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Revue archéologique — 14.1866

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Martin, Thomas Henri: La foudre et le feu Saint-Elme dans l'antiquité, [6]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24256#0352

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REVUE ARCHEOLOGIQUE.

(rajet de I’eclair arrivent successivement ä l’oreille, parce que les derniers
viennent de beaucoup plus loin que les autres (1).

D’aulres philosopbes anciens avaient sur les causes du tonnerre des opi-
nions moins plausibles encore. Suivant Anaxagore (2) et Archelaüs (3), le
feu ethere, tombant dans l’air froid, y fait du bruit comme un fer rouge
qu’on plonge dans l’eau. Suivant Diogtme d’Apollonie (4), le tonnerre pre-
cede de l’eclair est produit par l’extinction du feu qui eh Ire dans un nuage
humide ; mais le möme Diogöne attribue le tonnerre sans eclair au brise-
ment des nuages par les vents. Cette derniöre cause etait celle de tous les
tonnerres, suivant Anaximöne, s’il faut en croire Stobee (5) et le faux Plu-
tarque (6); mais, s’il faut en croire Senöque (7), Anaximöne pensait que le
tonnerre etait causö par le souffle chaud, qui, dejä prös de devenir foudre,
penetrait dans un nuage froid, comme un fer rouge dans l’eau. Suivant
Empedocle (8), le tonnerre etait le bruit des rayons solaires s’eteignant en
partie dans les nuages oü ils s’etaient accumules pour former la foudre.

Epicure (9) et Lucröee (10) parlent du tonnerre comme d’un phenomöne
qui n’aurait pas avec l’eclair une connexion constante. Suivant Epicure (11),
ce bruit resulte tanlöt du roulement du souffle dans les nuages, tantöt du
petillement du feu qu’ils contiennenl, tanlöt du brisement des nuages
niemes, ou bien du frottement et du choc de ceux que le froid a trans-
formes en gröle. A ces hypothöses (12), et ä celles de Diogöne et d’Empö-
docle, qu’il reproduit (13), Lucröce ajoute l’embrasement d’un nuage, qui
petillerait en brillant, comme des feuilles de laurier (14), et il a recours ä
diverses autres comparaisons, comme celles d’une voile ou des cimes des
arbres agitös par les vents, d’une vessie que l’on cröve, d’un fer cliaud
plonge dans l’eau, et du cboc bruvant des vagues(iS). Presque toutes les
hvpothöses que nous venons d’ünumerer sont repetöes par Pline(lß) le
eompilateur.

(1) Voyez M. Kaimtz, Meteorol., trad. fr., p. 347-350.

(2) Dans Aristote, Meteor., II, 9, § 10-11. Comparez Analyt. post., II, 8, p. 93 b,
1. 8-11, et II, 11, p. 94 b, 1. 32 (Berlin). Aristote, dans les Analytiques, eite cette
opinion, sans nommer Anaxagore, mais il ne l’adopte pas, comme M. Barthölemy
Saint-IIilaire le pretend (Meteorol. d’Aristote, trad. fr., p. 208, note) : Aristote la
eite comme exemple .d’une definition avec indication de cause; il ne dit pas que
la cause allegude soit vraie. Il s’efforce d’en prouver la faussetd dans sa Meteo-
rologie, II, 9, § 12-17. — (3) Dans Stobde, p. 592. — (4) Dans Seneque, N. q., II,
20, et dans Stoböe, p. 594- — (5) P. 590 (Heeren). — (6) Op. des philos., III, 3. —
(7) N. q., II, 17. —(8) Dans Aristote, Mdte'or., II, 9, § 10. — (9) Dans Diogöne de L.,
X, 100, et dans Sextus Emp., Contre les musiciens, VI, 19-20, p. 360 (Fabricius).

(10) VI, 95-140 et 155-158. — (11) Dans Diogene de L.,'X, 100. — (12) De nat. rer.,
VI, 95-130, 155-158 et 195-198. — (13) VI, 141-148, 203-212 et 270-272. — (14) VI
149-154. — (16) VI, 107-114, 129-130, 132-135, 141-143 et 146-147.

(16)• II, 43, n°s 112-113; II, 48, s. 49, n° 131, et II, 54, s. 55, n° 142.

Th. Henri Martin.
 
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