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Revue égyptologique — 5.1887/​88

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Nr. 1-2
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Pierret, Paul: Religion et mythologie des anciens Égyptiens, [2]: d'après les monuments
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https://doi.org/10.11588/diglit.12683#0023

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Religion et mythologie des anciens Égyptiens.

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» trouve son contentement dans l'absolue pureté. » Ces paroles sont une précieuse confirmation
»de ce que dit Plutarqué dans l'introduction de son traité d'Isis et d'Osiris : «Le plus beau
«présent que Dieu puisse nous faire, c'est la connaissance de la vérité. Dieu abandonne
»aux hommes tous les autres biens qui lui sont comme étrangers, et dont il ne fait aucun
» usage. En effet, ce n'est pas l'or et l'argent qui rendent la Divinité heureuse; ce n'est pas
»le tonnerre et la foudre qui font sa force, mais la prudence et le savoir.»

«Dieu, dégagé de tous noms et de toutes formes, n'était pas pour les Egyptiens une
» conception inconnue et obscure, car de mille manières depuis l'époque des Pyramides jusqu'à
» celle des Grecs et des Eomains il sert de thème à leur mythologie richement coordonnée.
»Dieu est la source pure à laquelle, dans la sombre profondeur de l'antiquité, le grand
» courant de l'histoire mythique a puisé son eau qui, pareille à celle du Nil, s'est ramifiée
»dans le cours du temps en de vastes canaux.

«De même qu'on a éclairé la mythologie classique par l'étude de l'origine et de la
» valeur des mots tlieos et elaus impliquant tous deux la notion de brillant, éclatant, de même
» doit-on approfondir le nom égyptien de Dieu nutr, nuta, devenu plus tard nuti. Les recherches
» auxquelles on s'est livré assurent le sens fondamental de force active qui périodiquement
«crée et produit les choses et leur rend une nouvelle vie et une nouvelle fraîcheur de jeu-
»nesse. Le sens de nutr est identique à celui de ouctç et de naturel, exprimant l'incessante
«activité de la production, mais il ne faut pas se laisser aller h une assimilation des mots
» nutr et naturel.

«Par cette définition s'éclairent les noms des dieux égyptiens. Amon désigne l'invisible
» force de la nature agissant dans le secret (amun), Khnum et Ptah la force formatrice dans
» l'éternel cycle des choses, Usiri (Osiris) la force périodiquement active du soleil, Anhur
»(c.-à-d. «conducteur du ciel supérieur») la force d'impulsion du ciel et des corps célestes,
«etc., etc.

«La force nutr est celle de qui engendre, de qui enfante et de qui est enfanté. Les
» Egyptiens ont divinisé dans la Triade le Père, la Mère et le Fils sans rompre l'unité du
«Divin qui réunit en soi les trois membres. Amon est «époux de sa mère», Mont est «la
«mère de son père et la fille de son fils», Hathor à Dendérah est «la mère de son père,
«le dieu lumière Ra», et Khons «l'engendreur de son père». Ces indications sont rares,
» mais significatives. Elles nous montrent avec une certaine vraisemblance que, d'après la
» doctrine égyptienne, il faut chercher le Divin dans Tout ou, en d'autres termes, que les
» Égyptiens croyaient au Panthéisme, ce qu'affirment d'ailleurs les traditions classiques. «Lorsque
«les Égyptiens», dit Plutarqué d'après Hécatée d'Abdère, «invoquent leur plus grand dieu
» (Amon) auquel ils donnent la même valeur qu'au Tout, comme un être invisible et caché,
«ils l'invitent à venir et à se montrer en lui disant Amoun!» Il remarque encore que les
«habitants de la Thébaïde ne tiennent pour Dieu aucun mortel, mais celui qu'ils appellent
«Kneph, le caché et l'immortel, et par là la croyance égyptienne n'échappe pas au Pan-
théisme, car les monuments thébains désignent bien Dieu comme un Esprit, comme l'Esprit
«des Esprits ou Esprit primordial, mais son être et son activité sont transportés au Tout et
»les hymnes, dans lesquels le Dieu est glorifié, reposent sur une hypothèse panthôistique.

«D'innombrables textes religieux ont été composés par les Égyptiens; ceux qui nous
 
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