inguliers êtres que ees animaux, qui
présentent parsois une telle ressem-
blance avec les formes et les habi-
tudes des hommes, que l'on a été sou-
vent tenté de croire qu’ils sont une
branche dégénérée de l’espèce hu-
maine! Toutesois des naturalistes bien
dignes de notre consiance ne partagent pas celte opinion. 11 résulte de
leurs observations que l’intelligence du Singe dépasse à peine celle du
Chien. S’il imite si bien les jeux de la physionomie et les gestes de
l’homme, ce n’est en lui qu’une saculté machinale semblable à celle
qui permet au Perroquet et à la Pie de reproduire le son de notre voix,
de répéter nos paroles sans en comprendre le sens.
Les espèces de Singes les plus curieuses sont V Orang-Outang, dont
le nom signifie Homme des Bois, et le Chimpanzé. Ce sont ceux qui
ressemblent le plus à l’homme; les nègres prétendent que s’ils ne par-
lent pas c’est de leur part une ruse pour échapper au travail et à l’es-
clavage; aussi, sans doute pour les tenter, ils ne manquent jamais de
leur adresser la parole lorsqu’ils les rencontrent.
La Ménagerie possédait, H y a peu de temps, un Chimpanzé semelle.
On lui avait donné le nom de Jacqueline. Elle était douce, caressante,
familière, et, quoiqu’elle n’eût encore que deux ans, donnait des preuves
d’une intelligence très-développée. Un jour qu’un visiteur avait posé
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ses gants auprès d’elle, Jacqueline essaya de les mettre et n’y put réus-
sir, parce qu’elle plaçait à la main droite le gant de la main gauche.
On lui fit connaître sa méprise, êt depuis elle ne s’y trompa plus/
Un dessinateur étant venu faire son portrait, elle voulut aussi des-
siner, s’assit gravement à la table de l’artiste, et parut enchantée des
traits informes qu’elle traçait; mais sa main était lourde, elle cassa son
crayon, en parut contrariée, et, quand on le lui entretaillé, elle eut soin
d’appuyer moins sort qu’elle n’avait sait d’abord. Comme le peintre
portait son crayon à sa bouche pour en mouiller la pointe, Jacqueline
voulut en faire autant, mais on ne put jamais l’empêcher de le casser
entre ses dents.
Nés dans les régions brûlantes de l’équateur, les Chimpanzés ne peu-
vent supporter la température de notre climat; ils ne tardent point a
succomber à des maladies de poitrine, quelque soin qu’on, emploie
pour les en préserver.
On prétend que, pris jeunes, l’ûrang-Outang et le Chimpanzé peu-
vent être dressés à la domesticité, et que l’on obtient d’eux divers ser-
vices, tels que tirer de l’eau, faire les lits, mettre le couvert, etc.
Les mères ont une tendresse extrême pour leurs petits ; elles les por-
tent doucement dans leurs bras, comme le feraient des nourrices, ou
sur leur dos, à la manière des négresses ; elles les baignent, les net-
toient avec beaucoup de soin.