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Revue égyptologique — 5.1887/​88

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Nr. 1-2
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Pierret, Paul: Religion et mythologie des anciens Égyptiens, [2]: d'après les monuments
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https://doi.org/10.11588/diglit.12683#0021

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Religion et mythologie des anciens Égyptiens.

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Hatlior signifie «habitation d'Horus» et désigne l'espace lumineux qui embrasse la
création.

Semblablement peut-on expliquer les noms des trois grands dieux de l'Egypte : Ptah,
Ra, Amon.

«Ptah, forme locale d'Osiris, vénérée dans la capitale de l'Ancien Empire, doit son nom
»à un ancien mot pth qui, comme la racine équivalente des langues sémitiques, réunit les
»deux sens «ouvrir, former». Le copte n'a conservé que le second dans norro, sculpere.
» Aussi Ptali est-il le divin formateur ou artiste, le démiurge. C'est le « père, le seigneur des
» artistes et des travaux d'art», et son premier prophète est «le grand maître des arts
» plastiques». Ce n'est donc pas à la légère que les Grecs l'ont assimilé à leur Hephaïstos.

«Le nom du dieu de la lumière et du soleil sert aussi à désigner le jour, comme le
» signe de la lune désigne la nuit; mais si signifie «soleil» (en copte pH, sol), il signifie
» aussi «faire, donner, être la cause de» en sorte que Ea peut exprimer le rôle de «celui
»qui donne» et qui est cause première.»

Le nom d'Amon signifie «caché» comme le prouvent les textes et les indications
recueillies dans les auteurs classiques.

«Sans ajouter d'autres exemples, on voit dans quelle haute sphère d'idées se mouvait
» l'esprit des Égyptiens pour dénommer d'une manière caractéristique le Divin innommable
» et insaisissable, origine et créateur de tous les êtres et de toutes les choses au ciel et sur
» terre. L'Être suprême et éternel auquel le monde doit la naissance et la vie, est appelé
»tour à tour «l'Etre» ou «Celui qui est (Xoper), le Caché (Amoun), la Cause (Ra), le
» Formateur (Ptah), le Constructeur (Xnum), l'Assembleur (Sebek)», et ces noms de valeur
«mythique sont très nombreux dès les plus anciens temps; aussi dans le choix de ces diverses
» dénominations il se manifeste une gravité de vues qui forme un contraste frappant avec
» l'esprit poétique du langage mythique chez les peuples indo-germaniques. L'effort des Egyp-
tiens, ainsi que des Indo-Germains, pour épuiser l'essence insaisissable du Divin sans nom
»par une longue série de mots significatifs et lumineux, s'approchant le moins possible de
»la langue fragile, et d'exhausser par des métaphores et des images la force de conception
«humaine, dépendit en dernier lieu chez ceux-là de l'examen philosophique des causes de
»la création, chez ceux-ci d'une vue poétique des phénomènes de la nature. Chez ces deux
» grands groupes de peuples, l'arbre de la connaissance du Divin prit racine dans l'admiration
»dc la lumière du ciel qui donne au monde la vie et la nourriture : aussi les Égyptiens,
»dans leur calme bon sens, se posèrent-ils le problème de l'invisible origine de la lumière
» tandisque les Indo-Germains trouvèrent dans le nom de la lumière la plus haute expression
» de son auteur et créateur, et dans l'œuvre ils vénérèrent le maître, comme nous faisons
«devant un tableau de Raphaël ou de Rubens. Plus de trente siècles avant que l'immortel
» auteur de l'Iliade et de l'Odyssée eût réuni sous les yeux de la race ionique ses dieux
»épars et qu'Hésiode eût rédigé sa théogonie et dressé un calendrier des dieux, les Égyp-
tiens avaient déjà arrêté la science de l'Essence de Dieu et ils en avaient consigné les
» articles de foi dans le langage mythique et mystique des écrits sacerdotaux.

«Au-dessus des noms des divinités domine l'idée générale de Dieu. Car avant qu'aux
»plus anciennes époques, le langage lui eût consacré une expression appropriée, le cœur de
 
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