ÉLÉPHANT
ntouré de sortes palissades toutes
hérissées de pointes de ser à leurs
extrémités, l’enclos où se tient l’élé-
phant avoisine un bassin large et
prosond, rempli d’eau, et dans le-
quel se baigne l’énorme quadru-
pède.
C’est pour lui un grand plaisir. Il s’y plonge entièrement, redressant
en haut sa trompe, par laquelle il respire; il paraît heureux d’agiter
l’onde, et de se la lancer à ssots sur le dos.
11 s’approche volontiers des visiteurs, passe sa trompe entre les bar-
reaux et sollicite du pain, du sucre, dont les enfants ne manquent
jamais d’être pourvus en sa faveur.
Sa trompe est tout à la fois l’organe de la respiration, une main
pour saisir les objets et les porter à sa bouche, le levier avec lequel
il soulève des poids énormes, et la massue dont il frappe ses ennemis.
L’éléphant est d’un naturel très-doux; toutefois on prétend qu’il se
souvient toujours des ofsenses et s’en venge tôt ou tard. A ce sujet, l’on
raconte que dans l’Inde, où cet animal vit dans une sorte de domesti-
cité, un tailleur qui demeurait près de l’abreuvoir où l’on menait
tous les jours un éléphant se désaltérer avait la coutume de lui don-
ner chaque sois une sriandise. L’animal ne manquait jamais de venir
passer sa trompe à la croisée de son ami pour réclamer le don quoti-
dien. Un jour le tailleur eut la méchante idée de lui donner un coup
de son aiguille; l’éléphant retira froidement sa trompe sans marquer
de colère; mais, revenu de l’abreuvoir, et repassant devant celui qui
l’avait ainsi mystifié, il lui lança violemment au visage toute l'eau
qu’il avait gardée à cet esfet. Son ressentiment pourrait souvent s’exer-
cer d’une manière plus funeste.
L’éléphant est originaire d’Afrique et d’Asie. Les anciens le dres-
saient à marcher au combat, chargé de tours remplies de guerriers.
Les souverains de l’Asie n'ont pas d’autres montures dans les cérémo-
nies d’apparat. Ils se font précéder d’une soule de ces animaux couverts
de guirlandes, de plaques de métal et de sonnettes, et les éléphants
paraissent très-heureux de cette parure.
En liberté, l’éléphant vit fort longtemps. 11 se nourrit d’herbes,
de feuilles et de bois tendre. Ces longues dents que l’on voit sortir de
sa bouche, en dessous de sa trompe, se nomment défenses ; il les
perd à certaines époques, et c’est pour cela qu’une côte d’Asrique,
où l’on en trouve beaucoup, a retenu le nom de Côte d’ivoire.
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ntouré de sortes palissades toutes
hérissées de pointes de ser à leurs
extrémités, l’enclos où se tient l’élé-
phant avoisine un bassin large et
prosond, rempli d’eau, et dans le-
quel se baigne l’énorme quadru-
pède.
C’est pour lui un grand plaisir. Il s’y plonge entièrement, redressant
en haut sa trompe, par laquelle il respire; il paraît heureux d’agiter
l’onde, et de se la lancer à ssots sur le dos.
11 s’approche volontiers des visiteurs, passe sa trompe entre les bar-
reaux et sollicite du pain, du sucre, dont les enfants ne manquent
jamais d’être pourvus en sa faveur.
Sa trompe est tout à la fois l’organe de la respiration, une main
pour saisir les objets et les porter à sa bouche, le levier avec lequel
il soulève des poids énormes, et la massue dont il frappe ses ennemis.
L’éléphant est d’un naturel très-doux; toutefois on prétend qu’il se
souvient toujours des ofsenses et s’en venge tôt ou tard. A ce sujet, l’on
raconte que dans l’Inde, où cet animal vit dans une sorte de domesti-
cité, un tailleur qui demeurait près de l’abreuvoir où l’on menait
tous les jours un éléphant se désaltérer avait la coutume de lui don-
ner chaque sois une sriandise. L’animal ne manquait jamais de venir
passer sa trompe à la croisée de son ami pour réclamer le don quoti-
dien. Un jour le tailleur eut la méchante idée de lui donner un coup
de son aiguille; l’éléphant retira froidement sa trompe sans marquer
de colère; mais, revenu de l’abreuvoir, et repassant devant celui qui
l’avait ainsi mystifié, il lui lança violemment au visage toute l'eau
qu’il avait gardée à cet esfet. Son ressentiment pourrait souvent s’exer-
cer d’une manière plus funeste.
L’éléphant est originaire d’Afrique et d’Asie. Les anciens le dres-
saient à marcher au combat, chargé de tours remplies de guerriers.
Les souverains de l’Asie n'ont pas d’autres montures dans les cérémo-
nies d’apparat. Ils se font précéder d’une soule de ces animaux couverts
de guirlandes, de plaques de métal et de sonnettes, et les éléphants
paraissent très-heureux de cette parure.
En liberté, l’éléphant vit fort longtemps. 11 se nourrit d’herbes,
de feuilles et de bois tendre. Ces longues dents que l’on voit sortir de
sa bouche, en dessous de sa trompe, se nomment défenses ; il les
perd à certaines époques, et c’est pour cela qu’une côte d’Asrique,
où l’on en trouve beaucoup, a retenu le nom de Côte d’ivoire.
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