui des
figures de sujets tiennent à la nature même des individus
et des scènes. Les princes et les riches apprenaient, dès
l'enfance, à prendre des poses nobles et un peu compassées ;
même dans les actions violentes auxquelles ils se livraient
pour la guerre, pour la chasse, pour la pêche, ils observaient
une mesure et un rythme de mouvements qui leur étaient
propres. Les petites gens, au contraire, conservaient toute
l'originalité de leurs allures natives, et leurs métiers déve-
loppaient la tendance qu'ils apportaient en naissant aux
gestes souples et aux poses abandonnées. Les dessinateurs
des tombeaux, que le rituel contraignait à représenter les
personnes et les choses aussi proches que possible de la
nature, afin que les vertus magiques de leur œuvre ne
fussent pas affaiblies par des inexactitudes de reproduction,
montraient leurs sujets dans les moments caractéristiques
 
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