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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 24.1902

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Nr. 3-4
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Lacau, Pierre: Notes de phonétique et d'étymologie égyptiennes
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https://doi.org/10.11588/diglit.12429#0219

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NOTES DE PHONÉTIQUE ET D'ÉTYMOLOGIE ÉGYPTIENNES

207

To-yi'e-ye, pluriel de t^t (sah. toot), « montagne))1.
AAOTVeTe, pluriel de jul^it (sah. juloott), « eau »2.

Remarquons d'abord qu'en sahidique le mot tootf possède également un pluriel
bizarre totoh3. Les grammaires citent, sans l'expliquer, cette forme tout à fait isolée4.

Or, le même mot se retrouve à Akhmîm ainsi écrit : toVj'ci5. C'est le correspon-
dant exact du sahidique Torem, le h final de ce dernier dialecte étant toujours repré-
senté en akhmimique par un i (souvent sous la graphie ei)6. Nous avons dès lors trois
mots parallèles : t^tp toot, sah.) —toVici (To-rem, sah.) — To-trïeire.

Comment les rattacher l'un à l'autre? Voici une hypothèse qui pourrait provi-
soirement rendre compte de leur coexistence.

La forme Tovem (sah.) : totici (akhm.) ne serait pas un pluriel réel, mais une forme
féminine dérivée d'une racine trilitère à troisième radicale f. De même que pïme ih (sah.) :
pïxVei (akhm.)7 provient de rëmjejet (Sethe, Verbum, \, § 93 a) (en boh. pïu.h, avec chute
du ( final de la racine), de même totcih représenterait une forme tëwjèjet. Ce mot aurait
ensuite donné régulièrement en akhmimique un pluriel TorVeTe (akhm.) de la même façon
qu'en sahidique puem(sah.) donne pÂxeiooire (sah.). Puis ce féminin (débris d'une déri-
vation autrefois très étendue8 et dont l'origine n'était probablement plus claire) s'est
spécialisé dans l'emploi du pluriel (peut-être avait-il un sens collectif), si bien qu'il a
fait disparaître en sahidique son propre pluriel régulier.

De même, jnoirejooTe0 (sah.) correspond régulièrement à juioTÏeve (akhm.). Seule-
ment en sahidique une fausse étymologie a coupé ce dernier mot en deux et en a fait
juLOTTiieiooTfe10, qu'on rencontre aussi souvent que la forme régulière11.

1. Sïeindorff, Apor. Elias, xli, 2; Bouriant, Mém. de la Mission du Caire. I, p. 257. Dans ce dernier
passage (= // Macch., v, 27), le texte imprimé porte : evTrcegTOOT earrovV e-s^c^irj *,T£Coiie e-51*,n.g;. Je
crois qu'il faut corriger ainsi : ^riToVieTs^e ^ott] is.T_oi.OTie. Le mot eir[c&.Tï] n'est pas nécessaire au sens.
De plus, en akhmimique, on aurait la forme «^[côot], la préposition e donnant toujours <\ dans ce dialecte.
Il faudrait vérifier sur l'original l'étendue de la lacune.

2. Steindorff, Apoc. Elias, xl, 2."

3. Les références dans Peyron, Vocab., p. 233. Tous les exemples cités sont bien des pluriels. Dans les
fragments sahidiques trouvés avec les textes akhmimiques et édités par Steindorff, ce mot est écrit tottêi
(Apoc. Elias, p. 30, n° 5). Est-ce une faute ou est-ce dû à l'influence de la forme akhmimique que nous verrons
plus loin ?

4. Stern, Kopt. Qram., § 221; Steindorff, Kopt. Gram., §120; Sethe, Verbum, § 198, a.

5. C'est là la vraie forme, malgré l'orthographe capricieuse de ce mot. Voir Bouriant, Fragments des
Petits Prophètes, dans Ree. de Trac, XIX, p. 1-12. On trouve les exemples suivants : tottici, Am., ix, 13;
Mich., ii, 9; Joël, n, 5. Dans ce dernier passage, l'édition de ces mêmes textes donnés par Maspero [Rec. de
7>.,VIII, p. 181-192) porte tottich. De même dans Joël, n, 2, tottich (Masp.) - jov^ei (Bour.). (Mais l'édition
de Maspero a été faite sur la copie d'un prêtre copte et non sur le manuscrit original.) roTeie, Mich., i, 4
(Bour.), TOin'eVe, Mich., vi, 1 (Bour.). Ce dernier exemple n'est-il pas pour Tovi'eis'e? — Tous ces mots
sont des pluriels.

6. La règle est sans exception. Cf. Stern, /Eg. Zeit., 1S86. p. 130 : otujh — os-^i ; cjulh = cjui,

cuiei ; tjulh — TAXei.

7. Sirach, xxu, 17, dans Bouriant, Mém. de la Mission du Caire, p. 256.

8. Cf. même procédé de dérivation, avec un vocalisme différent dans juieciio, ujeAico (Sethe. Verbum, f,
§ 93, a).

9. Le pluriel féminin est, en effet, de la forme eire en akhmimique (cf. TfmeTe, Joël, i, 18; Jonas, m, 7,
8; pjuuieoTe, Joël, n, 2, dans Bouriant, Rec. de Trac, XIX, 1-12). On a régulièrement la correspondance :
oottc (sah.) : coovi (boh.) : ô,tti (fay.) : eire (akhm.).

10. Références dans Peyron, Vocab., p. 31. Il regarde ce mot comme formé de julot -4- eioo^re, ce dernier
élément étant sans doute le pluriel de eico (?), « lavage», mot inconnu par ailleurs. Zoega avait déjà soup-
çonné la fausse coupure : il la croit purement euphonique (Zoega, Catal., p. 413. note 16).

11. Les deux mots coexistent dans le même manuscrit (Zoega, 457). Il exisie de nombreux mots composés
 
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