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Symposium on Nubian Studies <2, 1972, Warschau> [Hrsg.]; Society for Nubian Studies [Hrsg.]; Michałowski, Kazimierz [Bearb.]
Nubia: récentes recherches ; actes du Colloque Nubiologique International au Musée National de Varsovie, 19 - 22 Juin 1972 — Varsovie: Musée National, 1975

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https://doi.org/10.11588/diglit.47598#0069

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Tadeusz Dzierzykray-Rogalski et Stefan Jakobielski

La tombe de l’Eparque Yoannès
dans l’église à Colonnes en Granit
de Dongola (Soudan)
Au cours de la saison de fouilles 1966/67, la Mission Archéologique Polonaise à Dongola a mené
des travaux de dégagement de la partie Sud de l’Eglise à Colonnes en Granit. Dans l’angle Sud-Est
de l’église on a découvert un espace allongé. Deux bassins, le plus ancien en forme de croix découvert
sous le carrelage et l’autre situé au Nord-Ouest, prouvent que cette salle servit de baptistère.
La partie Est de la salle, séparée jadis par une balustrade en bois contenait une construction en
forme d’abside (sans doute à voûte en conque). Un bloc rectangulaire en granit y était placé en
tant qu’autel. C’était un élément de remploi comme le prouve l’inscription hiéroglyphique sur une
des faces avec le nom du pharaon Taharqa. Ainsi cet espace fut utilisé en tant que chapelle latérale.
Au pied de l’autel, à l’Ouest, fut trouvé un grand fragment de stèle rectangulaire inséré, texte en
surface, dans le carrelage en briques rehaussant la partie sacrale.
La situation de la stèle ne donne aucun indice définitif pour savoir si la stèle faisait originellement
partie du carrelage (absence de traces de mortier) ou si elle fut placée là plus tard. Toutefois
l’emplacement de la pierre prouve qu’elle fut placée là consciemment et en entier, et non en tant que
réparation du dallage abîmé.
Actuellement le fragment d’inscription conservé (au Musée de Khartoum) comporte environ les
2/3 du texte original. C’est une stèle funéraire de dimensions 41,5 x 37 cm écrite en langue grecque
et comprenant 15 lignes gravées en l’honneur de Yoannès, fils de Zacharie Auguste, défini sur la
stèle comme éparque et protomeizoteros, décédé le 17 du mois Khoïak, l’an 600 de l’Ere des
Martyrs (13 Décembre 883) à l’âge de 56 ans (pl. p. 48).
La traduction de la stèle ne pose pas de problème. Elle comprend une formule funéraire typique
pour l’Euchologion Mega grec. Elle apparaît ici sur un objet relativement ancien (an 883), tandis
que la majorité des exemples d’usage de cette formule en Nubie remonte aux XIe-XIIe siècles. Mais
trois exemples de son plus ancien usage, de la fin du VIIIe siècle, proviennent de Dongola.
La formule de la stèle semble être liée au rite orthodoxe melchite de l’église nubienne, mais cette
hypothèse n’est pas encore bien documentée.
Les données sur le défunt nous fournissent des renseignements intéressants. C’était un haut dignitaire
de la cour — protomeizoteros, qui en même temps remplissait une autre fonction définie sur la
stèle comme “Eparkhos tön Gaderön”. Ce titre est ici rencontré pour la première fois et donc n’est pas
tout à fait clair. En Nubie Septentrionale nous connaissons la fonction d’“Eparque de Nobadia”,
qui semble-t-il était le gouverneur de cette province du Royaume. Un objet de Faras (actuellement
au Musée National de Varsovie) mentionne un “Eparque de Makouria”, mais la lecture n’est pas
sûre. Le terme “Eparkhos tön Gaderön” semble se rapporter à un nom de peuple, et pas d’une
portion du pays comme les titres d’éparques mentionnés plus haut. En suivant le sens du mot γαδήρα
on pourrait suggérer que c’était la fonction de gouverneur des terres cultivées. D’autre part Γαδηρών
rappelle le nom de la localité d’El-Gaddâr, ou El-Ghaddär, village actuel situé dans le voisinage
directe de Vieux Dongola. Or l’étymologie de ce nom n’est pas encore tout à fait claire.
On remarque aussi le nom du défunt, remplissant des hautes fonctions à la cour. Il est défini dans le
texte comme Yoannès, fils de Zacharie Auguste. Augustos en tant que nom propre n’apparait pas

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