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Symposium on Nubian Studies <2, 1972, Warschau> [Hrsg.]; Society for Nubian Studies [Hrsg.]; Michałowski, Kazimierz [Bearb.]
Nubia: récentes recherches ; actes du Colloque Nubiologique International au Musée National de Varsovie, 19 - 22 Juin 1972 — Varsovie: Musée National, 1975

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https://doi.org/10.11588/diglit.47598#0052

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Sergio Donadoni

Les graffiti de l’église de Sonqi Tino
J’ai déjà eu l’occasion de décrire la petite église de Sonqi Tino à l’occasion de notre première
rencontre à la Villa Hügel. Je me permets ici de rappeler qu’il s’agit essentiellement d’un bâtiment
carré, mesurant environ 8 mètres de côté, dont le h a i k a 1 quadrangulaire a les mêmes
proportions que la prothesis et le diakonikon à ses côtés. Les entrées sont au nombre
de deux, comme d’habitude, et donnent sur deux chambres voûtées entre lesquelles se trouve la
chambre centrale, qui était couverte par un dôme dont il ne subsiste que les appuis angulaires. En
face du h a i k a 1 au delà de cette salle centrale se trouve le narthex, entre une sacristie à sa
gauche et la cage de l’escalier à sa droite.
J’ai souligné dans ma précédente communication qu’il s’agit là d’un bâtiment à plan central,
cruciforme en puissance, bien que quatre pièces occupant les coins cachent à l’extérieur cette
caractéristique.
Dans chacune des neuf pièces de l’église le sable des dunes avait protégé en grande partie les enduits
anciens : c’est pour celà que nous avons pu retrouver, à côté d’un certain nombre de peintures
murales, une quantité assez remarquable de graffiti de toute sorte.
Je n’oserai pas dire que toute inscription tracée sur les parois nous est parvenue, mais on a le droit
de souligner que nous sommes ici en présence d’un cas somme toute assez rare de conservation
globale. Bien qu’il ne manque pas de parallèles, il peut toutefois être considéré assez typique pour
qu’on considère les problèmes d’un caractère général qu’il pose. Le petit corpus des graffiti
de Sonqi Tino demande avant tout l’illustration de chaque inscription mais par surcroît propose des
considérations relatives à tout l’ensemble en tant que tel.
C’est bien cet aspect que je voudrais souligner ici, pour ne pas entrer dans des détails qui ne
sauraient être à leur place que dans une édition des textes. Nous avons ici la bonne chance d’être
en présence d’un “système” : tâchons de voir ce qu’il peut nous apprendre.
Ce qu’il nous reste est à peu près une centaine d’inscriptions de longueur, de caractère et de
signification très différents.
Au premier coup d’oeil on peut les distinguer selon leur aspect. Il y en a qui sont peintes en gros
caractères noirs assez réguliers, hauts d’environ trois centimètres, sur un enduit blanc. Dans un cas,
une telle inscription est enfermée dans un cadre, avec des ornaments en forme de boucle aux coins
et au mielieu.
Il y en a qui sont écrites à l’encre en caractères plus menus (1 cm. 5 environ), avec des lettres moins
éloignées l’une de l’autre. Sans que toutes les inscriptions de ce type doivent ou puissent être
assignées à la même main ou à la même époque, toutefois les différences dans les formes des lettres
sont moindres, et témoignent d’une formation analogue — en d’autres termes d’une école ou d’un
scriptorium avec des traditions établies.
Des qualités remarquables de “mise en page” peuvent être signalées dans un groupe d’inscriptions de
la même main, qui traversent la scène de St. Michel protégeant les Trois Hébreux dans la Fournaise.
Une ligne en gros caractères surmonte d’autres textes qui s’enchevêtrent tout en restant parfaitement
identifiables grâce à la différence de l’interligne. Le scribe, un certain Anatolios, a signé ce
chef-d’oeuvre de calligraphie par un έποίησεν au lieu (et peut-être en opposition) de la formule
habituelle έγραψεν.
Il y a enfin les graffiti proprement dits : ils peuvent être de meilleure ou de moins bonne qualité,
de proportions très différentes, plus ou moins profondément gravés dans l’enduit blanc. Ils montrent
plus variété dans les formes des lettres et moins de soin dans la composition générale qu’il en est

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