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LA COUR DE LÉON X.

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qui s’occupait alors de la restitution de Rome antique, pensa que le concours
du docte vieillard pourrait lui être utile, il le prit avec lui dans sa maison,
le soigna comme un père et lui fit traduire Vitruve, Calvo survécut à son
jeune ami; il put même encore assister, en i52ô, à la publication de sa tra-
duction d’Hippocrate. Mais le sac de Rome, en 1027, lui réservait les plus
cruelles épreuves. Fait prisonnier par les bandes sauvages qui s’étaient jetées
sur la Ville éternelle, il fut dépouillé de tout ce qu’il possédait. Comme il ne
pouvait payer la rançon énorme qu’ils exigeaient de lui, ses bourreaux le traî-
nèrent avec eux jusqu’à ce qu’il mourût de fatigue et de faim dans un hôpital.
Une réunion d’artistes, telle que l’histoire n’en a jamais connu, rehaussait
l’éclat que la cour de Léon X tirait de la présence de tant de savants célèbres.
C’était toujours Bramante qui inspirait et dirigeait cette phalange souvent peu
disciplinable; mais il était vieux et infirme, et ne tarda pas à disparaître. Ses
émules, Frà Giocondo et Giuliano da San-Gallo, touchaient également à
l’extrême vieillesse; ils ne jouèrent plus qu’un rôle effacé, malgré la faveur que
Léon X leur témoigna. Heureusement, une génération nouvelle, composée en
grande partie de disciples de Bramante, avait surgi.
La peinture comptait alors à Rome ses représentants les plus illustres : outre
Raphaël, nous trouvons dans la Ville éternelle Léonard de Vinci (l5 i3-i 514) ;
— Frà Bartolommeo, qui signala son passage par l’exécution du Saint Pierre et
du Saint Paul, aujourd’hui conservés au Quirinal ; — le Sodoma, qui offrit au
pape un tableau représentant la Mort de Lucrèce, et qui reçut de lui, en retour,
le titre de chevalier. Vers la même époque, Lucas Signorelli tenta de nouveau
la fortune à Rome. Il y vint peu de temps après l’avènement de Léon X, espé-
rant gagner sa faveur par le récit des persécutions qu’il avait subies par suite de
son attachement pour les Médicis; mais il échoua complètement. Timoteo Viti,
le compatriote et l’ami de Raphaël, vint également à Rome dans les premières
années du règne de Léon X ; il collabora, comme nous le verrons, aux Sibylles
de l’église Santa Maria délia Pace. Viti fut suivi d’un autre Urbinate, Girolamo
Genga, lui aussi en relations avec Raphaël.
Parmi ces maîtres, Sébastien de Venise occupait le premier rang. Il donnait
dès lors des marques de cet esprit d’envie qui empoisonna son existence, et,
sans oser encore entrer en lutte ouverte avec Raphaël, il s’essayait dans les
mêmes sujets que lui.
Déjà les élèves de Raphaël commençaient à former un groupe compact, en
attendant qu’ils devinssent légion. On fondait les plus brillantes espérances sur
Marc-Antoine, sur Jules Romain et sur Jean d’Udine.
La sculpture était représentée, et c’est tout dire, par Michel-Ange. L’illustre
rival de Raphaël, à moitié tombé en disgrâce, travaillait alors aux statues du
mausolée de Jules IL Mais Léon X, qui ne se montrait guère prodigue d’encou-
ragement vis-à-vis de la sculpture, art trop austère à ses yeux, ne tarda pas à
 
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