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Revue archéologique — 14.1866

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Maury, Alfred: Sur un nouvel essai d'interpretation des inscriptions gauloises et en particulier de l'inscription d'Alise par M. le comte M. Hugo
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https://doi.org/10.11588/diglit.24256#0013

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INSCRIPTIONS GAULOISES.

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me, au ive et au ve siede. Ce que nous savons du l'ranc et du gothi-
que s’oppose ä ce qu’on prenne les inscriplions en question pour des
textes tires de ces langues. Mais il n’est pas necessaire d’aller bien
loin pour döcouvrir ä quel peuple eiles doivent etre rapportees. La
grande majorite de ces curieux monuments epigraphiques a eie
trouvee en Bourgogne ou dans des contrees voisines. Si donc nous
avons lä des textes germains, ces textes ne peuvent etre que bur-
gondes. Malheureusement, nous ignorons quelles etaienl les formes
specifiques de ce dialecte, et des lors il ne nous est pas permis de
nous en assurer grammaticalement. Des objections s’elevent pourtant
encore conlre celte supposition toute naturelle, l’origine germa-
nique de ces inscriplions admise. L’une d’elles se litsur un menhir
du Vieux Poitiers; eile a donc ete gravee dans un pavs que n’oc-
cupaient pas les Burgondes. Une aulre provient de Vaison., et est
ecrite en caracteres grecs. L’emploi de ces caracteres ne se com-
prend pas chez une nation qui avait recu des Latins la connaissance
des lettres et qui finit par en adopter la langue. Il est vrai que Vaison
a pu naguere etre occupe par les Burgondes, qui, d’apres Gregoire
de Tours, s’etendaient sur la rive gauche du Rhone, alors que les
Goths dominaient des Pyrenees ä la Loire, et que les Romains main-
tenaient encore leur domination au nord de ce fleuve.

Le seul indice qu’on puisse decouvrir d’une origine burgonde
est le nom de Gobedbi, qui se rencontre sur Tinscription d’Alise, et
qui n’est pas sans unecerlaine analogie avec les noms de Gondeuch,
de Gondebaud, de Godegisele, de Gondomar, etc. Mais ce rapproche-
ment n’a rien de decisif et ne saurait prevaloir contre des apparences
contraires beaucoup plus serieuses. En effet, outre que la forme des
caracteres de la majorite des inscriplions atteste une epoque plus
ancienne que celle ä laquelle il faudrait s’arreter si ces monuments
dataient de Tinvasion despopulationsgermaniques, la physionomie de
plusieurs des noms qu’on y lit accuse une origine purement gauloise.
Nous citerons les noms suivants : Segomaros ou Segomarus, dans les
inscriptions de Dijon et de Vaison, Andecamulos, dans l’inscription
de Nevers, Iccavos dans l’inscription de Volnay, Doiros dans celle
de Dijon, Duorico dans l’inscription de Gueret, Tooutios dans celle
de Vaison. La terminaison os predomine ici comrnesur les monnaies
gauloises; sans doule, eile n’appartient pas ä la langue celtiquc,
ainsi que l’a montre M. de Longperier ;*elle est empruntee au vieux
latin, mais ellen’etait plus en usage dans les Gaules aux ve et vic sie-
cles. Une aulre terminaison, celle en icnos, qui apparait dans le nom
de Toutissicnos, de l’inscription de Nevers, n’est pas davantage ger-
 
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