NOTICE SUR URBAIN" BOURIANT
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dant, sarru, « roi », qui ne saurait manquer (mais qui précède toujours j Ahamanissi'),
est rélégué après ce dernier mot. L'aspiration finale ^>->- est distraite et coupée en
deux : ^ et le premier morceau figurant l'aspiration et le second prenant la valeur
de sarru ', alors que les Achéménides préfèrent pour ce mot l'idéogramme Lugal.
Sans plus, et quoi qu'il en soit du nom du roi achéménide et de l'authenticité de
l'inscription, absolue si c'est un original, relative si c'est une copie de scribe ancien ou
de faussaire moderne, il n'y est pas question de Sukudaniya. A la rigueur, Sukuda
seul serait possible.
Le texte est d'ailleurs complet. Il ne manque rien à la fin des lignes, ni à la fin du
texte. Le tna enclitique et pausal de epusma (dernier mot) n'y fait pas objection. Ainsi
lisons-nous, Nabuch., East I. H., VII, 1-4 : Nabukudurusur sar Babili. . . anaku-
ma, et ci-dessus, note LXVIII, 2 : Sulmanu asaridu èar mât Asèur. .. apal Tukulti
Ninip èar Kièèâti èar mât Aèèur-ma (fin).
NOTICE SUR URBAIN BOURIANT
Directeur honoraire de l'Institut français d'Archéologie orientale du Caire,
Membre du Comité de publication des Travaux historiques et scientifiques
(11 avril 1849 — 19 juin 1903)
PAR
Pierre Bouriant
L'Egyptologie française vient de subir une perte regrettable en la personne d'Urbain
Bouriant, décédé à Vannes, le 19 juin 1903, d'une attaque d'apoplexie foudroyante
suite d'une hémiplégie dont il avait été frappé au mois de septembre 1898, et qui s'était
améliorée au point de lui laisser reprendre, en ces derniers temps, quelques-uns de ses
travaux. Il avait été, et il allait être encore, malgré sa longue maladie, l'un des appuis
les plus solides et les plus dévoués de la science, lorsque la mort l'a enlevé prématuré-
ment. Au reste, ce n'est pas à moi qu'il appartient cle juger son œuvre, et je me
bornerai ici à esquisser rapidement sa carrière égyptologique, sa vie ayant été assez
bien résumée dans la Grande Encyclopédie (t. VII, p. 801) pour que je n'aie pas à y
revenir.
C'est en 1876, dans une visite au Musée du Louvre, qu'Urbain Bouriant s'intéressa
à l'égyptologie. Quelque temps après, il devenait élève de M. Maspero ;ï l'École des
Hautes Études et au Collège de France, cours qu'il suivit jusqu'en 1880, et dans les-
quels il ne tarda pas à se distinguer.
Au mois de novembre 1880, sur l'initiative de MM. Gabriel Charmes et Maspero,
il fut question et on décida de fonder au Caire une mission permanente d'archéologie
qui remplît, pour l'étude de l'archéologie orientale, le même rôle que l'École d'Athènes
pour l'antiquité grecque. Urbain Bouriant était tout désigné pour faire partie de cetle
mission; aussi M. Maspero, à qui le poste de directeur revenait de droit, l'emmena-t-il
à sa suite en Égypte, avec MM. Loret, Dulac et Bourgoin. — Urbain Bouriant fut
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dant, sarru, « roi », qui ne saurait manquer (mais qui précède toujours j Ahamanissi'),
est rélégué après ce dernier mot. L'aspiration finale ^>->- est distraite et coupée en
deux : ^ et le premier morceau figurant l'aspiration et le second prenant la valeur
de sarru ', alors que les Achéménides préfèrent pour ce mot l'idéogramme Lugal.
Sans plus, et quoi qu'il en soit du nom du roi achéménide et de l'authenticité de
l'inscription, absolue si c'est un original, relative si c'est une copie de scribe ancien ou
de faussaire moderne, il n'y est pas question de Sukudaniya. A la rigueur, Sukuda
seul serait possible.
Le texte est d'ailleurs complet. Il ne manque rien à la fin des lignes, ni à la fin du
texte. Le tna enclitique et pausal de epusma (dernier mot) n'y fait pas objection. Ainsi
lisons-nous, Nabuch., East I. H., VII, 1-4 : Nabukudurusur sar Babili. . . anaku-
ma, et ci-dessus, note LXVIII, 2 : Sulmanu asaridu èar mât Asèur. .. apal Tukulti
Ninip èar Kièèâti èar mât Aèèur-ma (fin).
NOTICE SUR URBAIN BOURIANT
Directeur honoraire de l'Institut français d'Archéologie orientale du Caire,
Membre du Comité de publication des Travaux historiques et scientifiques
(11 avril 1849 — 19 juin 1903)
PAR
Pierre Bouriant
L'Egyptologie française vient de subir une perte regrettable en la personne d'Urbain
Bouriant, décédé à Vannes, le 19 juin 1903, d'une attaque d'apoplexie foudroyante
suite d'une hémiplégie dont il avait été frappé au mois de septembre 1898, et qui s'était
améliorée au point de lui laisser reprendre, en ces derniers temps, quelques-uns de ses
travaux. Il avait été, et il allait être encore, malgré sa longue maladie, l'un des appuis
les plus solides et les plus dévoués de la science, lorsque la mort l'a enlevé prématuré-
ment. Au reste, ce n'est pas à moi qu'il appartient cle juger son œuvre, et je me
bornerai ici à esquisser rapidement sa carrière égyptologique, sa vie ayant été assez
bien résumée dans la Grande Encyclopédie (t. VII, p. 801) pour que je n'aie pas à y
revenir.
C'est en 1876, dans une visite au Musée du Louvre, qu'Urbain Bouriant s'intéressa
à l'égyptologie. Quelque temps après, il devenait élève de M. Maspero ;ï l'École des
Hautes Études et au Collège de France, cours qu'il suivit jusqu'en 1880, et dans les-
quels il ne tarda pas à se distinguer.
Au mois de novembre 1880, sur l'initiative de MM. Gabriel Charmes et Maspero,
il fut question et on décida de fonder au Caire une mission permanente d'archéologie
qui remplît, pour l'étude de l'archéologie orientale, le même rôle que l'École d'Athènes
pour l'antiquité grecque. Urbain Bouriant était tout désigné pour faire partie de cetle
mission; aussi M. Maspero, à qui le poste de directeur revenait de droit, l'emmena-t-il
à sa suite en Égypte, avec MM. Loret, Dulac et Bourgoin. — Urbain Bouriant fut