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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 27.1905

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Legrain, Georges: Renseignements sur les dernières découvertes faites à Karnak
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12682#0070

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DERNIÈRES DÉCOUVERTES FAITES A KARNAK

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dedans, s'enlisaient vite et ne pouvaient, le plus souvent, se dégager sans le secours de
leurs camarades, voire même de cordes qu'on leur envoyait du terrain solide. Nous
essayâmes de petits barrages qui furent rapidement emportés. Un égout pharaonique,
qu'on rencontra profondément enfoui, nous servit longtemps de barricade jusqu'au jour
où il fut emporté lui-même dans la fouille par la poussée des sables et des eaux. Nous
avons dû, cette année, improviser sans ressources ce travail singulier; il ne pourra être
repris qu'avec des outils et des engins sérieux et sûrs. Nos ouvriers ont fait merveille,
acceptant gaiement ce travail épuisant jusqu'au dernier jour. Je dois ajouter de plus
que nous n'avons eu aucun accident, accès de fièvre, ni insolation à déplorer; c'est un
fait heureux sur lequel je n'osais compter.

L'entassement des objets jetés dans la cachette eut lieu sans grand soin et sans
aucun souci chronologique. Tout était plus ou moins pêle-mêle; cependant certains
coins avaient leur spécialité. Un endroit, au sud de l'égout, nous fournissait les plus
jolies statuettes de la trouvaille et aussi quelques bronzes, mais, où ceux-ci abondaient,
c'était un peu plus au nord; un jour, nous y remplîmes vingt-une corbeilles de sta-
tuettes, barbes de grandes statues, plumes de coiffures osiriaques, dorées et incrustées.
De là aussi sortirent les coudées donnant la hauteur de la crue sous Osorkon et sous
Nekhtanébo, et cette extraordinaire clepsydre d'Aménôthès III, en albâtre rehaussé
d'inscrustations de cornaline, racine d'émeraude et lapis-Iazuli. Plus nu nord encore,
près du mur où est gravé le poème de Pentaour, se trouvaient les statuettes précieuses
ou rares comme celle d'Aménôthès IV (ou d'Harmhabi) qui est taillée à même un tronc
de bois pétrifié, ou celle d'un Psioukhanou en pierre dure et polie, avec ses bracelets
faits de feuilles d'or; là aussi se trouva l'amas d'un minerai qui me parait être le mafekh
des anciens Egyptiens. Un peu partout, mais surtout au sud de l'égout, on rencontrait
de très nombreux morceaux de racine d'émeraude d'un ton superbe, taillés à angles
variables et bien polis sur une face; quelques-uns étaient larges comme la main, et sur
les côtés étaient forés des trous dans lesquels s'inséraient des chevilles de bronze qui re-
liaient les morceaux entre eux. Je crois que ces pierres juxtaposées devaient composer
le revêtement ou le dallage d'une salle du temple, probablement celle que les textes
désignent sous le nom de mile certe, salle de feldspath, où se voyait Amon dans son
horizon ( ***^jk \ n tO} %\ fi , variante" fl(l[L , statue 99, appartenant àNesi-

1 aw\a\ *^ ----_

pakashouti, et datée de Sheshonq IV). Les pépites d'or étaient nombreuses et se trou-
vaient encore en cet endroit, ainsi qu'au trou aux bronzes; elles provenaient le plus
souvent de ceux-ci, car un grand nombre portait de nombreuses traces de feuilles d'or,
et quelques statues aussi, en certains endroits, portaient encore des traces de ce métal.
C'étaient là les endroits les plus riches; les autres étaient remplis d'images plus grosses,
voire même de colosses.

Les statues étaient le plus souvent intactes. Elles furent, trouvées dans toutes les
positions. Quelquefois elles s'étaient brisées dans leur culbute, mais leurs morceaux
pouvaient être facilement retrouvés. D'autres, de petites dimensions, semblaient avoir
été déposées avec soin; je citerai parmi celles-ci une figurine naophore, dans l'édicule
de laquelle se trouvait encore intacte une image mobile d'Osiris, haute de 3 centi-

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