Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 31.1904)

GIROLAMO DELLA ROBBIA ET SES ŒUVRES

(premier article)

l

ans la chapelle de l’École des Beaux-Arts,
à Paris, mais malheureusement à demi
cachée dans un coin obscur, se trouve
une effigie en marbre hardiment taillée,
— une de ces statues tombales à moitié
cadavre,à moitié squelette,dont il existe
tant d’exemples dans la sculpture mor-
tuaire en France. Elle porte l’inscrip-
tion suivante : « Ebauche de la statue
tombale de Catherine de Médicis, par
G. délia Robbia. »

La statue est admirable, non seulement par l’excellence de son
anatomie et sa puissante^ facture, mais elle est remarquable aussi
par le profond sentiment qu’expriment les traits si légèrement ébau-
chés. Dès le premier abord elle se révèle comme l’œuvre d’un Ita-
lien, d’un artiste imprégné des traditions de la sculpture florentine,
pour qui les tragiques Baptistes et les Madeleines décharnées de
Donatello étaient plus que de simples souvenirs, un Italien dans
l’éducation duquel l’art psychologique et réaliste des Florentins du
xve siècle avait été l’influence suprême. Le sculpteur capable d’exé-