152 A TRAVERS LA VOCALISATION EGYPTIENNE
Hôrou : Horou est devenu Hor dans le nom du dieu, vers l'époque grecque1, mais
horou, face) avait perdu son <=> ra-r beaucoup plus tôt, car les inscriptions cl'Assour-
banipal donnent déjà, vers 660-650, la prononciation Zikha do z-d-ii-r2, où la
vocalisation en a a été préférée à la vocalisation en ou-o, comme en bashmourique, tandis
que plus tard on rencontre des formes grecques Tetiç, Ta^wç. Je remets à une occasion
prochaine l'explication de la forme <>pe. qui m'obligerait à intercaler ici une démonstra-
tion assez compliquée, et je me borne à y constater le déplacement cle l'accent et la
présence de la voyelle qui a survécu clans e^p^i à la chute cle r : e^p^i est une forme
Q. f <j>
féminine répondant à <=> <~>^^ e[r]-hrai[t] qui a perdu son t3. Le nom d'agent,
jQj — —- ^ J\
<db> iiarai, harei, hri, se réduit, dans les transcriptions grecques, à pV, pV, avec l'ar-
w
ticle masculin *pt-, où l'accent est sur la seconde syllabe du mot antique. Tous ces
exemples, qui prouvent la diversité des vocalisations auxquelles l'orthographe ^ ®
prêtait cle bonne heure, nous encouragent à tolérer, pour J^S^S: chemin, la vocalisa-
tion hirait, qui résulte de l'analyse à laquelle j'ai soumis le dérivé copte <>ih.
B. Une seconde catégorie est formée de mots masculins où un 1 final s'est rencontré
avec un a inhérent à la racine. Voici, par exemple, tu T. m, hora, œtas* : je le crois,
comme Stem, dérivé de l'antique (
entre û t et ( i, c'est ce qui résulte de
verbe (f ^ tari, implorer, demander, mendier'; que <rr> r soit tombée réelle-
ment, on le voit, parle passage du Papyrus Rhind, où NjM tariou, tarou, est
rendu en démotique par \' £3 ta, selon la transcription de Brugsch6. Th, répondant
à un ancien tai-tai, remonte donc très naturellement à tari, et ce dernier groupe est
Q II r
la prononciation du terme [ - o saison, au moins aux âges moyens cle la langue.
Je range dans cette môme catégorie la série des pronoms en h du copte : un T.,
çÇh M., hic, ïlle, th T., oh M., hœc, Ma, hh T. M. B., ht, hœ, hœc, et leurs dérivés
-uLttH M., ibi, hic, th M., Mue. La série parallèle est clans les deux dialectes, n*\' T.,
tytSi Tè.ï T., o^V M.j n^i' T. M., puis M. sxn&ï, tô.ï. L'emploi est le môme pour la
série en h et pour la série en tS, seulement la série en h se rencontre un peu moins fré-
quemment que la série en ^V7. Le procédé est évidemment celui que j'ai décrit. Les
deux voyelles appartenaient originairement à deux syllabes distinctes dont la seconde
portait l'accent ^^"^^ pa-î, puis elles se sont unies en une diphtongue ascendante
paî-paé, qui s'est résolue en je, nu. Je dois ajouter que je comprends la filiation des
o, vocalisé tari. Que_<=> r ait pu tomber
'existence du groupe ^ijq^j] tai, à côté du
1. Les transcriptions assyriennes d'Assourbanipal donnent encore la voyelle finale dans le nom propre
PisiiANKiiourtou = D fp) Pishaniiourou ; le choix de la terminaison -o; pour la transcription grecque
i>po; amène au môme résultat et remonte d'ailleurs au même siècle, à peu près.
2. E. de Rouge, dans Oppërt, Mémoire sur les rapports, p. 111; cf. Steindorff, Die Keilschriftliche
Wiedergabe âgyptischer Eigennamen, dans les Beitrâge sur Assyriologie, t. [, p. 353.
3. SteindorfE rapporte £p*-V à un pluriel des formes antiques en i (Koptisehe Grammàti/t, p. 59, § 103).
4. Stern, Koptisehe Grammatik, § 200, p. 99; Brugsch, Dictionnaire hiéroglyphique, p. 1524, 1577, rap-
proche ce mot de ^^^^^q' '^jà^.' TA_A^T> A^T' Quu lit tat.
5. Brugsch. Dictionnaire hiéroglyphique, p. 1558.
6. Rrugscii, Dictionnaire hiéroglyphique, p. 1553.
7. Stern, Koptisehe Grammmtik, p. 114-117.
Hôrou : Horou est devenu Hor dans le nom du dieu, vers l'époque grecque1, mais
horou, face) avait perdu son <=> ra-r beaucoup plus tôt, car les inscriptions cl'Assour-
banipal donnent déjà, vers 660-650, la prononciation Zikha do z-d-ii-r2, où la
vocalisation en a a été préférée à la vocalisation en ou-o, comme en bashmourique, tandis
que plus tard on rencontre des formes grecques Tetiç, Ta^wç. Je remets à une occasion
prochaine l'explication de la forme <>pe. qui m'obligerait à intercaler ici une démonstra-
tion assez compliquée, et je me borne à y constater le déplacement cle l'accent et la
présence de la voyelle qui a survécu clans e^p^i à la chute cle r : e^p^i est une forme
Q. f <j>
féminine répondant à <=> <~>^^ e[r]-hrai[t] qui a perdu son t3. Le nom d'agent,
jQj — —- ^ J\
<db> iiarai, harei, hri, se réduit, dans les transcriptions grecques, à pV, pV, avec l'ar-
w
ticle masculin *pt-, où l'accent est sur la seconde syllabe du mot antique. Tous ces
exemples, qui prouvent la diversité des vocalisations auxquelles l'orthographe ^ ®
prêtait cle bonne heure, nous encouragent à tolérer, pour J^S^S: chemin, la vocalisa-
tion hirait, qui résulte de l'analyse à laquelle j'ai soumis le dérivé copte <>ih.
B. Une seconde catégorie est formée de mots masculins où un 1 final s'est rencontré
avec un a inhérent à la racine. Voici, par exemple, tu T. m, hora, œtas* : je le crois,
comme Stem, dérivé de l'antique (
entre û t et ( i, c'est ce qui résulte de
verbe (f ^ tari, implorer, demander, mendier'; que <rr> r soit tombée réelle-
ment, on le voit, parle passage du Papyrus Rhind, où NjM tariou, tarou, est
rendu en démotique par \' £3 ta, selon la transcription de Brugsch6. Th, répondant
à un ancien tai-tai, remonte donc très naturellement à tari, et ce dernier groupe est
Q II r
la prononciation du terme [ - o saison, au moins aux âges moyens cle la langue.
Je range dans cette môme catégorie la série des pronoms en h du copte : un T.,
çÇh M., hic, ïlle, th T., oh M., hœc, Ma, hh T. M. B., ht, hœ, hœc, et leurs dérivés
-uLttH M., ibi, hic, th M., Mue. La série parallèle est clans les deux dialectes, n*\' T.,
tytSi Tè.ï T., o^V M.j n^i' T. M., puis M. sxn&ï, tô.ï. L'emploi est le môme pour la
série en h et pour la série en tS, seulement la série en h se rencontre un peu moins fré-
quemment que la série en ^V7. Le procédé est évidemment celui que j'ai décrit. Les
deux voyelles appartenaient originairement à deux syllabes distinctes dont la seconde
portait l'accent ^^"^^ pa-î, puis elles se sont unies en une diphtongue ascendante
paî-paé, qui s'est résolue en je, nu. Je dois ajouter que je comprends la filiation des
o, vocalisé tari. Que_<=> r ait pu tomber
'existence du groupe ^ijq^j] tai, à côté du
1. Les transcriptions assyriennes d'Assourbanipal donnent encore la voyelle finale dans le nom propre
PisiiANKiiourtou = D fp) Pishaniiourou ; le choix de la terminaison -o; pour la transcription grecque
i>po; amène au môme résultat et remonte d'ailleurs au même siècle, à peu près.
2. E. de Rouge, dans Oppërt, Mémoire sur les rapports, p. 111; cf. Steindorff, Die Keilschriftliche
Wiedergabe âgyptischer Eigennamen, dans les Beitrâge sur Assyriologie, t. [, p. 353.
3. SteindorfE rapporte £p*-V à un pluriel des formes antiques en i (Koptisehe Grammàti/t, p. 59, § 103).
4. Stern, Koptisehe Grammatik, § 200, p. 99; Brugsch, Dictionnaire hiéroglyphique, p. 1524, 1577, rap-
proche ce mot de ^^^^^q' '^jà^.' TA_A^T> A^T' Quu lit tat.
5. Brugsch. Dictionnaire hiéroglyphique, p. 1558.
6. Rrugscii, Dictionnaire hiéroglyphique, p. 1553.
7. Stern, Koptisehe Grammmtik, p. 114-117.