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Société Française d'Egyptologie [Editor]
Revue de l'Egypte ancienne — 1.1925-1927

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Daressy, Georges: Sur le naos de Senusert I trouvé à Karnak
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https://doi.org/10.11588/diglit.31919#0228

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'208

G. DARESSY.

L6]

liuiL scènes il n’y en a que deux, une par face, où l’on voie Senuserl oLTrant à son hôte
le pain et le lait. Sur la paroi gauche, il reçoit avec déférence Amon qui arrive, les
bras haissés pour le salut au dieu *"j, avant de lui présenterle lait; partout ailleurs,
avec l’impassibilité d une statue, ii reçoit du dieu les dons de vie et de puissance, sans
user de réciprocité par des cadeaux matériels. De plus, la persistance à faire précéder
son cartouche du titre sacré “] l ccie dieu bon 11, à i’exclusion des épithètos royales ordi-
naires, vient confirmer le fait que le roi divinisé est ici le personnage principai.

Senusert avait été déifié de son vivant comme ie furent ia plupart des souverains
de la XII e dynastie et les premiers rois de la XVIII e. En ce faisant, les prêtres de
Thèbes avaientsans doute voulu remercier le Pharaon qui avait construit, ou recon-
struit, le temple de leur dieu Amon dont ie nom commençait seulement à être connu;
il avait été victorieux dans plusieurs expéditions hors d’Egypte, et avait prohablement
versé une partie du butin dans le trésor du dieu; enfin son long règne, quarante-cinq
ans suivant le papyrus de Turin, devait sembler une preuve qu’il était aimé des
divinités.

La présence d’Anhour dans un des tableaux, aloi’s quc les sept autres sont consacrés
à Amon, ne laisse pas d’ètre insolite. On pourrait avoir ia pensée que, lors de la répa-
ration du naos, par ia gravure à nouveau des figures et inscriptions martelées iors de
la révolution reiigieuse d’Akhenaten, i’artiste aurait commis une erreur en substituant
Anhourà Amon,dont il a le costume, mais dont il se distingue par la coiiïure, et
quatre plumes sur la tête, au iieu de deux. Cependant, maigré les erreurs évidentes
dans la retranscription des iégendes, je 11e crois pas qu’on ait vouiu innover; l’artisan a
du retrouver des traces suffisantes de la première image pour pouvoir rétablir ce qui
existait, après avoir fait appel aux souvenirs des vieux prètres qui avaient conriu le
monument intact. Si une erreur avait été comrnise, on ne l’auraitsans cloute pas laissé
subsistei', et ce qui prouve que l’on a bien voulu représenter Anhour et non Amou,
c’est qu’il a été séparé des autres par une iigne profondéuient gravée, de toute ia hau-
teui' du tabieau et qui appartient à la décoration primitive, non à ia restauration. C’est
qu’Anhour n’est pas un dieu thébain; on le mentionne dans les listes de divinités com-
posant la première ennéade, en ie confondant avec Shou sous l’appellation J■—

, mais je ne connais pas de bas-relief dans les monuments de l’ancienne capitale de
la Haute Égypte, où un roi soit representé rendant hommage uniquement à ce dieu
étranger à la iocaiité.

Anhour avait deux fiefs : le huitième nome de ia Haute-Égypte, le Thinite, et le
douzième nome du Delta, le Sebennytique, où il était la grande divinité. Serait-il pos-
 
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