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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 20.1898

DOI issue:
Nr. 3-4
DOI article:
Foucart, Georges: Notes prises dans le Delta
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https://doi.org/10.11588/diglit.12427#0180
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NOTES PRISES DANS LE DELTA

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près de Tanah. Cela suffit à montrer l'intérêt qu'il y aurait à procéder à des fouilles
régulières en cet endroit.

Tanah est l'Ashmoun Tanah des listes coptes et arabes; mais c'est à tort que l'on
fait d'Ashmoun Tanah et d'Ashmoun er-Rouman une seule et même localité. Il y a
douze kilomètres entre les deux villages, et les raisonnements les plus ingénieux, comme
ceux de Quatremère1, généralement adoptés depuis2, ne sauraient prévaloir contre les
constatations matérielles. Lequel de ces deux Ashmoun est l'Hermopolis Parva? Il
faudrait d'abord tenir compte des résultats si intéressants des fouilles de M. Naville à
Baglièh. Mais, en tout état de cause, je crois que l'on peut écarter du débat Tanah, où
l'on n'a jamais rien trouvé qui eût trait ni au sacerdoce, ni aux divinités officielles du
XVe nome. A Ashmoun er-Rouman,, au contraire, on a trouvé, pendant que j'étais dans
le pays un certain nombre de petits Thot-ibis en bronze, plus deux petites déesses assises
qui me semblent, à tous les détails caractéristiques, être des Nahmaouit. Quelques jours
de fouilles au Tell Billeh pourraient trancher la question.

Les dernières crêtes des collines d'un désert noyé dès l'époque historique dans la
boue du Delta, ces « gezirèhs » de sable de la région est n'existent plus ici, et la place a
manqué de tout temps pour les nécropoles3. De nos jours, tous ces villages si peu connus
du Bahr el-Zaghir ont un aspect caractéristique et qui donne peut-être l'idée la plus
nette des conditions de l'existence en cette région aux temps anciens. Les tombes et
les maisons se pressent étroitement mêlées sur la haute butte de terre qu'enserrent la
rizière ou le marais, et les morts disputent aux vivants un espace toujours trop étroit.
Pas de cimetière, mais des tombeaux accolés aux flancs des habitations, tantôt par
groupes, tantôt capricieusement semés au hasard d'un recoin, d'un détour de ruelle ou
de l'abri d'une mosquée.

Mon attention avait été attirée, pendant une inspection précédente, sur des ruines
situées juste à mi-chemin entre Dikerniss et la ville de Menzalèh, à environ quinze
kilomètres en ligne droite au nord-est d'Ashmoun er-Rouman. En cette partie maré-
cageuse du Delta, où la moindre butte prend une valeur inusitée, elles se présentaient
sous forme d'une véritable montagne, de forme conique, visible à plusieurs heures de
chemin. Ni les ruines ni le tell ne figuraient sur aucune carte ancienne ou moderne de
la Basse-Égypte, et c'est par des visées prises à Tanah, à Tmaï et à Tell-Hanout que
je fixai tout d'abord sa position exacte, sur la lisière des marais, à trois kilomètres au
sud de Hourdi*. Inaccessibles par les terrains inondés au nord de Tmai ou par Menzalèh,
c'est par ce dernier village, où fait escale le petit vapeur postal du Bahr el-Zaghir, que
je réussis à les atteindre. Une heure de route à peine à travers les rizières sépare les
berges du Bahr du com principal.

On l'appelle indifféremment Hourdi el-Gadim ou Hourdi el-Fakara dans les

1. Quatremère, Mémoires sur l'Égypte, t. I, p. 495.

2. Amélineau, Géographie de l'Égypte, p. 171. C'est Er-Rouman, et non Erman ou Er-Ermân, qu'il faut

lire.

3. Voir le quatrième mémoire de l'Egypt Exploration Funcl sur le rôle de ces gezirèhs comme nécropoles,
au chapitre de Nebeshèh, p. 4.

4. C'est le Kordi de la carte des Domaines (éd. 1882).
 
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