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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 26.1904

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Nr. 1-2
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Baillet, Auguste Théophile: La Stèle de Si-Montou-Ousir
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https://doi.org/10.11588/diglit.12681#0031

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d'ordinaire le souvenir de la bienfaisance. Pourtant il n'use d'aucune des expressions
usitées dans la déclaration devant le tribunal d'Osiris; il ne fait aucune allusion, malgré
l'usage, à l'amour de ses compatriotes, ^ ^ œ^IvI 0u ^TïI ' aucune
aux besoins des malheureux. Sans doute, il parle bien de sa nouït, i ; mais ce mot
ne désigne pas seulement et nécessairement la ville que l'on habite : il s'applique souvent
à un domaine rural et particulièrement à un domaine funéraire. Ce sens de est trop
commun et trop connu pour exiger des exemples à l'appui. L'adopter ici, c'est éclairer
le texte entier d'un jour tout nouveau.

Suivant cette interprétation, Si-montou-ousir, au lieu d'embellir son pays, atout
bonnement pourvu à sa propre sépulture avec une prévoyance complaisante. Sa nouït,
c'est le domaine ou l'enclos qui entoure ou précède son puits funéraire. Il s'est préparé
au suprême voyage qui l'y mènera définitivement : £çî a aussi bien le sens abstrait
d'allée ou venue que celui de route ou chemin matériel. C'est là que, comme tout bon
Égyptien, pieux et opulent, il a creusé sa pièce d'eau r=r, planté des arbres sur les

bords, et bâti sa dernière demeure. Celle-ci, comme tant de tombes à Thèbes, com-

n

prenait un vestibule plus large que profond, ( j^©^' Pom' ^es réunions de famille

aux fêtes et anniversaires, et un caveau long, (JjJ; , qui s'enfonce dans la montagne.
Enfin, notre homme y a porté un mobilier abondant où les vases T <~>^ tiennent

^ iii

une grande place. Sa fortune, et en particulier la propriété de serfs nombreux auxquels
il donnait des ordres ® L^j^j' a Perm's de m'en approvisionner sa
tombe, en vue de son dernier jour où il a légué à son fils tous ses biens, sauf ceux que
renferme sa tombe.

Tout cela se tient logiquement; tous les mots sont pris dans des acceptions connues.
La dernière phrase seule prête à équivoque : J^jl^J^^ marque un état, sans préciser
s'il se rapporte à la vie terrestre ou à la tombe, ei signifie aussi bien : a J'ai vécu dans
l'abondance », ou : « Je me suis pourvu de provisions funéraires. » ^<_>ç^[^^j est une
forme de gérondif ad agendum, mais aussi une forme de participe in ayendo, ce que je
préfère ici. , »fl implique l'idée de commandement sans que rien évoque celle

de navigation. Iq, régime de \â , représente, d'une manière satisfaisante pour
la grammaire et le sens, le féminin collectif y- wi, le personnel des cultivateurs,
qui forment un legs plus important qu'une simple barque. Des meubles meublants, le
sens de la locution (j-jj- a été étendu à une part toute différente du mobilier et à tous
les titres en général, sans qu'il soit besoin de revenir sur la démonstration, surtout
depuis la découverte des papyrus de Kahun. Les mots (j J^*^- ne doivent pas se rat-
tacher à la proposition suivante; et pourtant il est difficile de voir ce qu'ils représentent
dans la précédente : (jj^jl est bien loin: . et sont féminins; on attendrait

quelque chose comme « le bon jour de me rendre dans la tombe » ou « de reposer au
milieu de tous ces préparatifs ».

Quoi qu'il en soit, et que Si-montou-ousir ait reporté sa pensée sur ses jouissances
terrestres dues aux services de ses serfs, ou sur ses festins posthumes préparés par leurs
bras, le prétendu bienfaiteur de sa ville n'aura songé qu'à lui-même? Cela ne valait-il
 
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