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Symposium on Nubian Studies <2, 1972, Warschau> [Hrsg.]; Society for Nubian Studies [Hrsg.]; Michałowski, Kazimierz [Bearb.]
Nubia: récentes recherches ; actes du Colloque Nubiologique International au Musée National de Varsovie, 19 - 22 Juin 1972 — Varsovie: Musée National, 1975

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https://doi.org/10.11588/diglit.47598#0053

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pour les inscriptions à l’encre. Tandis que dans ces dernières on sent que l’on est en présence d’une
tradition, les graffiti donnent témoignage de niveaux très individuellement différenciés de culture.
Il est évident qu’ils peuvent être l’oeuvre d’un visiteur quelconque, tandis que l’emploi de l’encre
présuppose une officialité du texte et des possibilités pratiques données par les autorités de l’église
à celui qui écrit.
La distribution de ces nombreuses inscriptions est bien loin d’être régulière. Les chiffres qui suivent
ont une valeur purement indicative, puisque de larges portions d’enduit sont tombées de toutes les
parois et que l’on peut hésiter parfois sur les limites des inscriptions (si l’on doit considérer un texte
comme uni à un autre ou non). Mais les résultats de l’enquête ne semblent pas casuels.
La prothesis ne conserve que six inscriptions dont quatre à l’encre, deux en graffito. Le
h a i k a 1 n’a donné que deux inscriptions à l’encre, le diakonikon par contre en contient
sur ses parois 31, dont 26 en graffito.
L’entrée gauche a six textes, dont deux en graffito, la droite treize, dont huit à l’encre. La chambre
centrale ne contient plus qu’une dizaine de graffiti : mais il faut considérer qu’ici l’enduit a beaucoup
souffert, et que la surface qui aurait pu garder des inscriptions à l’encre a totalement disparu. Le
narthex offre 36 textes de très différente longueur, dont huit graffiti. Rien n’apparaît ni dans
l’escalier ni dans la sacristie.
Pour mieux comprendre ces données il faudrait évidemment prendre en considération aussi la qualité
des textes : un nom propre ou un signe n’ont pas la même valeur qu’une longue prière ou un texte
„juridique”. Mais on entrevoit déjà que les endroits de choix pour les inscriptions sont le
diakonikon et le narthex. Dans le premier la grande majorité des textes est en graffito,
et doit être l’oeuvre de religieux ayant prêté service dans l’église; dans le deuxième la proportion se
retourne, et les beaux textes à l’encre, les longues prières, les titulatures complexes montrent que
l’on est là dans l’emplacement des visiteurs d’importance, en face de l’autel, et là juste où
apparaissent les images des personnages (le roi Georges avant tout !) qui doivent être célébrés à tout
jamais.
La prothesis est peu visible, le h a i k a 1 probablement trop vénérable pour qu’on y
puisse trop écrire. Les deux entrées représentent des situations moyennes, ainsi que l’on peut
s’y attendre.
On peut ici tâcher de sonder encore un autre aspect comparatif : quel est le rapport entre les trois
langues possibles dans ce milieu, le grec, le nubien, le copt ? Il est évident qu’on ne pourra employer
à ce but qu’un certain nombre d’inscriptions : là où il n’y a que des noms propres et des titres,
ou que le texte est trop douteux, on n’a pas de possibilité de jugement. Mais même en tenant compte
de ces limitations on pourra remarquer que dans la prothesis le grec est employé dans les
trois inscriptions qui ne sont pas des simples signatures, et qu’en grec aussi sont les deux
inscriptions du h a i k a 1. Dans le diakonikon les textes significatifs sont écrits en grec en
huit cas, en nubien en onze.
L’entrée gauche n’a que des textes en nubien (5), celle de droite au contraire a six textes grecs contre
trois en nubien. Les brèves inscriptions de la salle centrale sont douteuses en grande partie : mais
trois sont certainement en grec, une — certainement en nubien.
Le narthex enfin donne quatorze textes en grec, neuf en nubien, et deux graffiti coptes, les seuls
dans toute l’église.
En un certain sens, cette dernière donnée est la plus significative. Le copte apparaît assez souvent
ailleurs dans la Basse Nubie dans des inscriptions ecclésiastiques et surtout sur des pierres tombales ;
mais ici il n’est qu’une curiosité. Le grec est la vraie langue dans laquelle on s’adresse à la divinité
(la langue, sans doute, de la liturgie), le nubien est typiquement la langue au moyen de laquelle on
commémore ce qui doit être transmis aux générations futures. La langue de l’église et la langue de
l’administration sont distribuées dans nos textes à peu près en mesure égale, avec une légère
préférence pour le grec (37 textes contre 30).
Pourtant, ce grec qui ne sert qu’à écrire des formules de piété a de telles caractéristiques qu’elles ne
montrent que trop clairement quelles sont les limites.

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