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LES Nextfeç DE MANÉTHON
Il semble aussi, d'après les textes des fêtes du mois de Khoiak, qu'une des ennéades
de Mendès, — la grande peut-être, — les ait aussi compris parmi ses membres. Elle
se décomposerait ainsi :
On paraît même y avoir adjoint, dans certains cas, dix-neuf et même vingt-neuf dieux
secondaires, parmi lesquels les Matès-Mirouï et les Mosou-Khonti-KhitiV Ces ennéades
sont essentiellement funéraires; il n'y aurait donc rien d'impossible à ce qu'elles eussent
été constituées à côté d'un autre cycle de dieux des vivants, et qu'elles fussent tout sim-
plement des doublets de la petite ennéade héliopolitaine, dont elles ne diffèrent que par
l'adjonction de dieux appartenant à la cosmogonie osirienne du Delta.
Les matériaux que j'ai mis en oeuvre jusqu'à présent appartiennent pour la plupart
à une époque passablement tardive. L'idée première s'y retrouve bien, mais englobée
au milieu d'éléments rapportés après coup, si bien que les Égyptiens, eux-mêmes,
avaient peine à l'en extraire, témoin la glose du chapitre xvn du Livre des Morts.
En théorie, le nombre des Khou avait été fixé à sept. Cette règle, il est facile de le
voir, ne fut guère respectée qu'au début. Bientôt, par suite d'influences extérieures,
le chiffre s'en accrut et, soit insouciance, soit ignorance de la part des écrivains, il
flotta entre six et dix, sans qu'on y portât autrement attention. La concordance entre
le chiffre placé en tête du paragraphe et rénumération qui le suit dans le chapitre xvn
finit même par être nulle les trois quarts du temps. Pour ne prendre en manière
d'exemple que les variantes publiées par M. Naville, je citerai Cb qui, d'une part, men-
tionne sept Khou et ne donne que six noms, alors que Ba en énumère neuf, mais n'en
annonce que sept2. A la basse époque, on atteignit les bornes de l'invraisemblance :
le scribe chargé de transcrire, sur les murs du petit temple cl'Osiris à Dendôrah, le récit
des fêtes du mois de Khoiak a coupé certains noms en deux et est arrivé ainsi à un
total de dix-neuf3 et plus loin de vingt-neuf dieux4. Il me reste donc à rechercher main-
tenant si, dans les textes plus anciens, on ne retrouve pas quelques traces des Nexue?; si
le chapitre xvn, dans sa version primitive,, nous a conservé la seule tradition véritable
et, en ce cas, quel en peut être le berceau.
Il y a, dans les inscriptions des pyramides de la Ve et de la VIe dynastie, quantité
de passages où les Khou de la dernière dynastie divine sont cités d'une façon incon-
testable. Mais jamais les noms réunis par le rédacteur de la vulgate du chapitre xvn, les
Matès-Mirouï, ne s'y rencontrent. Les Mosou-Hor, au contraire, y sont nommés à tout
1. Mariette, Dendérah, t. IV, pl. XXXV, 1. 21; Recueil de Travaux, t. III, p. 49, et t. IV, p. 27. Le
dénombrement ne peut en être exactement fait à cause des erreurs commises par les scribes qui ont mal
compris les noms.
2. Naville. Das jEgyptisclie Tôdtenbuch, Varianten, p. 56.
3. Mariette, Dendérah, t. IV, pl. XXXV, 1. 210.
4. Ibid., pl. XXXVII, 1. 77.
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Il semble aussi, d'après les textes des fêtes du mois de Khoiak, qu'une des ennéades
de Mendès, — la grande peut-être, — les ait aussi compris parmi ses membres. Elle
se décomposerait ainsi :
On paraît même y avoir adjoint, dans certains cas, dix-neuf et même vingt-neuf dieux
secondaires, parmi lesquels les Matès-Mirouï et les Mosou-Khonti-KhitiV Ces ennéades
sont essentiellement funéraires; il n'y aurait donc rien d'impossible à ce qu'elles eussent
été constituées à côté d'un autre cycle de dieux des vivants, et qu'elles fussent tout sim-
plement des doublets de la petite ennéade héliopolitaine, dont elles ne diffèrent que par
l'adjonction de dieux appartenant à la cosmogonie osirienne du Delta.
Les matériaux que j'ai mis en oeuvre jusqu'à présent appartiennent pour la plupart
à une époque passablement tardive. L'idée première s'y retrouve bien, mais englobée
au milieu d'éléments rapportés après coup, si bien que les Égyptiens, eux-mêmes,
avaient peine à l'en extraire, témoin la glose du chapitre xvn du Livre des Morts.
En théorie, le nombre des Khou avait été fixé à sept. Cette règle, il est facile de le
voir, ne fut guère respectée qu'au début. Bientôt, par suite d'influences extérieures,
le chiffre s'en accrut et, soit insouciance, soit ignorance de la part des écrivains, il
flotta entre six et dix, sans qu'on y portât autrement attention. La concordance entre
le chiffre placé en tête du paragraphe et rénumération qui le suit dans le chapitre xvn
finit même par être nulle les trois quarts du temps. Pour ne prendre en manière
d'exemple que les variantes publiées par M. Naville, je citerai Cb qui, d'une part, men-
tionne sept Khou et ne donne que six noms, alors que Ba en énumère neuf, mais n'en
annonce que sept2. A la basse époque, on atteignit les bornes de l'invraisemblance :
le scribe chargé de transcrire, sur les murs du petit temple cl'Osiris à Dendôrah, le récit
des fêtes du mois de Khoiak a coupé certains noms en deux et est arrivé ainsi à un
total de dix-neuf3 et plus loin de vingt-neuf dieux4. Il me reste donc à rechercher main-
tenant si, dans les textes plus anciens, on ne retrouve pas quelques traces des Nexue?; si
le chapitre xvn, dans sa version primitive,, nous a conservé la seule tradition véritable
et, en ce cas, quel en peut être le berceau.
Il y a, dans les inscriptions des pyramides de la Ve et de la VIe dynastie, quantité
de passages où les Khou de la dernière dynastie divine sont cités d'une façon incon-
testable. Mais jamais les noms réunis par le rédacteur de la vulgate du chapitre xvn, les
Matès-Mirouï, ne s'y rencontrent. Les Mosou-Hor, au contraire, y sont nommés à tout
1. Mariette, Dendérah, t. IV, pl. XXXV, 1. 21; Recueil de Travaux, t. III, p. 49, et t. IV, p. 27. Le
dénombrement ne peut en être exactement fait à cause des erreurs commises par les scribes qui ont mal
compris les noms.
2. Naville. Das jEgyptisclie Tôdtenbuch, Varianten, p. 56.
3. Mariette, Dendérah, t. IV, pl. XXXV, 1. 210.
4. Ibid., pl. XXXVII, 1. 77.