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Ces animaux habitent les plus hauts
sommets des montagnes de l’Europe.
Ils vivent en troupes dirigées par un
vieux mâle qui marche à leur tête, les
guide, ne suit que le dernier et combat
pour eux, s’il le faut. Placé en senti-
nelle sur la pointe d’une roche, il veille
pendant que le troupeau broute à loisir les bourgeons des saules, des
bouleaux et les rhododendrons.
Le Bouquetin a la vue perçante, l’ouïe fine, le jarret souple et le
pied sûr. Quand il fuit, il sait mesurer la distance, et, s’élançant par-
sois d’une hauteur de vingt ou trente pieds, tombe d’aplomb sur les
pointes les plus étroites, d’où il bondit de nouveau comme une slèche
au-dessus des abîmes. Pris jeune, il s’apprivoise aisément et vit paisi-
blement au milieu des chèvres domestiques.
24
- MOUTONS IU\ ERS
outon est synonyme de douceur, mais
de celle qui ne vient guère que d’ineptie
et de lâcheté. Abandonné à lui-même,
un troupeau mourrait de faim ou serait
bientôt détruit par les bêtes carnas-
sières. Un Loup se présente-t-il, tous
les Moulons s’arrêtent, et le considèrent avec une curiosité stupide;
s’il s’élance pour saisir l’un d’eux, le troupeau s’enfuit à cent pas,
et, cessant de voir son ennemi, il oublie sa présence et recom-
mence à paître; de telle sorte que le Loup ne peut manquer de
réussir une fois ou l’autre; ensin il enlève sa proie et l’emporte vers
les bois; alors les Moutons le suivent en courant, et le berger a
souvent toutes les peines du monde à les retenir.
Ces animaux habitent les plus hauts
sommets des montagnes de l’Europe.
Ils vivent en troupes dirigées par un
vieux mâle qui marche à leur tête, les
guide, ne suit que le dernier et combat
pour eux, s’il le faut. Placé en senti-
nelle sur la pointe d’une roche, il veille
pendant que le troupeau broute à loisir les bourgeons des saules, des
bouleaux et les rhododendrons.
Le Bouquetin a la vue perçante, l’ouïe fine, le jarret souple et le
pied sûr. Quand il fuit, il sait mesurer la distance, et, s’élançant par-
sois d’une hauteur de vingt ou trente pieds, tombe d’aplomb sur les
pointes les plus étroites, d’où il bondit de nouveau comme une slèche
au-dessus des abîmes. Pris jeune, il s’apprivoise aisément et vit paisi-
blement au milieu des chèvres domestiques.
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outon est synonyme de douceur, mais
de celle qui ne vient guère que d’ineptie
et de lâcheté. Abandonné à lui-même,
un troupeau mourrait de faim ou serait
bientôt détruit par les bêtes carnas-
sières. Un Loup se présente-t-il, tous
les Moulons s’arrêtent, et le considèrent avec une curiosité stupide;
s’il s’élance pour saisir l’un d’eux, le troupeau s’enfuit à cent pas,
et, cessant de voir son ennemi, il oublie sa présence et recom-
mence à paître; de telle sorte que le Loup ne peut manquer de
réussir une fois ou l’autre; ensin il enlève sa proie et l’emporte vers
les bois; alors les Moutons le suivent en courant, et le berger a
souvent toutes les peines du monde à les retenir.