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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 26.1904

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Nr. 3-4
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Jouannin, André: Une visite aux ruines de Ninive
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https://doi.org/10.11588/diglit.12681#0187

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UNE VISITE AUX RUINES DE NINIVE

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Sur les grands taureaux découverts par Layard, on lit l'inscription suivante de
Sennachérib : « J'ai détruit l'ancien palais, j'ai augmenté la hauteur du sol, et j'ai con-
struit mon palais plus haut, lui donnant des dimensions plus grandes, et dans ce palais
j'ai construit un temple que j'ai consacré à la déesse Ichtar. » Voilà une précieuse indi-
cation, qui fait que M. King porte actuellement tous ses efforts à rechercher ce temple.
Il prospecte trois côtés du palais, au moyen de puits creusés jusqu'à la rencontre du sol
dallé. Quand il a atteint ce sol, il procède au moyen de tunnels. Un quatrième côté,
le long de la rivière Chousour, est examiné au moyen de tranchées. Jusqu'à présent, on
se trouve en présence de trois grands étages assyriens; à quelques places même, on
peut reconnaître cinq étages superposés. Le premier étage remonte au temps du palais
de Sennachérib; le sol est recouvert de grandes briques de terre cuite, et aussi de
pierres carrées provenant des plafonds. On rencontre, dans tous les endroits où on a
pénétré, une importante conduite d'eau dont le radier est en pierres taillées, les côtés
et le dessus en briques cuites agglutinées de bitume. Ces conduites d'eau ne peuvent
avoir été établies que pour le service d'un temple important. Le deuxième étage est
aussi représenté par un dallage de briques cuites. Il montre beaucoup de petites con-
duites en briques. C'est à ce même étage que M. King a trouvé des vestiges de bronze
de vases cassés, indice certain de la proximité d'un bâtiment. Çà et là aussi de nom-
breux échantillons de briques inscrites, mais jamais en place; la plupart sont au nom de
Sennachérib, beaucoup au nom d'Achour-natsir-pal (roi d'Assyrie, résidant à Kalah-
Nimroud, IXe siècle avant J.-C). Ce qui prouverait que ces souverains ont habité aussi
Ninive-Kouioungik. Enfin, Jl a été trouvé une brique de Téglatphalasar Ier (XIe siècle
avant J.-C), le même roi qui avait reconstruit le temple d'Assur à Assur-Chergat, et
une autre de Téglatphalasar III. Mais, nous le répétons, aucune de ces briques n'était
en place. M. King ne désespère pas de trouver des dallages inscrits, qui lui permet-
tront d'attribuer une date certaine à ces différents niveaux.

Le troisième étage plus profond se trouve au centre du tell, c'est-à-dire à environ
quatre-vingts mètres de l'extérieur. A quarante pieds de profondeur, M. King a ren-
contré de grandes pierres carrées, huit ou neuf assises très fortes; c'est la muraille
d'une terrasse. Il recherche le bâtiment qui pouvait être bâti sur ces fondations. Si
on se porte à l'extérieur du tell, du côté de la rivière, on voit, dans cette rivière
même, un sol de pierres carrées. Ce devait être le quai d'embarquement et une des
portes de la ville. De ce côté encore, M. King a ouvert de profondes et vastes galeries,
qui lui permettent de suivre un sol de briques très bien conservées. Voilà pour le tell
qui contenait le palais proprement dit et le temple.

Partant de ce tell, et formant un vaste quadrilatère de plusieurs kilomètres d'éten-
due, on voit les vestiges d'une muraille qui enserrait la ville et les jardins. Un des
côtés de cette muraille, longeant le fleuve, réunissait le tell du palais à un second tell
éloigné d'environ trois kilomètres, qui porte aujourd'hui la ville de Nabi-Younès, où
se trouve une mosquée qui renfermerait, parait-il, le tombeau de Jonas. Cette ville est
presque une ville sainte, et les habitants sont tellement fanatiques, que l'entrée en est
considérée comme impossible pour les Européens. C'est là une fâcheuse circonstance,

RECUEIL, XXVI. — NOUV. SÉR., X. 23
 
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