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( »72 )
dans le faubourg. Il est probable que Mithidate occupa les collines qui s'étendent pa-
rallèlement à la côte sur le continent.

Les Grecs avaient déjà perdu trois mille hommes et dix galères dans une rencontre
qu'ils avaient eue devant Chaleédoine. Mithridate, voulant profiter de sa victoire, divisa
son armée en dix camps, et bloqua la ville par terre et par mer. C'est alors que Lucul'
lus transporta des barques du lac Dascylitis dans la Propontide, parvint à faire entrer
quelques soldats dans la ville pour soutenir le courage des, assiégés. Mithridate avait fait
construire des balistes et des tours mobiles pour attaquer les remparts. Les péripéties
de ce siège ont une ressemblance frappante avec celui que soutint Nicée.dix siècles plus
tard.

Une violente tempête s'étant élevée, détruisit tous les apprêts de l'assaut, et notam-
ment une tour de cent coudées de hauteur, qui était l'ouvrage d'un Thessalien nommé
Niconides : néanmoins ces pertes ne décidèrent pas Mithridate à lever le siège. On cher-
cha à pratiquer des mines, dans l'une desquelles Mithridate lui-même faillit périr. La
prévoyance de Lucullus parait à toutes les éventualités : son armée était bien approvi-
sionnée, tandis que la famine exerçait ses ravages dans celle de Mithridate. Plusieurs
tentatives malheureuses finirent par épuiser sa patience, et Lucullus le força de lever le
siège et de se retirer dans le royaume de Pont.

La conséquence de ces événements fut une alliance durable et sincère entre les Ro-
mains et les habitants de Cyzique. Tous les monuments qui sont parvenus jusqu'à nous
attestent que pas une ville de l'Asie ne reçut de la part des empereurs des marques plus
constantes d'amitié et de protection. Elle conserva sa liberté et son autonomie, et reçut
dans le continent une adjonction importante de territoire, non-seulement une partie
de ce lac Dascylitis dont il est si souvent fait mention dans l'histoire de cette ville, mais
encore une portion considérable de la Troade et du pays mysien, jusqu'au lac de Milé-
topolis (Manyas) et Apolloniatis (1). Dans ce passage de Strabon, le lac Dascvlitis est
nommé encore une fois avec les deux autres lacs de la Bithynie. Ou il faut supposer
que le premier a disparu, ou qu'il y a quelque grave erreur chez les géographes anciens
touchant ces lacs. Nous avons déjà traité cette question plus haut.

Cependant Cyzique eut à passer quelques moments terribles sous le règne de Tibère.
Ayant négligé le service du temple d'Auguste, et condamné aux ceps quelques citoyens
romains, elle fut dépouillée de ses privilèges (2); mais sous le règne suivant, ils lui furent
restitués; elle fut nommée Néocore Hadrienne Olympienne, et les grands jeux de l'A-
sie furent célébrés dans son enceinte. Le titre de Néocore n'apparaît pas sur les monu-
ments de Cyzique avant le règne d'Hadrien : une inscription de Thyatire fait mention
d'un Arignotus, néocore de la très-illustre métropole de Cyzique. Le second néocorat
lui fut décerné par l'empereur Marc-Aurèle Autonin Caracalla; elle prit alors le titre de
Philosébaste. La ville était dotée d'un prytanée, d'un gymnase, d'un théâtre, de plusieurs
temples, parmi lesquels s'élevait le temple bâti en l'honneur de l'empereur Hadrien, et
qui passait pour un des plus vastes temples de l'Asie; les colonnes avaient quatre aunes
de circuit et cinquante de hauteur (3); il portait pour inscription : Au dieu Hadrien; et
est mentionné sur les marbres sous le nom de Naoç t% À<riaç. Xiphilin le décrit comme
le plus beau de tous les temples; ses colonnes étaient d'un seul bloc de marbre. On ne
sait pas précisément comment finit cet édifice : les uns prétendent qu'il fut renversé

(" Strabon, Xtl, 576. (3) Dion Cassius, Vie d'Hadrien.

(2) Taeit., Annal., liv. IV.
 
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