Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 19.1897

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Maspero, Gaston: Notes sur la géographie égyptienne de la Syrie
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12159#0077

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
NOTES SUR LA GÉOGRAPHIE ÉGYPTIENNE

69

» est planté de cèdres, de cyprès qui atteignent le ciel, où les lions sont plus nombreux
» que les chacals et que les hyènes, où la route est infestée de Shaousou? Tu ne t'élèves
» pas vers le mont Shaoua? Tu ne chemines pas les deux mains posées Sur [le rebord dej
» ton char, tandis qu'on fouette avejc des cordes tes chevaux qui traînent1? »'Qodshou
est la Laodicée de l'Oronte, aujourd'hui Tell Neby-Mindoh. Touboukhi, Toubikhi est
nommée dans les lettres d'El-Amarna, où un personnage inconnu écrit que son frère
vient de la prendre pour le compte du roi d'Égypte2. Elle a été rapprochée par E. de
Rougé de la Tibkhat, nrûta, Tebakh hSû, qui est mentionnée dans la Bible, comme étant
une des villes d'Hadadôzer, roi cle Zobah3. Le site exact n'en est pas connu, mais on
s'accorde à la placer dans le voisinage de Baalbek, vers les sources de TOronte ou vers
celles du Litany. Le voyageur est donc descendu du nord au sud entre l'Anti-Liban et
le Liban, et c'est vers Toubikhi qu'il rencontre les Shaousou. Ce nom cache, ainsi que
Chabas l'a bien vu, ces populations pillardes qui vivaient à cheval sur la plaine et le
désert d'une part, la plaine et la monlagne de l'autre, et que les Ituréens du Liban
représentaient à l'époque gréco-romaine4. Ils infestent les bois et les routes du Magara,
qu'on devait traverser pour arriver au mont Shaoua. Le mont Shaoua est, ainsi que
Max Mùller l'a dit le premier, identique au mont Saoui, Saoué, des Annales de Tiglat-
phalasar IIP : le Magara et le mont Shaoua peuvent-ils être inscrits sur la carte de
manière à peu près certaine?

Chabas avait rapproché le nom du Magara 1^ Z5"%^ I de rrriJû grenier,

magasin, et des magaha puniques5 : Max Mùller préfère y voir un dérivé de la racine
iw, avoir peur, -ob, ce dont on a peur, ici un endroit redoutable, et cette interpré-
tation convient parfaitement à la description du pays enténébré et infesté de bêtes sau-
vages que le scribe nous donne aussitôt7. Le rapprochement avec la plaine du Makras,
mentionnée clans Strabon8, ne peut guère se soutenir; le Makras, autant qu'on en doit
juger d'après le texte assez obscur du géographe grec, était au voisinage cle la mer, par
conséquent à l'occident du Liban, et non pas à l'orient, comme le Magara des Égyptiens.
Les indications de notre auteur placent le Magara au sud de Qodshou et de Toubikhi, à
l'ouest de l'Oronte et du Litany, sur les premiers versants du Liban, avant d'arriver au
mont Shaoua, c'est-à-dire clans la région qui s'étend à la hauteur de Baalbek, le long de
la partie cle la chaîne que dominent le Sannîn au sud, le Tizmaroun au nord. D'autre
part, les Annales de Tiglatphalasar ///nomment le mont Saoui au delà des villes de la
Phénicie moyenne, Ouznouet Siannou9, qui paraissent avoir été situées au voisinage de

1. Papyrus Anastasi I, p. xix, 1. 1-5.

2. Winckler-Abel, Der Thontafelfund oon El-Amarna, n" 171, p. 143; cf. Halévy, Correspondance
d'Aménophis 111 et d'Aménopliis IV, dans le Journal Asiatique, 1892, t. XX, p. 515-516, et Wincki.er, Die
Thontafeln, p. 238-239.

3. 77 Samuel, vin, 8, où le texte courant HtoS doit être corrigé en /"Dt?. d'après la traduction [[jta]-cëay
des Septante, et d'après le passage parallèle de I Chroniques, xviii, 8, où on lit niliï? ; cf. e. de Rougé, Étude
sur divers Monuments du règne de Toutmès III, p. 45-46.

4. Chabas, Voyage d'un Égyptien, p. 127.

5. Max Mùller, Asicn und Europa nac.h altagyptischen Denkmàlern, p. 199, note 2.

6. Chabas, Voyage d'un Égyptien, p. 126.

7. Max Mùller, Asien und Europa nach altagyptischen Denkmàlern, p. 396, note 1.

8. Strabon, XVI, n § 17, p. 755.

9. Schrader, Inschriften Tiglath-Pileser's III, dans la Keilinschriftliche Bibliotheh, t. II, p. 26-27.
 
Annotationen