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( '73)
par un tremblement de terre sous le règne d'Antonin Pie; suivant Malala, le tremblement
de lerre arriva sous le règne d'Hadrien, avant la construction du temple. Le rhéteur
Aristide en parle comme d'un monument prodigieux, qui? par sa hauteur, servait de
phare aux pilotes qui voulaient aborder à Cyzique. Ceci prouve que, Tan 167 de J. G.,
le monument existait encore. J'ai lieu de penser que les colonnes mentionnées par les
historiens ont été transportées à Constantinople pour servir à l'édification de la mosquée
du sultan Soliman, en i5i5. J'ai donné ailleurs (1) la nomenclature des colonnes trans-
portées d'Asie à Constantinople par les empereurs byzantins et par les sultans. Tous les
temples furent alors dépouillés.

Parmi les monuments qui sont encore conservés, on distingue un vaste amphithéâtre,
monument très-rare en Asie, où les peuples se piquaient d'aimer les jeux plus littéraires.
Je ne connais que deux amphithéâtres en Asie, l'un à Cyzique, et l'autre à Pergame.
Les Romains avaient introduit dans ces villes une caste de gladiateurs. Marc-Antoine
faisait exercer dans la première de ces villes une troupe de gladiateurs dont il se flat-
tait de donner le spectacle à Rome aux jeux de la victoire. Après la défaite d'Octave,
ces gladiateurs restèrent attachés au parti d'Antoine; ils se retirèrent en Syrie, où ils
périrent tous (2). Diverses inscriptions mentionnent des troupes de gladiateurs qui com-
battaient dans les jeux de Cyzique (3). Nous savons que de semblables tètes furent célé-
brées à la dédicace du temple d'Auguste à Ancyre.

' Nous voyons bientôt ces usages disparaître par l'introduction du christianisme. Cons-
tantin , en arrivant à Ryzance, fait enlever de Cyzique la statue de la Mère des dieux,
et la fait transporter dans le Forum de Constantinople, pour être livrée à la risée des
nouveaux chrétiens. J'ai cité les édits de Théodose et de Justinien qui ordonnaient la
démolition des temples du paganisme. Sous le règne de Gallien, les Hérules pillèrent
cette ville; plus tard, les Scythes et les Goths y exercèrent leurs ravages

Après la division des grandes provinces, faite par Dioclélien, Cyzique fut métropole
de la province d'Hellespont, qui comprenait trente-trois villes. Les empereurs de Cons-
tantinople y établirent un hôtel et une fabrique de monnaies. Mais en 943 elle fut
presque entièrement détruite par un tremblement de terre. Cependant elle conserva en-
core un certain nombre d'habitants.

Le fils du sultan Orcan, gouverneur de la province de Rarasi, l'ancienne Mysie, fut
saisi d'admiration à l'aspect des ruines de Cyzique. Les colonnes brisées, les marbres épais
sur le gazon ^ul rappelèrent les débris du palais de la reine de Saba, Ral-Kiz(4), élevé
par Salomon, et les restes d'Istakar et de Tadmor. S'étant endormi dans ces ruines, il
eut un songe à la suite duquel il se décida à entreprendre une campagne en Europe.

ÉTAT ACTUEL DES RUINES.

La grande tour de Bal-Kiz paraît avoir commandé la tête d'un des ponts qui étaient
jetés sur l'étroit canal de Cyzique; on remarque un grand mur qui se rattache à la tour,
et qui se dirige à an^le droit vers Test. Il ne paraît pas que les murailles se soient éten-
dues le long de l'isthme; on n'en trouve du moins aucune trace. La ville étant assise par-
tie sur le penchant de la montagne qui forme trois mamelons, partie dans la plaine,

<" Voyez Description de Sainte-Sophie, Revue fran- ^ Caylus, Antiquités , tome II, a, 9.

caise i838 (4) Hammer, Histoire de 1 empire ottoman, tom. I.

w DionCasius, lib. LI, p. U7-

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Tome II.
 
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