NOTES DE MÉTROLOGIE ASSYRIENNE
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recherches, il reste malheureusement impossible de tirer des textes cadastraux un
résultat satisfaisant. Le jour où nous connaîtrons par ailleurs la mesure du QA, nous
pourrons, au contraire, en déduire la valeur productive des divers terrains. Qu'il me
soit permis toutefois de remarquer que, des deux hypothèses proposées, la seconde seule
est valable. Les quantités de blé notées par chaque portion de terrain indiquent la-
récolte par unité de superficie et non l'ensemencement; nous en avons la preuve dans la
tablette 94-10-16, 19, où il est dit de plusieurs champs qu'ils contiennent une certaine
aire dont le blé est endommagé : SAG-BA x GAN SE UHU NI-IK (*J{\ . ..
►Sjm i£" -<^->~Pf-y ?jy~ ^p<|^)\; et dans ce fait qu'il est parfois question d'une pi-
tance qui n'a pas été prélevée : SUKU-BI NU-TA-ZI ({^ ^ Hiï^)'-
Ce que je voudrais essayer d'établir, c'est le rapport de l'U au GAR. M. Thureau-
Dangin l'a recherché et est arrivé à conclure que 1 GAR = 12 Û. Il prétend prouver
cette assertion par un exemple tiré de la tablette 96-4-10, 1 : IV 2-6; mais ceci ne dé-
montre rien, un seul témoin étant toujours suspect, surtout quand on peut en trouver
beaucoup d'autres qui le contredisent. Si M. Thureau-Dangin avait pris comme exemple
le terrain 94-10-12, 2 : I 1-6, il eût pu prétendre que 1 GAR = 14 Û, et, en choisissant
le seul 94-10-16, 15 : I 16-11 9, il aurait dû soutenir que 1 GAR = 10 Û. Il n'est donc
pas inutile de comparer tous les cas contenus dans les lentilles publiées, et de tenter la
démonstration mathématique du rapport qui existait entre le GAR et l'U, en Chaldée,
au temps des rois de la première dynastie d'Ur.
L'arpenteur a quelquefois ramené la mesure de chaque portion de terrain à celle
d'un trapèze3 ou d'un quadrilatère quelconque1, le plus souvent à celle d'un rectangle
dont il donne la base et la hauteur; comme ce rectangle fictif ne recouvre presque
jamais exactement la surface à évaluer, il a noté la surface totale des parties du champ
extérieures au rectangle et celle des parties du rectangle qui ne recouvrent pas le
champ : la première somme doit être ajoutée au produit des dimensions du rectangle,
la seconde retranchée. Le résultat, c'est la surface du champ. Dans ce cas, nous avons
la formule :
a GAR GIR HI-A
b GAR c Û KUR HI-A
e GAN BAR f Kl
A-SAG g GAN,
dans laquelle a et b sont des nombres entiers quelquefois accompagnés de la fraction \ ,
c représente L'un des chiffres 0, 1, 2, 3, 4, 5, avec ou sans la fraction \, e, f, g, des co-
efficients numériques; GAR et Û sont les mesures de longueur dont nous voulons
chercher le rapport; GIR et KUR répondent aux mots assyriens iltanu « nord » et sadu
« est » : ils indiquent deux côtés adjacents du rectangle fictif; HI-A, toujours abrégé en
1. « (Champ) dans lequel il y a a? GAN dout le blé est rempli de vermine. » Le signe UIJU signifie ver-
mine, en assyrien kalmatu, tnûnu, selippu.
2. « Sa nourriture n'a pas été prélevée. » SUKU - kurmatu, nourriture; SI (probabl. pour ZI) = nasahu,
extraire. Cf. 94-10-16, 19 et 20.
3. Cf. 94-10-16, 4.
4. Cf. 95-12-14, 1, col. V.
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recherches, il reste malheureusement impossible de tirer des textes cadastraux un
résultat satisfaisant. Le jour où nous connaîtrons par ailleurs la mesure du QA, nous
pourrons, au contraire, en déduire la valeur productive des divers terrains. Qu'il me
soit permis toutefois de remarquer que, des deux hypothèses proposées, la seconde seule
est valable. Les quantités de blé notées par chaque portion de terrain indiquent la-
récolte par unité de superficie et non l'ensemencement; nous en avons la preuve dans la
tablette 94-10-16, 19, où il est dit de plusieurs champs qu'ils contiennent une certaine
aire dont le blé est endommagé : SAG-BA x GAN SE UHU NI-IK (*J{\ . ..
►Sjm i£" -<^->~Pf-y ?jy~ ^p<|^)\; et dans ce fait qu'il est parfois question d'une pi-
tance qui n'a pas été prélevée : SUKU-BI NU-TA-ZI ({^ ^ Hiï^)'-
Ce que je voudrais essayer d'établir, c'est le rapport de l'U au GAR. M. Thureau-
Dangin l'a recherché et est arrivé à conclure que 1 GAR = 12 Û. Il prétend prouver
cette assertion par un exemple tiré de la tablette 96-4-10, 1 : IV 2-6; mais ceci ne dé-
montre rien, un seul témoin étant toujours suspect, surtout quand on peut en trouver
beaucoup d'autres qui le contredisent. Si M. Thureau-Dangin avait pris comme exemple
le terrain 94-10-12, 2 : I 1-6, il eût pu prétendre que 1 GAR = 14 Û, et, en choisissant
le seul 94-10-16, 15 : I 16-11 9, il aurait dû soutenir que 1 GAR = 10 Û. Il n'est donc
pas inutile de comparer tous les cas contenus dans les lentilles publiées, et de tenter la
démonstration mathématique du rapport qui existait entre le GAR et l'U, en Chaldée,
au temps des rois de la première dynastie d'Ur.
L'arpenteur a quelquefois ramené la mesure de chaque portion de terrain à celle
d'un trapèze3 ou d'un quadrilatère quelconque1, le plus souvent à celle d'un rectangle
dont il donne la base et la hauteur; comme ce rectangle fictif ne recouvre presque
jamais exactement la surface à évaluer, il a noté la surface totale des parties du champ
extérieures au rectangle et celle des parties du rectangle qui ne recouvrent pas le
champ : la première somme doit être ajoutée au produit des dimensions du rectangle,
la seconde retranchée. Le résultat, c'est la surface du champ. Dans ce cas, nous avons
la formule :
a GAR GIR HI-A
b GAR c Û KUR HI-A
e GAN BAR f Kl
A-SAG g GAN,
dans laquelle a et b sont des nombres entiers quelquefois accompagnés de la fraction \ ,
c représente L'un des chiffres 0, 1, 2, 3, 4, 5, avec ou sans la fraction \, e, f, g, des co-
efficients numériques; GAR et Û sont les mesures de longueur dont nous voulons
chercher le rapport; GIR et KUR répondent aux mots assyriens iltanu « nord » et sadu
« est » : ils indiquent deux côtés adjacents du rectangle fictif; HI-A, toujours abrégé en
1. « (Champ) dans lequel il y a a? GAN dout le blé est rempli de vermine. » Le signe UIJU signifie ver-
mine, en assyrien kalmatu, tnûnu, selippu.
2. « Sa nourriture n'a pas été prélevée. » SUKU - kurmatu, nourriture; SI (probabl. pour ZI) = nasahu,
extraire. Cf. 94-10-16, 19 et 20.
3. Cf. 94-10-16, 4.
4. Cf. 95-12-14, 1, col. V.