)) Dans la même nécropole antique, on a trouvé des corps ensevelis clans des ca-
veaux de briques; d'autres simplement placés dans deux jarres cylindriques de terre
cuite, rapprochées bout à bout. »
Cependant, une autre lettre semblerait faire croire que des tombeaux de dates
plus anciennes y ont été trouvés1; malgré mes recherches, je n'ai trouvé aucune con-
firmation de la découverte d'une quantité de beaux sarcophages de granit dans les
nombreux documents qui parlent des recherches faites à ce moment à El-Qantarah.
Je pense que M. Ruyssenaers, agent supérieur de la Compagnie, qui les signale, a été
trompé, et que l'on a converti les sarcophages en calcaire blanc, vus par M. de Lesseps
en sarcophages de granit. Il serait étrange qu'à un si court intervalle de temps, — trois
mois et demi, — M. de Lesseps n'ait pas vu ou ait ignoré ces sarcophages?
Les ruines de la ville de Zarou sont assises à l'extrémité nord-est du lac de Ballah,
' ■-■ • & -s I I I
dont le nom ancien est r^Z* rj^ Etanq de Zarou des textes égyptiens; on
le trouve encore à la date du XIe siècle et le géographe Edrisi le signale sous la forme
jlj Zar, qui est le correspondant exact du mot égyptien. Ge lac se trouvait, dit-il,
aux environs de Farama (Péluse) et touchait au lac de Tennis2 ou de Menzaleh. Je ne
puis donc accepter l'identification proposée par M. Daressy, qui reconnaît cet étang
dans la partie marécageuse en bordure du lac Menzaleh, depuis Tanis jusqu'à El-
Qantarah \
La ville était approvisionnée d'eau douce par un canal dérivé du Nil, que l'on ap-
pelait «la Coupure» l a ; elle la traversait d'occident en orient;
je présume que ce canal entretenait d'eau, au moins à une date postérieure, d'autres
villes plus à l'orient et notamment Ostracine = Ouaradah*, à l'extrémité est du lac
Sirbonis ou lac de Baudouin. Le canal traversait, par conséquent, toute la plaine du
Djifar. On pouvait encore reconnaître les vestiges de ce canal, avant le percement de
l'isthme de Suez, — il est indiqué sur quelques cartes, — dans celui sur lequel passait
le « Pont du Trésor », Qantaraih-el-Khazneh, et qui allait se déverser dans le lac
Ballah. On retrouve d'autres traces de ce canal aux environs et à l'ouest d'El-Flousiyeh
(anc. Ostracine)'. Ce canal nous est connu, pour la première fois, par une gravure d'un
mur de Karnak du temps de Séti Ier; il remonte pour le moins à une date antérieure
à 1200 avant notre ère. M. R.WeilL émet l'opinion d'un fossé périphérique inondé
par la mer. Pour ma part, je ne puis partager cette hypothèse, la représentation cle
Karnak étant pleinement contradictoire. En effet, le canal est nettement rectiligne et
coupe la forteresse en deux parties qui sont réunies par un pont. On ne comprendrait
pas cette représentation si le canal avait entouré la ville au lieu de la partager, d'autant
1. Rapport de M. l'Administrateur délégué, agent supérieur S.W. Ruyssenaers, dans L'Isthme de Suez,
1" avril 1860, p. 160.
2. Edrisi, trad. Jaubert, t. I, p. 317.
3. Daressy, op. cit., p. 37. Cette région porte le nom de lac Menzaleh. Les barques de pêcheurs arrivent
près d'El-Qantarah, où s'est établie une pêcherie prospère et assez importante.
4. W. Smith, Dictionary of Greek and Roman Geography, au mot Ostracina.
5. J. Clédat, Autour du lac Baudouin, dans les Annales du Seroiee des Antiquités, 1909, p. 232.
6. R. Weill, Recueil des Inscriptions du Sinaï, p. 6, note 1.
veaux de briques; d'autres simplement placés dans deux jarres cylindriques de terre
cuite, rapprochées bout à bout. »
Cependant, une autre lettre semblerait faire croire que des tombeaux de dates
plus anciennes y ont été trouvés1; malgré mes recherches, je n'ai trouvé aucune con-
firmation de la découverte d'une quantité de beaux sarcophages de granit dans les
nombreux documents qui parlent des recherches faites à ce moment à El-Qantarah.
Je pense que M. Ruyssenaers, agent supérieur de la Compagnie, qui les signale, a été
trompé, et que l'on a converti les sarcophages en calcaire blanc, vus par M. de Lesseps
en sarcophages de granit. Il serait étrange qu'à un si court intervalle de temps, — trois
mois et demi, — M. de Lesseps n'ait pas vu ou ait ignoré ces sarcophages?
Les ruines de la ville de Zarou sont assises à l'extrémité nord-est du lac de Ballah,
' ■-■ • & -s I I I
dont le nom ancien est r^Z* rj^ Etanq de Zarou des textes égyptiens; on
le trouve encore à la date du XIe siècle et le géographe Edrisi le signale sous la forme
jlj Zar, qui est le correspondant exact du mot égyptien. Ge lac se trouvait, dit-il,
aux environs de Farama (Péluse) et touchait au lac de Tennis2 ou de Menzaleh. Je ne
puis donc accepter l'identification proposée par M. Daressy, qui reconnaît cet étang
dans la partie marécageuse en bordure du lac Menzaleh, depuis Tanis jusqu'à El-
Qantarah \
La ville était approvisionnée d'eau douce par un canal dérivé du Nil, que l'on ap-
pelait «la Coupure» l a ; elle la traversait d'occident en orient;
je présume que ce canal entretenait d'eau, au moins à une date postérieure, d'autres
villes plus à l'orient et notamment Ostracine = Ouaradah*, à l'extrémité est du lac
Sirbonis ou lac de Baudouin. Le canal traversait, par conséquent, toute la plaine du
Djifar. On pouvait encore reconnaître les vestiges de ce canal, avant le percement de
l'isthme de Suez, — il est indiqué sur quelques cartes, — dans celui sur lequel passait
le « Pont du Trésor », Qantaraih-el-Khazneh, et qui allait se déverser dans le lac
Ballah. On retrouve d'autres traces de ce canal aux environs et à l'ouest d'El-Flousiyeh
(anc. Ostracine)'. Ce canal nous est connu, pour la première fois, par une gravure d'un
mur de Karnak du temps de Séti Ier; il remonte pour le moins à une date antérieure
à 1200 avant notre ère. M. R.WeilL émet l'opinion d'un fossé périphérique inondé
par la mer. Pour ma part, je ne puis partager cette hypothèse, la représentation cle
Karnak étant pleinement contradictoire. En effet, le canal est nettement rectiligne et
coupe la forteresse en deux parties qui sont réunies par un pont. On ne comprendrait
pas cette représentation si le canal avait entouré la ville au lieu de la partager, d'autant
1. Rapport de M. l'Administrateur délégué, agent supérieur S.W. Ruyssenaers, dans L'Isthme de Suez,
1" avril 1860, p. 160.
2. Edrisi, trad. Jaubert, t. I, p. 317.
3. Daressy, op. cit., p. 37. Cette région porte le nom de lac Menzaleh. Les barques de pêcheurs arrivent
près d'El-Qantarah, où s'est établie une pêcherie prospère et assez importante.
4. W. Smith, Dictionary of Greek and Roman Geography, au mot Ostracina.
5. J. Clédat, Autour du lac Baudouin, dans les Annales du Seroiee des Antiquités, 1909, p. 232.
6. R. Weill, Recueil des Inscriptions du Sinaï, p. 6, note 1.