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Revue égyptologique — 14.1914

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Nr. 3
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Revillout, Eugène: La bibliothèque du Sérapéum d'Alexandrie
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La bibliothèque du Séeapéum d'Alexandrie.

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l'adoration au bœuf Apis avait été soigneusement conservée comme culte local. Mais à Ale-
xandrie, c'était la forme grecque, avec la statue rapportée de Sinope, faisant pendant à une
Isis très différente d'aspect de la véritable Isis égyptienne, qui l'emportait.

«Le sanctuaire, qui leur était consacré, était tout ruisselant d'or d'après les contempo-
rains. «C'est, nous dit encore Euffin, un lieu élevé, non par la nature, mais par la main de
»rhomme. Il est, pour ainsi dire, suspendu en l'air. Ce vaste bâtiment est carré et suspendu
»sur des voûtes, depuis le rez-de-chaussée jusqu'à ce qu'on soit arrivé au plain pied du temple,
«auquel on monte par plus de cent degrés. Ces voûtes sont partagées en plusieurs apparte-
ments qui servent à différents ministères secrets.»

«Ils constituaient spécialement, comme dans nos théâtres actuels, les caves des machinistes:
car les mathématiciens d'Alexandrie nous ont appris que les temples, et spécialement celui-ci,
étaient très machinés, de manière à permettre aux dieux de faire entendre leur voix, d'agiter
les bras et la tête, comme, à Thèbes, la statue d'Amon, dans les interrogations, dont nous
possédons les comptes-rendus, ou même, au besoin, d'apparaître sous une forme très humaine
et très vivante, s'il faut en croire les récits des destructeurs de notre Sérapéum, etc. Il paraît
d'ailleurs encore, d'après les mathématiciens, que les ressorts, servant à tous ces prodiges,
étaient en bronze aciéré (ainsi que certaines lames retrouvées par Mariette) et non, comme
en Gaule, en fer aciéré.

«Au-dessus des voûtes, continue Euffin, sont de grandes salles pour conférences, des
bibliothèques et la maison où demeurent ceux qui ont la garde du temple et ceux qui vivent
dans la chasteté. En dedans régnent des portiques, espèces de cloîtres, autour de ce bâtiment
carré. C'est au milieu de ce cloître qu'avait été élevé le temple de Sérapis, orné de colonnes,
avec des murs de marbre. Ajoutons que, selon l'habitude égyptienne, facile à constater dans
les autres sanctuaires encore subsistants, la bibliothèque, dont le catalogue est souvent en
partie du moins gravé sur les murs, faisait partie du temple. Outre le fonds ancien, elle

«La chronique patriarcale copte parle de la fermeture du Sérapéum de Canope, prédite, d'après les
probabilités, par Antonin, en même temps que de la fermeture du Sérapéum d'Alexandrie, dont elle attribue
la première idée à Athanase, du temps de l'empereur Jovien, et qui fut suivie de sa destruction opérée
par Théophile, un de ses notaires, devenu son sueccesseur du temps de l'empereur Théodose. «Dans la
maladie dont il devait mourir, il disait : si j'ai quelque crédit et quelque assurance devant le Christ Dieu,
je ne cesserai de me prosterner aux pieds du Sauveur jusqu'à ce qu'il envoie fermer la porte de Sérapis
(du Sérapéum d'Alexandrie).» Le clergé d'Alexandrie témoigne qu'avant que sept jours se fussent écoulés
depuis sa fin, Jovien envoya fermer la porte de ce temple d'idoles . . . Théophile s'assit sur le trône
d'Alexandrie : et sa puissance s'étendit beaucoup devant Dieu et les hommes. 'Théophile, lui, envoya aussi à
Jérusalem. 11 y prit des moines et les envoya à Canope. parce que les idolâtres sortirent de ce lieu oii
ils faisaient leur culte. Mais les moines de Jérusalem ne purent y tenir, à cause de la violence des démons.
Ils s'en allèrent, parce qu'ils ne purent tenter d'y accomplir leurs pratiques ascétiques. Théophile envoya
dans la Thébaïde d'Egypte, vers les monastères de l'apa Pachôme. 11 y prit des ascètes éprouvés. Ceux-ci
donc, par la force de leur vie religieuse et par leurs prières persistantes, chassèrent les démons et ils liront
de Canope un lieu d'habitation pour ceux qui le voulurent.»

Xous n'insisterons pas sur la destruction du Sérapéum d'Alexandrie par Théophile que les historiens
ecclésiastiques grecs nous ont fait connaître, ainsi que les conversions qui eurent lieu alors à l'occasion
des croix symboles do vie (la croix ansée) qu'on trouva dans les inscriptions du temple. Les documents
contemporains, dont aucun bien entendu ne parle de la destruction dos livres, abondent de renseignements
à ce sujet.

Pour terminer ce que nous avons à dire des Sérapées. ajoutons seulement que la tombe des Apis,
par exemple celle de Memphis, découverte par Mariette, ne doit pas été confondue avec le Sérapéum
proprement dit.

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