LE RENOUVELLEMENT
DE L’ART PAR LES « MYSTÈRES »
A LA FIN DU MOYEN AGE
(deuxième article1)
111
art du xvc siècle doit autant que le théâtre à
saint Bonaventure. Non que les artistes aient
fait des Méditations leur bréviaire : fort peu
sans doute les avaient lues. Mais ils n’avaient
qu’à assister au drame sacré pour avoir sous
les yeux les rêves du grand mystique. Des
groupes vivants les touchaient tout autrement
que des descriptions. Ils allaient au théâtre avec
tout le monde. Et non seulement ils as-
sistaient aux Mystères, mais encore ils y
collaboraient. Au xv° siècle, Jean Ilor-
tart, peintre et verrier de Lyon, faisait
des « pourtraicts»,c’est-à-dire des décors
pour les Mystères1 2. Au xvic siècle, le peintre Hubert Caillaux avait
été le metteur en scène du Mystère de la Passion, joué à Valen-
ciennes 3. On prend sur le fait ici les relations qui unissaient les deux '
arts4. Rentrés chez eux, quand nos artistes se remettaient à peindre
les scènes de l’Evangile, il leur était sans doute difficile de se sous-
1. V. Gazelle des Beaux-Arts, 1904, t. I, p. 89.
2. N. Rondot, Réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements, 1887, p. 431 y
3. Nous avons son manuscrit (B. N., ms. franc. 12 536) qui nous donne les
décors de la pièce.
4. Il serait facile de multiplier ces exemples. Voir notamment Archives de
l'Art français, tome I, p. 137.
DE L’ART PAR LES « MYSTÈRES »
A LA FIN DU MOYEN AGE
(deuxième article1)
111
art du xvc siècle doit autant que le théâtre à
saint Bonaventure. Non que les artistes aient
fait des Méditations leur bréviaire : fort peu
sans doute les avaient lues. Mais ils n’avaient
qu’à assister au drame sacré pour avoir sous
les yeux les rêves du grand mystique. Des
groupes vivants les touchaient tout autrement
que des descriptions. Ils allaient au théâtre avec
tout le monde. Et non seulement ils as-
sistaient aux Mystères, mais encore ils y
collaboraient. Au xv° siècle, Jean Ilor-
tart, peintre et verrier de Lyon, faisait
des « pourtraicts»,c’est-à-dire des décors
pour les Mystères1 2. Au xvic siècle, le peintre Hubert Caillaux avait
été le metteur en scène du Mystère de la Passion, joué à Valen-
ciennes 3. On prend sur le fait ici les relations qui unissaient les deux '
arts4. Rentrés chez eux, quand nos artistes se remettaient à peindre
les scènes de l’Evangile, il leur était sans doute difficile de se sous-
1. V. Gazelle des Beaux-Arts, 1904, t. I, p. 89.
2. N. Rondot, Réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements, 1887, p. 431 y
3. Nous avons son manuscrit (B. N., ms. franc. 12 536) qui nous donne les
décors de la pièce.
4. Il serait facile de multiplier ces exemples. Voir notamment Archives de
l'Art français, tome I, p. 137.