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Ars: časopis Ústavu Dejín Umenia Slovenskej Akadémie Vied — 1.1967

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Nr. 2/1967
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I.
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Trajdos, Ewa: Deux contributions aux relations artistiques entre la Pologne et la Slovaquie à la fin du moyen âge
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https://doi.org/10.11588/diglit.51369#0229

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Deux contributions aux relations artistiques
entre la Pologne et la Slovaquie
à la fin du moyen âge

EWA TR A JD O S (Varsovie)

I. L’atelier cracovien de Wit Stosz et l’oeuvre de Paul de Levoča

La question de l’influence de l’œuvre cracovienne
de Wit Stosz sur l’art de la région de Spiš et de la
Slovaquie de la fin du XVe siècle et du début
du XVIe siècle n’a pas fait jusqu’à présent, l’objet
d’études indépendantes. A vrai dire, des chercheurs
slovaques, hongrois et allemands ont remarqué de
nombreux éléments de Stosz dans cet art, mais
l’influence exercée par l’atelier cracovien de Wit
Stosz n’était pas au centre de leurs recherches.
Ce problème faisait plutôt partie des questions
périphériques entrant dans le cadre du rayonne-
ment général de l’art de Stosz sur les pays euro-
péens.1
La question clé de la présente étude est celle du
rapport existant entre l’art de Paul de Levoča
et l’œuvre cracovienne de Wit Stosz. Kampis a
rejeté nettement la possibilité de l'influence de
l’atelier cracovien sur le retable de St-Jacques
de Levoča, affirmant que Paul de Levoča n’avait
aucune relation avec cet atelier de Stosz.2 Les
dernières recherches relatives au retable de Levoča
ont néanmoins démontré que ce problème n’était
pas encore définitivement classé.3
Il est difficile de définir l’importance de l’influ-
ence qu’exerça Wit Stosz de la période cracovienne
sur l’œuvre de Paul de Levoča étant donné que
la seule œuvre qu’il ait signée, à savoir le retable
de St-Jacques, fut créée lorsque Stosz se trouvait
à Nuremberg. Nous n’avons aucune donnée sur
les ateliers où Paul fit son apprentissage avant
de s’installer à Levoča. A part cela, malgré les
essais faits pour la reconstituer, on n’a pas établi
son ,,œuvre“. Certains chercheurs se sont efforcés

de subordonner à l’atelier de Paul ou à lui attribuer
toutes les œuvres qui se rapprochaient par le style
de ses sculptures.4 Kampis a cherché au moyen
de la différenciation des œuvres d’artistes anony-
mes tels que le Maître du retable de Ste-Anne,
le Maître du retable des Sts Jean, d’exclure ces
attributions erronées et de séparer d’elles l’œuvre
même de Paul de Levoča.5 Il a, en l’occurrence
attiré l’attention sur la Madonne de Lubica et sur
les figures des Apôtres de Sabinov en tant qu’œu-
vres précoces probables du maître de Levoča.
Divald de son côté également, lui attribuait le
grand retable de la Dormition de la Vierge et le
retable de Ste-Barbe à l’église paroissiale de Banská
Bystrica.6
Étant donné cependant que le grand retable de
St-Jacques à Levoča est la seule œuvre constatée
par les documents de maître Paul, elle devra, par
conséquent, constituer un point de départ pour les
présentes considérations. Il est indubitable et com-
préhensible que ce retable a été inspiré par l’atelier
de Nuremberg. De nombreuses preuves sur ce
point ne peuvent être mises en doute. Toutefois
l'œuvre de Levoča fusionne une somme d’expérien-
ces tirées non seulement de ses contacts avec
Nuremberg, mais aussi de contacts établis plus
tôt, lorsque la sensibilité juvénile de l’artiste
assimilait le plus profondément les traits parti-
culiers de l’atelier d’attache et y puisait une sève
vivifiante pour des années entières. C’est ce courant
profond de liens unissant Paul à la source première
de ses inspirations artistiques que l'auteur essaie
d’extraire dans la présente étude. Ce courant

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