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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 1.1862-1863

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[Mémoires]
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Mossmann, Xavier: Recherches sur l'ancienne constitution de la commune à Colmar
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https://doi.org/10.11588/diglit.19859#0262

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— 75 —

d'Alsace comme une seule commune avec le bailli provincial ä sa tele, el
lorsque Colmar eut franchi la periode de troubles qui lui avait ete si fatale,
le prevot devint un intermediaire quasi superflu. On aura remarque que
1'ordonnance du 23 octobre 1424 le passe sous silence, et qu'ä propos des
jugements ä rendre par le conseil (voyez p. 69), eile parait confier ia di-
rection de ses deliberations, comprise autrefois dans les attributions du
prevot, ä un simple conseiller. Enfinen 1425, l'empereur Sigismond auto-
risa la ville ä racheter la prevöle des mains des nobles de Haltstadt, ä qui
eile avait ete engagee au prix de mille florins, et ä en disposer ä perpetuite1.
C'est ainsi que cette charge devint de fief simple office municipal et magis-
trature elective.

Je pourrais clore ici mes recherches, mais je ne crois pas inulile de A,rail,lissemenl ,lu

7 0 1 principe commu-

rappeler ä grands traits la dcslinee de ces inslitutious si laborieusement "ol-
etablies.

Le meme empereur Sigismond avait engage, en 1413, le grand bailliage
de Haguenau au comte palatin Louis leBarbu, pour la somme de vingt-
cinq mille florins, portee plus lard ä cinquante mille*. Ferdinand Ier, roi
des Romains, le frere de Charles-Quint, opera, en 1558, le rachat de cette
delegation. La dignite" de grand-bailli devint pour les archiducs d'Autriche,
qui en furent des lors exclusivement revetus, une arme funeste ä la liberte
des villes qu'ils avaient mission de proleger. Pourvus de vastes possessions
, dans la province, les archiducs devaient necessairement tendre ä traiter ces
communes si jalouses de ne relever que de l'empire, sur le meme pied que
leurs propres domaines, et Colmar qui par sa Situation etait plus expose
aux convoitises de la maison d'Autriche, que son importance disposait da-
vantage ä resister, et qui avait fait, en 1575, officiellement profession de
proteslantisme, soutint longtemps avec vigueur ses droits et ceux de ses
confederes.

La guerre de trente ans et les eclatants succes qu'elle valut d'abord ä la
maison d'Autriche, permirent ä l'empereur Ferdinand II de tout oser, chez
nous comme ailleurs, et en 1627, il inlerdit ä la ville de Colmar l'exercice
public et prive du culle prolestant. Du momenl que les consciences ne
furent plus libres, que les vieilles familles palriciennes, fideles ä la foi qu'elles
avaient adoplee, furent exilees, l'independance de la commune ne pouvait
plus faire ombrage. Les archiducs croyaient ne plus rencontrer d'entraves,

1. Als. diplom., t. II, p. 310.

2. Schoepfliu , Als. illustr., t. II, p. 571.
 
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