A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE
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A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE
par
G. Maspero
§ XX. Quelques transcriptions en lettres grecques du groupe H- . —-La trans-
y + n + kh est celle qui se trouve dans
le nom |j Jg ^ , 'Eocévu^o;1, 'e-ov^oç2, 'Erôvu^o;3, si fréquent à l'époque ptolémaïque
et à l'époque romaine. La valeur grammaticale du nom n'est pas difficile à déterminer.
C'est une forme abrégée des noms théophorcs si fréquents â partir des derniers temps
de la seconde époque thébaine : @ -^v> ^ \ ^"1 [ —'( tV ^ 0
^ X 1 © ' e^°' P^rase dont cnacun d'eux se compose résume le décret d'un
dieu en faveur du personnage. Khonsou, Amon, Phtah ne souhaitent pas que celui-ci
vive, mais ils affirment, dans la sécurité de leur toute-puissance, qu'il vit, Amon dit :
« II vit ! », ou bien Khonsou dit : « 77 vit! » et Phtah dit : « II vit ! » [ v\ ^
fAAA/vW • 1 _j± 1 ©
y + n + kh à la troisième personne du singulier du présent de l'in-
©
dicatif, et 'E^uWu^oç, 'Ettwvj^oç, 'Etovu^oç, représente la prononciation que ce verbe avait à
ce temps et à cette personne, lorsque les Grecs l'entendirent. La terminaison -oç de la
transcription nous montre que la finale égyptienne était dans la tonalité -oïl, soit pour
la prononciation du mot total efonoûkhou. Si l'on déduit de la comparaison de cette
transcription avec l'original toutes les conséquences qu'elle comporte, on a vite fait de
noter :
1° En ce qui concerne l'auxiliaire { ^\ aou, que la prononciation en était déjà
identique à ce qu'elle fut dans le copte, six ou huit siècles plus tard , soit e. Quant à ,
comme le grec ne possédait pas le son exact de cette lettre, il l'a rendu tantôt par <p dans
'Ecptovu^oç, tantôt par % dans 'E-ûrr/oç, tantôt même par dans 'Eêwv^5, etwn^, sur lequel
nous aurons à revenir. Les autres personnes du temps devaient donc avoir déjà la même
vocalisation qu'en copte, ( ^b>V§> ei, ] \ en, etc. ;
rs aa/w\a / / y 1
2° Le verbe y + n + kh avait encore ses trois vovelles, toutes les trois dans
1 © j »
la tonalité o-ou. Que l'accent tonique fût sur la première y, cela résulte des formes du
*
même nom où la forme Ônoukhoû s'est contractée en ônkh, KafjievTéêwv^ et le copte
* a /wwna
Ginoïig.. Le nom Ll s'accentuait donc efonoûkhou.
Admis ces points, nous avons toute raison de vocaliser et d'accentuer, comme il
suit, le temps complet où figure -f- y + n + kh :
1 ©
1. Brugscii, Lettre à M. le cicomte Emmanuel de Rougé, p. 45.
2. Wilcken, Griechische Ostraka, t. I, nos 555. 574, 640, 658, 769, etc.
3. E. Le Blant, Tablai égyptienne?, dans la Reoue archéologique, n° 71.
4. Lieblein, Dictionnaire des Noms propres hiéroglypkic[ues, n° 2544, p. 1003 [n° 141].
5. Cette forme est extraite du nom KatisvTeêwvx que Goléniseheff a indiqué dans son Catalogue des Monu-
ments égyptiens du Musée de l'Ermitage, p. 191, n° 1142; cf., sur ce nom, ce que dit M. Steindorfï clans la
Zeiischrift, 1892, p. 52, note 3.
6. Zoega, Catalogus Codicum, p. 75.
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A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE
par
G. Maspero
§ XX. Quelques transcriptions en lettres grecques du groupe H- . —-La trans-
y + n + kh est celle qui se trouve dans
le nom |j Jg ^ , 'Eocévu^o;1, 'e-ov^oç2, 'Erôvu^o;3, si fréquent à l'époque ptolémaïque
et à l'époque romaine. La valeur grammaticale du nom n'est pas difficile à déterminer.
C'est une forme abrégée des noms théophorcs si fréquents â partir des derniers temps
de la seconde époque thébaine : @ -^v> ^ \ ^"1 [ —'( tV ^ 0
^ X 1 © ' e^°' P^rase dont cnacun d'eux se compose résume le décret d'un
dieu en faveur du personnage. Khonsou, Amon, Phtah ne souhaitent pas que celui-ci
vive, mais ils affirment, dans la sécurité de leur toute-puissance, qu'il vit, Amon dit :
« II vit ! », ou bien Khonsou dit : « 77 vit! » et Phtah dit : « II vit ! » [ v\ ^
fAAA/vW • 1 _j± 1 ©
y + n + kh à la troisième personne du singulier du présent de l'in-
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dicatif, et 'E^uWu^oç, 'Ettwvj^oç, 'Etovu^oç, représente la prononciation que ce verbe avait à
ce temps et à cette personne, lorsque les Grecs l'entendirent. La terminaison -oç de la
transcription nous montre que la finale égyptienne était dans la tonalité -oïl, soit pour
la prononciation du mot total efonoûkhou. Si l'on déduit de la comparaison de cette
transcription avec l'original toutes les conséquences qu'elle comporte, on a vite fait de
noter :
1° En ce qui concerne l'auxiliaire { ^\ aou, que la prononciation en était déjà
identique à ce qu'elle fut dans le copte, six ou huit siècles plus tard , soit e. Quant à ,
comme le grec ne possédait pas le son exact de cette lettre, il l'a rendu tantôt par <p dans
'Ecptovu^oç, tantôt par % dans 'E-ûrr/oç, tantôt même par dans 'Eêwv^5, etwn^, sur lequel
nous aurons à revenir. Les autres personnes du temps devaient donc avoir déjà la même
vocalisation qu'en copte, ( ^b>V§> ei, ] \ en, etc. ;
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2° Le verbe y + n + kh avait encore ses trois vovelles, toutes les trois dans
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la tonalité o-ou. Que l'accent tonique fût sur la première y, cela résulte des formes du
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même nom où la forme Ônoukhoû s'est contractée en ônkh, KafjievTéêwv^ et le copte
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Ginoïig.. Le nom Ll s'accentuait donc efonoûkhou.
Admis ces points, nous avons toute raison de vocaliser et d'accentuer, comme il
suit, le temps complet où figure -f- y + n + kh :
1 ©
1. Brugscii, Lettre à M. le cicomte Emmanuel de Rougé, p. 45.
2. Wilcken, Griechische Ostraka, t. I, nos 555. 574, 640, 658, 769, etc.
3. E. Le Blant, Tablai égyptienne?, dans la Reoue archéologique, n° 71.
4. Lieblein, Dictionnaire des Noms propres hiéroglypkic[ues, n° 2544, p. 1003 [n° 141].
5. Cette forme est extraite du nom KatisvTeêwvx que Goléniseheff a indiqué dans son Catalogue des Monu-
ments égyptiens du Musée de l'Ermitage, p. 191, n° 1142; cf., sur ce nom, ce que dit M. Steindorfï clans la
Zeiischrift, 1892, p. 52, note 3.
6. Zoega, Catalogus Codicum, p. 75.