Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 24.1902

DOI Heft:
Nr. 3-4
DOI Artikel:
Lacau, Pierre: Notes de phonétique et d'étymologie égyptiennes
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.12429#0217

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
NOTES DE PHONÉTIQUE ET D'ÉTYMOLOGIE ÉGYPTIENNES

205

que « ou de la -/.oiv/, = oov (sah.) : wot (boh.) : (akhm.) », avait déjà cessé d'agir'.

Nous pouvons déduire de ces remarques la chronologie de quelques phénomènes
phonétiques :

1° La réduplication ou fracture de la voyelle a été uu fait général dans toute la
langue égyptienne : elle doit remonter à la xoiv^8 et a dû précéder les différenciations voca-
liques propres à chaque dialecte. Le boheïrique n'en offre plus de traces apparentes.
Mais, dans le cas particulier qui nous occupe, l'existence du redoublement dans ce
dialecte même est rendue sensible indirectement par l'influence qu'il exerce sur le
traitement de oov.

2° Les changements oov = ioot en boheïrique et oov — en akhmimique sont
antérieurs, dans ces deux dialectes, à la réduction '*oooir = oov.

3° Le changement oot = en fayoumique est au contraire postérieur à cette
réduction, puisque l'on a goo-s- (sah.) : g.\oT (fay.), ce qui plaide en faveur de l'origine
tardive de ^ fayoumique remplaçant o.

Reste une dernière difficulté : d'où vient le e initial de la forme egoov (boh.). En
sahidique cet e apparaît après l'article : négoce; de même en fayoumique : neg^ov (Is.,
xxxiv, 8; xxx, 23, 25, 26). Il n'y en a pas trace en akhmimique. On ne peut nullement le
considérer comme une preuve que le mot gooT a dû commencer, à un moment donné,
par un groupe de deux consonnes g + P (comme dans e^RT — ëdjèjëw, pluriel de %oi)3.
Je crois que cette lettre est identique au e qui se rencontre, exactement dans les mêmes
conditions, devant un certain nombre de mots exprimant, comme gooiv, une division
du temps. Stern le premier a signalé cet e (Kopt. Grain., § 228. Cf. Steindorff, Kopt.
Gram.j § 125; Sethe, Verb., p. 98, n. 1) : par exemple, dans les mots suivants : tctfujh:
(sah.) ; tcttiiott (sah.) : ^oimoir (boh.) : ^to? (akhm.) ; neoToeiiu (sah.) (le mot n'existe pas en
boheïrique) , nes'topg : niexoopg (ces deux dernières formes en parallélisme constant dans

les textes avec negooT : megoo-s-).

pour ^Ae^oir. Mais, eu boheïrique, la réduction de oo à o simple est la règle absolue. De plus, en composi-
tion, le mot est traité comme ayant une diphtongue ordinaire : gOTJUuce (sah.) comme gpovfi&6.i (sah.).
Est-ce une preuve suffisante?

1. C'est ainsi que, dans ogc (sah.) : ocs5 (boh.), la métathèse du sahidique n'a pu se produire qu'à un
moment où la loi « o + g ($) devient + g » n'agissait plus. Autrement nous aurions ;;:^gc.

2. Sur la -/.oivr,, voir l'article de M. Maspero dans ce môme numéro du Recueil. On peut naturellement se
demander si le développement du e final, indiqué parla graphie <2. Q, se rapporte aussi à la jtowj, ou bien s'il
est propre au seul dialecte akhmimique. Je crois que c'est un phénomène général. Ce qui me le fait penser,
c'est que, en sahidique, nous trouvons dans certains manuscrits anciens des graphies exceptionnelles donnant
encore ce e final dans beaucoup de formes où il est tombé postérieurement. Mais cette question demande un
long développement. Pour nous en tenir au mot qui nous occupe ici, la forme gooire se rencontre dans un
texte sahidique donné par Zoega (Catal., p. 652), mais voir la remarque de Stern, Kopt. Gram., § 218. Cette
forme est fréquente aussi dans les textes sahidiques d'Akhmîm (Steindorff, Apoc. Elias, p. 28, n" 10). mais
ici on peut supposer une influence du dialecte akhmimique. Par contre, il faut supprimer le mot itooTre, donné
par Peyron, Lexicon, p. 340. C'est une faute de lecture de Zoega [Catal., p. 213) pour pjunooire (cf. Stern,
Kopt. Gram., § 218). Le même manuscrit a été édité à nouveau par Bsciai, Reoue égyptoloyique, t. ii, p. 365,
et la leçon est pxinooTe.

3. Le dérivé ancien de ce mot (puisqu'il est commun à tous les ialectes), nooir : çÇoot : nooTe,
me semble indiquer que le n a dû être en contact immédiat avec g dont il a provoqué la chute. De plus, s'il
s'agissait ici d'un e euphonique développé devant g+p, on devrait le retrouver aussi dans le mot gpo-yp
(boh.) qui présente le même groupe de consonnes.
 
Annotationen