EDMOND BONNAFFE
Edmond Bonnaffé n’avait pas fait partie du
bataillon sacré qui, en 1859, entreprit de
doter la France d’un recueil où toutes les
questions intéressant b histoire de l’art dans
scs différentes phases seraient examinées et
discutées; mais, depuis 1869 jusqu’en ces
récentes années, sa collaboration y fut assi-
due. Quelques-unes des pages qu’il lui a four-
nies renferment des idées fécondes qui ont
porté fruit, et il convient de lui en laisser
tout l’honneur; il est légitime aussi que la
Gazette se félicite de les avoir répandues
quand elles semblaient encore de séduisants paradoxes. L’homme
était d’ailleurs aussi affable que savant, et tous ceux qui l’ont pra-
tiqué ou approché ont gardé de lui le meilleur souvenir.
Issu d'une famille d’armateurs bordelais dont il a jadis conté
l’opulence et les vicissitudes l, Edmond Bonnaffé était né au Havre
le 9 décembre 1825. Après de fortes études classiques, il se desti-
nait à la carrière diplomatique lorsque la révolution de 1848 vint
porter un coup fatal à la prospérité paternelle et il dut entrer
comme simple surnuméraire à la Compagnie des chemins de fer de
l’Ouest. 11 ne tarda pas d’ailleurs à s’y faire apprécier et son avance-
ment y fut assez rapide; il donna sa démission en 1865, après avoir
contracté avec MUe Pitre-Chevalier, fille du fondateur du Musée des
Familles, un mariage qui lui assura une confortable aisance, et il se
livra désormais tout entier à ses goûts de curieux et de lettré.
Ce n’est point pour employer une formule banale que j’accouple
1. Bordeaux il y a cent ans. Un amateur bordelais, sa famille et son entourage
(1740-1809). Paris, J. Rouam, 1887, in-4°.
Edmond Bonnaffé n’avait pas fait partie du
bataillon sacré qui, en 1859, entreprit de
doter la France d’un recueil où toutes les
questions intéressant b histoire de l’art dans
scs différentes phases seraient examinées et
discutées; mais, depuis 1869 jusqu’en ces
récentes années, sa collaboration y fut assi-
due. Quelques-unes des pages qu’il lui a four-
nies renferment des idées fécondes qui ont
porté fruit, et il convient de lui en laisser
tout l’honneur; il est légitime aussi que la
Gazette se félicite de les avoir répandues
quand elles semblaient encore de séduisants paradoxes. L’homme
était d’ailleurs aussi affable que savant, et tous ceux qui l’ont pra-
tiqué ou approché ont gardé de lui le meilleur souvenir.
Issu d'une famille d’armateurs bordelais dont il a jadis conté
l’opulence et les vicissitudes l, Edmond Bonnaffé était né au Havre
le 9 décembre 1825. Après de fortes études classiques, il se desti-
nait à la carrière diplomatique lorsque la révolution de 1848 vint
porter un coup fatal à la prospérité paternelle et il dut entrer
comme simple surnuméraire à la Compagnie des chemins de fer de
l’Ouest. 11 ne tarda pas d’ailleurs à s’y faire apprécier et son avance-
ment y fut assez rapide; il donna sa démission en 1865, après avoir
contracté avec MUe Pitre-Chevalier, fille du fondateur du Musée des
Familles, un mariage qui lui assura une confortable aisance, et il se
livra désormais tout entier à ses goûts de curieux et de lettré.
Ce n’est point pour employer une formule banale que j’accouple
1. Bordeaux il y a cent ans. Un amateur bordelais, sa famille et son entourage
(1740-1809). Paris, J. Rouam, 1887, in-4°.