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Revue égyptologique — 5.1887/​88

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Nr. 1-2
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Pierret, Paul: Religion et mythologie des anciens Égyptiens, [2]: d'après les monuments
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https://doi.org/10.11588/diglit.12683#0022

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12

Paul Pierret.

» l'homme était déjà plein de l'existence d'un Être suprême et la pensée avait conçu la
» Toute-Puissance du créateur du ciel et de la terre. On sentait, sans pouvoir le nommer,
» qu'un père éternel présidait à la destinée de l'homme depuis sa naissance jusqu'à sa mort;
«on voyait dans ce seigneur et roi des dieux et des hommes une consolation dans la douleur
»et on levait les yeux vers le ciel qu'on supposait être sa demeure. Cette notion innée de
«Dieu, cette croyance empreinte dans le cœur'à l'existence d'un créateur et gouverneur de
» toutes choses, c'est le commencement, c'est le point de départ nécessaire de toute religion,
» sous quelque forme et d'après quelque système qu'elle se soit développée dans le cours du
» temps. Les créations compliquées du Polythéisme n'ont pu, et aucune puissance ne le
«pourrait, déraciner cette foi en un Dieu unique.

«Avec le secours du langage les peuples ont frayé le chemin pour désigner d'une
» manière convenable, et selon des vues particulières, l'Être suprême. Les Indiens, les Grecs
»et les Romains, recourant au même radical, ont donné à Dieu le nom de Deva, Theos et
» Deus en partant de l'idée de lumière et de ciel. Les Allemands l'ont appelé Gott en par-
» tant de l'idée de bonté, Gut. Cherchons quel moyen les Égyptiens ont employé pour
» atteindre le même but.

« A travers les confusions mythologiques on reconnaît l'idée de Dieu, on trouve le nom
«de Dieu. L'Egyptien s'adresse à lui dès la plus ancienne époque comme à celui qui n'a
» pas de nom, qui est insaisissable et éternel. Le traité de morale de Ptahotep nous montre
»un dieu conforme à l'idée chrétienne, créateur de toutes choses au ciel et sur terre, direc-
»teur de l'homme dans sa carrière terrestre, prenant soin de toutes les créatures, récom-
» pensant le bien et punissant le mal. On y lit : «Sois bon pour ton monde, car c'est un
» contentement pour Dieu. Devenu grand après avoir été petit, ne sois pas orgueilleux de ta
» richesse, car l'auteur de l'abondance, c'est Dieu. Ne méprise pas les autres qui peuvent
» devenir ce que tu es devenu. Obéir, c'est aimer Dieu; désobéir, c'est le détester.» Dans
» un manuscrit plus récent : «Il ne faut pas élever la voix dans le temple de Dieu, car il
» déteste cela. Dieu manifeste la vérité. N'irrite pas ta mère de peur qu'elle ne lève ses
» mains vers Dieu et qu'il n'écoute sa plainte. Ton œil voit les œuvres de Dieu.»

«A coup sûr, ce n'est pas fortuitement que l'on rencontre si souvent l'emploi du nom
«général du Dieu en de tels écrits dont la teneur, avec des vues élevées sur le vrai, est
» liée à la religion innée chez les hommes, tandis que le langage des monuments tend à couvrir
» l'idée du Divin d'un voile mystique en multipliant les formes et les dénominations au fond
» desquelles cependant on découvre une idée pure de Dieu. Pour les prêtres, ces noms et
»ces formes étaient des désignations particulières et des symboles du Dieu un et éternel
»dont la toute-puissance agit sur le monde et ses habitants, mais le langage imagé et
«mystique resta réservé pour les monuments publics et les temples; toutefois il y a des
«exemples secrets dans lesquels le Divin apparaît dans sa plus pure acception. Dans une
«inscription d'une des portes du mur extérieur du temple d'Edfou on recommande aux
«prêtres qui entrent de ne s'approcher de la Divinité que dans un état de pureté corporelle
«et morale : «Quiconque passe par cette porte, qu'il se garde de la malpropreté, car aux
» yeux de Dieu la pureté est préférable à des millions de richesses et à des centaines de.
» mille de morceaux d'or. Il trouve sa satisfaction dans la vérité, il est réjoui par elle et il
 
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