e Lama est de la grandeur d un Cers; ses pro-
portions sont légères et gracieuses, son œil
est rond, saillant, vif, mais son regard est
adouci par des cils longs et serrés; il a les
oreilles longues, les jambes hautes et minces,
et la queue courte. Il se distingue des animaux
de ce genre par son pelage à poils longs, laineux et grossiers.
Le Lama paraît originaire du nouveau monde. Lorsque les Espa-
gnols sirent la conquête du Pérou, c’était la seule bête de somme que
connussent les Américains. Trois cent mille de ces animaux étaient
employés, raconte Bolivar, à charrier l’or qu’on extrayait des mines du
Potose. Les Lamas ne peuvent porter un poids considérable, ni faire
de longues routes. Quand on les charge trop et qu’on les force à bâter
le pas, ils paraissent chagrins, se couchent, et rien ne peut les con-
traindre à se lever. Si on les maltraite, ils frappent leur tête contre
les rochers et se tuent de désespoir.
La sobriété du Lama égale celle du Chameau. Comme lui, il résiste
longtemps à la sois, parce qu’il possède aussi un estomac qui peut con-
tenir de l’eau.
Actuellement, en Amérique, on n’élève plus guère de Lamas que pour
la boucherie, car leur chair est une nourriture saine etagréable au goût.
La Vigogne et l’Alpaca sont une variété de l’espèce des Lamas. La
première est une sorte de grande Chèvre dont le poil laineux et long y
sert à faire des ponchos, étoffes extrêmement fines dont se vêtent les
riches Américains. Les Vigognes vivent en troupes considérables dans
les montagnes des Andes. C’est un animal timide, mais farouche. Pour
s'emparer de leur toison, on leur livre une chasse singulière : on tend
à l’extrémité des défilés par où elles pourraient fuir des cordes aux-
quelles on suspend des morceaux d’étosse de couleurs vives; puis on se
met à la poursuite du troupeau. Arrivées en sace de la corde, les Vigo-
gnes s’arrêtent, le cou tendu, l’œil sixé sur les lambeaux rouges, jaunes,
bleus, qui voltigent agités par le vent; pendant ce temps, on les saisit
par les pieds de derrière, sans qu’elles osent se retourner, et on les tue.
C’est vainement qu’on essayerait de les apprivoiser, elles meurent
bientôt, vaincues par le regret de leurs montagnes et de leur liberté.
portions sont légères et gracieuses, son œil
est rond, saillant, vif, mais son regard est
adouci par des cils longs et serrés; il a les
oreilles longues, les jambes hautes et minces,
et la queue courte. Il se distingue des animaux
de ce genre par son pelage à poils longs, laineux et grossiers.
Le Lama paraît originaire du nouveau monde. Lorsque les Espa-
gnols sirent la conquête du Pérou, c’était la seule bête de somme que
connussent les Américains. Trois cent mille de ces animaux étaient
employés, raconte Bolivar, à charrier l’or qu’on extrayait des mines du
Potose. Les Lamas ne peuvent porter un poids considérable, ni faire
de longues routes. Quand on les charge trop et qu’on les force à bâter
le pas, ils paraissent chagrins, se couchent, et rien ne peut les con-
traindre à se lever. Si on les maltraite, ils frappent leur tête contre
les rochers et se tuent de désespoir.
La sobriété du Lama égale celle du Chameau. Comme lui, il résiste
longtemps à la sois, parce qu’il possède aussi un estomac qui peut con-
tenir de l’eau.
Actuellement, en Amérique, on n’élève plus guère de Lamas que pour
la boucherie, car leur chair est une nourriture saine etagréable au goût.
La Vigogne et l’Alpaca sont une variété de l’espèce des Lamas. La
première est une sorte de grande Chèvre dont le poil laineux et long y
sert à faire des ponchos, étoffes extrêmement fines dont se vêtent les
riches Américains. Les Vigognes vivent en troupes considérables dans
les montagnes des Andes. C’est un animal timide, mais farouche. Pour
s'emparer de leur toison, on leur livre une chasse singulière : on tend
à l’extrémité des défilés par où elles pourraient fuir des cordes aux-
quelles on suspend des morceaux d’étosse de couleurs vives; puis on se
met à la poursuite du troupeau. Arrivées en sace de la corde, les Vigo-
gnes s’arrêtent, le cou tendu, l’œil sixé sur les lambeaux rouges, jaunes,
bleus, qui voltigent agités par le vent; pendant ce temps, on les saisit
par les pieds de derrière, sans qu’elles osent se retourner, et on les tue.
C’est vainement qu’on essayerait de les apprivoiser, elles meurent
bientôt, vaincues par le regret de leurs montagnes et de leur liberté.