[4] À PROPOS DE LA DANSE DES MOUAOU. 147
explicite la signification de ces danses qui sont évidemment d’ordre magique et des-
tinées à faciliter au défunt l’accès dans le royaume souterrain, et l’on comprend que
peu à peuon soitarrivé à faire de ces danseurs, d’abord simples figurants du cortège,
ies représentanls des dieux qui doivent assurer la résurrection, les personnifications
de i’eau du Nou, d’où l’âme doit ressortir régénérée et douée de la vie éternelle.
Le nom de mouaou, donné aux danseurs, exprime cette idée de façon très caractéris-
tique.
La transition entre les deux conceptions uous est donnée par une scène bien
connue de Beni HassanW, où l’on voitcinq danseuses, portant toutes la hautetiare de
jonc, exécuter des figures de danse compliquées. Malgré ie sexe des exécutants et
leurs contorsions, qui rentrent plutôt dans le domaine de l’acrobatie que dans celui de
la danse, nous pouvons reconnaitre dans cette scène, vu la coiffure des personnages
et ie iieu où eile s’accomplit, en avantdu cortège funéraire, une première édition de
ia danse des mouaou^.
Le mot mouaou, avec ses variantes vocalisées, B\\l V>. \\\A j, est
constant dans ies représentations du Nouvei Einpire que je viens de signaler, mais
dans certains textes on trouve un terme un peu diiférent. Dans ie passage de Sinouhit
qui décrit ies funérailies, ^ ° J J ^ ZZ M e 4) m fcon f e fera la danse des
niou à la porle de ton tombeau r>, ie mot en queslion doit sans aucun doute être corrigé
non en 5 ( 1 2 3 4) rnais en et nous avons là une preuve que ia danse
en question était déjà en usage au début du Moyen Empire. Gette pbrase se retrouve
dans des textcs beaucoup plus récents avec la variante lfc»i cries nainsn. L’asso-
nance des deux mots est assez rapprocbée, et par conséquent ia confusion est compré-
hensibie, d’autant pius que ies danses de nains avaient aussi une signification
magique : ies rois ne reculaient pas devant de grosses dépenses pour faire venir un
de ces nains du centre africain, et les grands seigneurs attachaient volontiers à leur
suite des êtres de ce genre.
A côté d’autres personnages diiformes et contrefaits, faisant partie de la maison
des princes de Beni Hassan, on voit des nains appelés S( 7); écrit de cette façon, ie
(1) Newberuv, Beni Hasan, I, pl. XXIX.
(2) L’iascription qui accompagne cette repce'seuta-
tion doit se traduire ffouvrir les portes du ciel (par
où) sort le dieu-n.
(3) Pap. Berlin n° 3o2 2, 1. 196 et 195.
(4) Maspebo, Les Mémoires de Sinouhit, p. 16 et
112, qui le traduit par n-les pleureursn ou «• les ac-
croupisn, ce qui esl lout à fait contraire à l’idée de
danse.
(5) Gardiner, Recueil de Travaux, XXXIII, p. 90.
(6) Mariette , Monuments divers, pl. LXI (XX'dyn.),
et Piehl , lnscr. hiérogl., I, p. 7 3 (époque ptolé-
maïque ).
(7) Newberrv, Beni Hasan, II, pl. XVI, XXXII.
explicite la signification de ces danses qui sont évidemment d’ordre magique et des-
tinées à faciliter au défunt l’accès dans le royaume souterrain, et l’on comprend que
peu à peuon soitarrivé à faire de ces danseurs, d’abord simples figurants du cortège,
ies représentanls des dieux qui doivent assurer la résurrection, les personnifications
de i’eau du Nou, d’où l’âme doit ressortir régénérée et douée de la vie éternelle.
Le nom de mouaou, donné aux danseurs, exprime cette idée de façon très caractéris-
tique.
La transition entre les deux conceptions uous est donnée par une scène bien
connue de Beni HassanW, où l’on voitcinq danseuses, portant toutes la hautetiare de
jonc, exécuter des figures de danse compliquées. Malgré ie sexe des exécutants et
leurs contorsions, qui rentrent plutôt dans le domaine de l’acrobatie que dans celui de
la danse, nous pouvons reconnaitre dans cette scène, vu la coiffure des personnages
et ie iieu où eile s’accomplit, en avantdu cortège funéraire, une première édition de
ia danse des mouaou^.
Le mot mouaou, avec ses variantes vocalisées, B\\l V>. \\\A j, est
constant dans ies représentations du Nouvei Einpire que je viens de signaler, mais
dans certains textes on trouve un terme un peu diiférent. Dans ie passage de Sinouhit
qui décrit ies funérailies, ^ ° J J ^ ZZ M e 4) m fcon f e fera la danse des
niou à la porle de ton tombeau r>, ie mot en queslion doit sans aucun doute être corrigé
non en 5 ( 1 2 3 4) rnais en et nous avons là une preuve que ia danse
en question était déjà en usage au début du Moyen Empire. Gette pbrase se retrouve
dans des textcs beaucoup plus récents avec la variante lfc»i cries nainsn. L’asso-
nance des deux mots est assez rapprocbée, et par conséquent ia confusion est compré-
hensibie, d’autant pius que ies danses de nains avaient aussi une signification
magique : ies rois ne reculaient pas devant de grosses dépenses pour faire venir un
de ces nains du centre africain, et les grands seigneurs attachaient volontiers à leur
suite des êtres de ce genre.
A côté d’autres personnages diiformes et contrefaits, faisant partie de la maison
des princes de Beni Hassan, on voit des nains appelés S( 7); écrit de cette façon, ie
(1) Newberuv, Beni Hasan, I, pl. XXIX.
(2) L’iascription qui accompagne cette repce'seuta-
tion doit se traduire ffouvrir les portes du ciel (par
où) sort le dieu-n.
(3) Pap. Berlin n° 3o2 2, 1. 196 et 195.
(4) Maspebo, Les Mémoires de Sinouhit, p. 16 et
112, qui le traduit par n-les pleureursn ou «• les ac-
croupisn, ce qui esl lout à fait contraire à l’idée de
danse.
(5) Gardiner, Recueil de Travaux, XXXIII, p. 90.
(6) Mariette , Monuments divers, pl. LXI (XX'dyn.),
et Piehl , lnscr. hiérogl., I, p. 7 3 (époque ptolé-
maïque ).
(7) Newberrv, Beni Hasan, II, pl. XVI, XXXII.