Il
IDENTIFICATION DE DEUX MODÈLES DE LA TOUR
Si les lecteurs jettent les yeux sur la date du premier article dont
celui-ci forme la suite, ils s’étonneront peut-être du long intervalle
qui les sépare : la raison en est dans la règle même que je me suis
imposée au début de ces investigations : ainsi que je l’ai dit en 1896,
à des attributions fantaisistes je voudrais, le cas échéant, substituer
des données certaines et des arguments irréfutables. Or, dépareillés
aubaines n’arrivent pas tous les jours, et il s’en faut remettre au
hasard pour favoriser de loin en loin une enquête, toujours ouverte,
qui pourrait fort bien d’ailleurs, sous la même rubrique, ne pas de-
meurer le domaine d’un seul.
La tâche, je le sais par expérience, est difficile, et le résultat
obtenu ne rémunère pas toujours l’effort qu’elle exige. Extirper une
erreur, modifier une opinion reçue, porter atteinte à une tradi-
tion aveuglément acceptée, sont l’œuvre du temps bien plus que celle
d’un travailleur isolé. La Gazette a fait jadis bon accueil à la
démonstration par laquelle je me llatte d’avoir dépossédé Chardin
d’un portrait de Mme Geoffrin et d’avoir substitué à ces deux noms
ceux d’Aved et deMme Crozat la mère. Si j’avais été tenté dem’enor-
1. Voir la Gazette des Beaux-Arts, 1896, t. I, p. 471 etsuiv.
IDENTIFICATION DE DEUX MODÈLES DE LA TOUR
Si les lecteurs jettent les yeux sur la date du premier article dont
celui-ci forme la suite, ils s’étonneront peut-être du long intervalle
qui les sépare : la raison en est dans la règle même que je me suis
imposée au début de ces investigations : ainsi que je l’ai dit en 1896,
à des attributions fantaisistes je voudrais, le cas échéant, substituer
des données certaines et des arguments irréfutables. Or, dépareillés
aubaines n’arrivent pas tous les jours, et il s’en faut remettre au
hasard pour favoriser de loin en loin une enquête, toujours ouverte,
qui pourrait fort bien d’ailleurs, sous la même rubrique, ne pas de-
meurer le domaine d’un seul.
La tâche, je le sais par expérience, est difficile, et le résultat
obtenu ne rémunère pas toujours l’effort qu’elle exige. Extirper une
erreur, modifier une opinion reçue, porter atteinte à une tradi-
tion aveuglément acceptée, sont l’œuvre du temps bien plus que celle
d’un travailleur isolé. La Gazette a fait jadis bon accueil à la
démonstration par laquelle je me llatte d’avoir dépossédé Chardin
d’un portrait de Mme Geoffrin et d’avoir substitué à ces deux noms
ceux d’Aved et deMme Crozat la mère. Si j’avais été tenté dem’enor-
1. Voir la Gazette des Beaux-Arts, 1896, t. I, p. 471 etsuiv.