158
A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE
Rcoà est la forme absolue, fieA-iYA.- l'état construit, ê.oà s'emploie avec les suffixes,
ftnA est le qualitatif1. Les verbes de l'ancien égyptien différenciaient leurs emplois
variés au moyen de terminaisons que les scribes notaient en ^, <2., et en [ (. \\, ^ 1(3
— P 1( (. par exemple, où des vocalisations en ou et en i [e] répondaient à l'addition du
signe final, m-s-ou, m-s-i. Ces terminaisons vocaliques n'existent plus en copte, parce
qu'elles ne portaient pas l'accent, si bien que, dans cette langue, les thèmes verbaux
anciens se présentent presque toujours nus, jmec T. M., mcill, gignere; si l'on ren-
contre des formes telles que juuci M., jmice T., à côté de julcc-jul^c, I'i-e n'est pas la ter-
minaison ( ( de fjj !((., c'est le débris vocalique i-e qui a persisté de la flexion a± it-Ét
de l'infinitif m-sit, m-set. Retenons ces faits, et, les appliquant aux verbes qui ont des
formes en h, examinons les conséquences qui en résultent pour la phonétique du copte
et de l'ancien égyptien.
Le thème l^0^ j[> °<==\f/ M-n' se Préscnte en copte sous les formes julo^ M.,
axotc> T., M. T., ju.e<> T. M. B., implere, julho T., mo T. M. B., plenus esse.
H pouvant répondre à une combinaison «a, on est en droit de supposer, avant julh<>,
une forme *juuTi<>, dont la diphtongaison nous ramène, comme je l'ai indiqué plus haut,
à une forme en i final, correspondant à l'hiéroglyphe °<=>\j^(( m-h-i, où la racine
c><=>\ ? a pris la terminaison ( ( : la vocalisation de °<=>S ( aura donc parcouru succes-
sivement, en remontant du copte, les stages ju-h^, maih, maihi-maihe, mahi-mahe. La
vocalisation AJ.e£, dans le sens passif, peut se ramener à la même origine, la diphtongue
ai passant en égyptien par ae pour aboutir à je-e, m ai h-maeh-m.e h-Ju.ec>, comme on a
juL*vi-;j.a£-juie, aimer-. La plupart de ces formes intermédiaires n'existent pas pour les
dérivés du groupe °<=>\ ^ m-ii, pris dans le sens de remplir, mais la preuve qu'ils ont
pu, sinon dù, exister, nous est fournie par les dérivés cle ce même groupe °<=>\ ^ m-h,
pris dans des sens différents : la forme en i-e final se trouve dans [e^ju^gi M., [^Jjuiegi B.,
prehendere, tencre, de °<=>\ ^ ^_^ m-h, saisir, tenir, clans ju^ge T., xx^i M. n, cubitus,
de ^2 m-h, coudée, dans ju^gi M. m, Unum, de ^^^i^' °<=^l^ ^ MAH'[TL ^tl>
dans m^e T. n, cinctura, cingulum, de °<=:>S^ jT m-h. La variante en <m média! n'a
pas été signalée à ma connaissance, mais nous possédons son dérivé en oi-oei dans
juoeige, juioige 7\, tnirus, mirabilis, Asioeige, t, admiratio, pïHoige, mirari, admirari, de
<=«=\ jj^ ^ MÂiirr, qu'on traduit ordinairement par s'affliger, quand, dans bien des
cas, le sens de s'étonner, être frappé d'étonnement conviendrait mieux. La série ^e-0,1
[oe-oi] entre a de mâhi et h de juk^ me paraît donc répondre exactement aux faits
connus et vérifiés jusqu'à présent, et je n'éprouve qu'un minimum d'hésitation â déclarer
que HiH'-uio dérive légitimement cle "^"S mâhi. Si vraiment il en est ainsi, il faut
que les formes en o-oy de la même racine trouvent leur explication dans une modifica-
tion parallèle de la racine °<::=\^m-ii, produite par l'influence de la finale^, de
m-ii-ou. L'étude de julh^-xic^ nous a ramenés à la tonalité a pour la syllabe radicale,
1. Steiîn. Koptische Grammatlk, p. 181, § 357.
2. Cf., à ce sujet, le Recueil de Travaux, t. XVIII, p. 56 sqq.
A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE
Rcoà est la forme absolue, fieA-iYA.- l'état construit, ê.oà s'emploie avec les suffixes,
ftnA est le qualitatif1. Les verbes de l'ancien égyptien différenciaient leurs emplois
variés au moyen de terminaisons que les scribes notaient en ^, <2., et en [ (. \\, ^ 1(3
— P 1( (. par exemple, où des vocalisations en ou et en i [e] répondaient à l'addition du
signe final, m-s-ou, m-s-i. Ces terminaisons vocaliques n'existent plus en copte, parce
qu'elles ne portaient pas l'accent, si bien que, dans cette langue, les thèmes verbaux
anciens se présentent presque toujours nus, jmec T. M., mcill, gignere; si l'on ren-
contre des formes telles que juuci M., jmice T., à côté de julcc-jul^c, I'i-e n'est pas la ter-
minaison ( ( de fjj !((., c'est le débris vocalique i-e qui a persisté de la flexion a± it-Ét
de l'infinitif m-sit, m-set. Retenons ces faits, et, les appliquant aux verbes qui ont des
formes en h, examinons les conséquences qui en résultent pour la phonétique du copte
et de l'ancien égyptien.
Le thème l^0^ j[> °<==\f/ M-n' se Préscnte en copte sous les formes julo^ M.,
axotc> T., M. T., ju.e<> T. M. B., implere, julho T., mo T. M. B., plenus esse.
H pouvant répondre à une combinaison «a, on est en droit de supposer, avant julh<>,
une forme *juuTi<>, dont la diphtongaison nous ramène, comme je l'ai indiqué plus haut,
à une forme en i final, correspondant à l'hiéroglyphe °<=>\j^(( m-h-i, où la racine
c><=>\ ? a pris la terminaison ( ( : la vocalisation de °<=>S ( aura donc parcouru succes-
sivement, en remontant du copte, les stages ju-h^, maih, maihi-maihe, mahi-mahe. La
vocalisation AJ.e£, dans le sens passif, peut se ramener à la même origine, la diphtongue
ai passant en égyptien par ae pour aboutir à je-e, m ai h-maeh-m.e h-Ju.ec>, comme on a
juL*vi-;j.a£-juie, aimer-. La plupart de ces formes intermédiaires n'existent pas pour les
dérivés du groupe °<=>\ ^ m-ii, pris dans le sens de remplir, mais la preuve qu'ils ont
pu, sinon dù, exister, nous est fournie par les dérivés cle ce même groupe °<=>\ ^ m-h,
pris dans des sens différents : la forme en i-e final se trouve dans [e^ju^gi M., [^Jjuiegi B.,
prehendere, tencre, de °<=>\ ^ ^_^ m-h, saisir, tenir, clans ju^ge T., xx^i M. n, cubitus,
de ^2 m-h, coudée, dans ju^gi M. m, Unum, de ^^^i^' °<=^l^ ^ MAH'[TL ^tl>
dans m^e T. n, cinctura, cingulum, de °<=:>S^ jT m-h. La variante en <m média! n'a
pas été signalée à ma connaissance, mais nous possédons son dérivé en oi-oei dans
juoeige, juioige 7\, tnirus, mirabilis, Asioeige, t, admiratio, pïHoige, mirari, admirari, de
<=«=\ jj^ ^ MÂiirr, qu'on traduit ordinairement par s'affliger, quand, dans bien des
cas, le sens de s'étonner, être frappé d'étonnement conviendrait mieux. La série ^e-0,1
[oe-oi] entre a de mâhi et h de juk^ me paraît donc répondre exactement aux faits
connus et vérifiés jusqu'à présent, et je n'éprouve qu'un minimum d'hésitation â déclarer
que HiH'-uio dérive légitimement cle "^"S mâhi. Si vraiment il en est ainsi, il faut
que les formes en o-oy de la même racine trouvent leur explication dans une modifica-
tion parallèle de la racine °<::=\^m-ii, produite par l'influence de la finale^, de
m-ii-ou. L'étude de julh^-xic^ nous a ramenés à la tonalité a pour la syllabe radicale,
1. Steiîn. Koptische Grammatlk, p. 181, § 357.
2. Cf., à ce sujet, le Recueil de Travaux, t. XVIII, p. 56 sqq.