50 APPAREIL
intestin. Toute la surface du tube digestif est tapissée par le tégu-
ment interne, modifié en une membrane muqueuse. Celle-ci dou-
blée elle-même par une coucbe musculaire contractile que revêt
une autre membrane nerveuse et de glissement, la séreuse. Delà
portion digestive du canal, naissent par exsertion de la membrane
muqueuse, les annexes glandulaires, dont les liquides opèrent
le départ chimique de la matière alibile ; et sur toute la longueur
du tube digestif, dans l'épaisseur de la même tunique, se déve-
loppent, en rentrées ou en saillies, des organules variés, chargés
de diverses fonctions d'absorption ou d'exhalation. Avec ces ca-
ractères généraux qui distinguent l'appareil digestif chez tous les
vertébrés, se présentent de nombreuses modifications , eu égard
au développement proportionnel et au plus ou moins de com-
plexité des organes entre les classes, les ordres et les espèces,
suivant l'espèce de nourriture végétale ou animale, et les exi-
gences de chaque organisme.
Situation, direction, divisions. Le canal alimentaire, comme
nous l'avons vu, est situé verticalement dans l'homme, horizon-
talement dans le mammifère quadrupède, au-devant ou au-des-
sous du rachis. Les trois portions qui, à la manière de trois ap-
pareils continus, chargés de fonctions différentes, composent,
par leur succession, l'ensemble du canal, affectent une disposi-
tion analogue. Chacune d'elles commence par une poche ou un
réservoir, siège de l'élaboration principale de chaque fraction,
et auquel fait suite un canal, ouvrant dans le réservoir de la por-
tion qui vient après, ou au-dehors pour la dernière. A chaque sec-
tion, entre le réservoir et ses canaux d'apport ou de continuation,
existent des rétrécissemens contractiles ou valvtdaires, qui ou-
vrent ou ferment le passage aux matières, suivant le besoin des
fonctions. Au reste, ce mode de délimitation est général dans toute
la succession des organes digestifs, car, si l'on veut y prendre
garde , et comme nous l'indiquerons plus loin, les replis valvu-
laires affectés aux cavités principales, sont représentés, dans leurs
canaux de continuation , par des rétrécissemens circulaires qui
en marquent les extrémités.
La première fraction du canal alimentaire, la portion ingestive,
ou Yintestin oral, commence, dans l'homme, au quart inférieur
de la face, par une fente horizontale, orifice cutané de la cavité
buccale, ou la bouche proprement dite. Pour en inscrire le
contour, la peau se réfléchit sur elle-même et forme deux replis
dermo-musculaires, les lèvres, organes de préhension, que l'on
peut considérer comme les valvules extérieures, contractiles et
volontaires, de la cavité buccale. Derrière ces replis, la cavité
buccale elle-même, le réservoir de la portion ingestive, et le
siège de la mastication et de l'insalivation, s'étend horizontale-
ment à l'intérieur de la face et dans l'intervalle des mâchoires,
vers la colonne vertébrale. Comme elle est limitée en avant par
l'orifice de la bouche, elle l'est en arrière par un autre repli
valvulaire, demi-volontaire et involontaire, le voile du palais,
circonscrivant un rétrécissement postérieur, Y isthme du gosier.
Intermédiaire entre l'axe horizontal de la bouche et l'axe ver-
tical du tube digestif, cet isthme est dirigé obliquement de haut
en bas à angle moyen de 45 degrés. En arrière, il ouvre dans la
cavité verticale du pharynx. Celle-ci appliquée verticalement
au-devant de la portion cervicale du rachis, prend la forme
d'un entonnoir, large qu'elle est en haut où elle succède à la
bouche, et rétrécie inférieurement pour se continuer en un
canal, marqué par un rétrécissement annulaire. L'œsophage,
qui fait suite au pharynx, est précisément un canal étroit, cy-
DIGESTIF.
lindrique, de calibre uniforme, qui descend verticalement au-
devant et un peu à gauche des portions cervicale inférieure et
thoracique du rachis, traverse le diaphragme et s'abouche par
un orifice contractile dans le réservoir alimentaire. Ces trois
portions, l'isthme du gosier, le pharynx et l'œsophage , succé-
dant à la cavité préparatoire de l'aliment, constituent son ap-
pareil d'ingestion ou de déglutition.
La seconde fraction du canal alimentaire, la portion digestive
ou Yintestin moyen eXdigestif, commence par le réservoir alimen-
taire ou Y estomac, vaste poche sous-diaphragmatique, oblique
de haut en bas, et de gauche à droite. Organe de la chymifi-
cation, c'est-à-dire destiné à transformer l'aliment en une pâte
homogène, l'estomac forme une cavité bien distincte com-
prise entre deux rétrécissemens contractiles : en haut, le cercle
musculaire œsophagien, en bas, la valvule du pylore qui ouvre
dans Yintestin grêle. Cet intestin, d'un calibre beaucoup plus
étroit, forme un long canal replié sur lui-même en un grand
nombre de circon olutions. Il se divise en trois parties: le
duodénum, organe delà chylification, qui fait suite à l'estomac ,
plus large que le reste de l'intestin, et compris entre la valvule
stomacale du pylore et un cercle de rétrécissement qui marque
l'origine de l'intestin grêle ; le jjjunum et Y iléon, ou l'intestin
grêle proprement dit, organe de l'absorption chyleuse, qui rem-
plit l'abdomen de ses circonvolutions, et se trouve compris à
ses extrémités entre le rétrécissement duodénal et un repli val-
vulaire qui le sépare du gros intestin.
A l'intestin grêle succède, dans la fosse iliaque droite, le réser-
voir principal de la troisième fraction du canal alimentaire, la
portion éjective, intestin éjeclif ou gros intestin. Ce réservoir, dit
le cœcum, où commence la transformation de la pâte chylifère
en matière fécale, s'isole de l'intestin grêle par un vaste repli val-
vulaire, en forme de soupape, la valvule de Bauhin, indiquée
ci-dessus, qui s'oppose au retour des fècesdu cœcum dansl'iléon.
A son autre extrémité, le cœcum se rétrécit pour se continuer par
le reste du gros intestin. C'est d'abord le colon divisé en ses
trois portions : le colon ascendant ou droit, le colon transverse,
et le colon descendant ou gauche. Au colon descendant fait suite,
dans la fosse iliaque gauche, une circonvolution dite son S ilia-
que, laquelle se continue avec la dernière partie du gros intes-
tin, le rectum. Dans toute sa longueur, le gros intestin d'un vo-
lumebeaucoup plus considérable que l'intestin grêle, est partagé
en bosselures, séparées par les étranglemens, des indices exté-
rieurs d'un pareil nombre de replis valvulaires qui divisent sa
cavité en une suite de loges continues, dans lesquelles se mou-
lent les fèces. Le rectum, dans lequel s'accumulent les matières
fécales, est plus lisse. C'est l'organe de la défécation, marqué à
son origine par un rétrécissement circulaire, à l'angle de ré-
flexion par lequel il fait suite au colon iliaque, et qui s'ouvre
au-dehors par l'orifice de Yanus, repli dermo-musculaire que
l'on peut considérer comme la valvule contractile et volontaire
de l'extrémité terminale du tube digestif.
Dimensions. Le canal alimentaire avec ses annexes, composant
tout l'appareil digestif, présente un très grand volume et remplit
presque en entier la grande cavité thoraco-abdominale. La lon-
gueur totale du tube digestif, estimée par Richerand de cinq à six
fois la hauteur de la taille humaine, est évaluée par M. Huschke
à six ou sept fois et par M. Cruveilhier à sept ou huit fois cette
dimension. Mais l'examen attentif des parties fait découvrir à cet
égard de nombreuses variations entre les individus. Comme ces
intestin. Toute la surface du tube digestif est tapissée par le tégu-
ment interne, modifié en une membrane muqueuse. Celle-ci dou-
blée elle-même par une coucbe musculaire contractile que revêt
une autre membrane nerveuse et de glissement, la séreuse. Delà
portion digestive du canal, naissent par exsertion de la membrane
muqueuse, les annexes glandulaires, dont les liquides opèrent
le départ chimique de la matière alibile ; et sur toute la longueur
du tube digestif, dans l'épaisseur de la même tunique, se déve-
loppent, en rentrées ou en saillies, des organules variés, chargés
de diverses fonctions d'absorption ou d'exhalation. Avec ces ca-
ractères généraux qui distinguent l'appareil digestif chez tous les
vertébrés, se présentent de nombreuses modifications , eu égard
au développement proportionnel et au plus ou moins de com-
plexité des organes entre les classes, les ordres et les espèces,
suivant l'espèce de nourriture végétale ou animale, et les exi-
gences de chaque organisme.
Situation, direction, divisions. Le canal alimentaire, comme
nous l'avons vu, est situé verticalement dans l'homme, horizon-
talement dans le mammifère quadrupède, au-devant ou au-des-
sous du rachis. Les trois portions qui, à la manière de trois ap-
pareils continus, chargés de fonctions différentes, composent,
par leur succession, l'ensemble du canal, affectent une disposi-
tion analogue. Chacune d'elles commence par une poche ou un
réservoir, siège de l'élaboration principale de chaque fraction,
et auquel fait suite un canal, ouvrant dans le réservoir de la por-
tion qui vient après, ou au-dehors pour la dernière. A chaque sec-
tion, entre le réservoir et ses canaux d'apport ou de continuation,
existent des rétrécissemens contractiles ou valvtdaires, qui ou-
vrent ou ferment le passage aux matières, suivant le besoin des
fonctions. Au reste, ce mode de délimitation est général dans toute
la succession des organes digestifs, car, si l'on veut y prendre
garde , et comme nous l'indiquerons plus loin, les replis valvu-
laires affectés aux cavités principales, sont représentés, dans leurs
canaux de continuation , par des rétrécissemens circulaires qui
en marquent les extrémités.
La première fraction du canal alimentaire, la portion ingestive,
ou Yintestin oral, commence, dans l'homme, au quart inférieur
de la face, par une fente horizontale, orifice cutané de la cavité
buccale, ou la bouche proprement dite. Pour en inscrire le
contour, la peau se réfléchit sur elle-même et forme deux replis
dermo-musculaires, les lèvres, organes de préhension, que l'on
peut considérer comme les valvules extérieures, contractiles et
volontaires, de la cavité buccale. Derrière ces replis, la cavité
buccale elle-même, le réservoir de la portion ingestive, et le
siège de la mastication et de l'insalivation, s'étend horizontale-
ment à l'intérieur de la face et dans l'intervalle des mâchoires,
vers la colonne vertébrale. Comme elle est limitée en avant par
l'orifice de la bouche, elle l'est en arrière par un autre repli
valvulaire, demi-volontaire et involontaire, le voile du palais,
circonscrivant un rétrécissement postérieur, Y isthme du gosier.
Intermédiaire entre l'axe horizontal de la bouche et l'axe ver-
tical du tube digestif, cet isthme est dirigé obliquement de haut
en bas à angle moyen de 45 degrés. En arrière, il ouvre dans la
cavité verticale du pharynx. Celle-ci appliquée verticalement
au-devant de la portion cervicale du rachis, prend la forme
d'un entonnoir, large qu'elle est en haut où elle succède à la
bouche, et rétrécie inférieurement pour se continuer en un
canal, marqué par un rétrécissement annulaire. L'œsophage,
qui fait suite au pharynx, est précisément un canal étroit, cy-
DIGESTIF.
lindrique, de calibre uniforme, qui descend verticalement au-
devant et un peu à gauche des portions cervicale inférieure et
thoracique du rachis, traverse le diaphragme et s'abouche par
un orifice contractile dans le réservoir alimentaire. Ces trois
portions, l'isthme du gosier, le pharynx et l'œsophage , succé-
dant à la cavité préparatoire de l'aliment, constituent son ap-
pareil d'ingestion ou de déglutition.
La seconde fraction du canal alimentaire, la portion digestive
ou Yintestin moyen eXdigestif, commence par le réservoir alimen-
taire ou Y estomac, vaste poche sous-diaphragmatique, oblique
de haut en bas, et de gauche à droite. Organe de la chymifi-
cation, c'est-à-dire destiné à transformer l'aliment en une pâte
homogène, l'estomac forme une cavité bien distincte com-
prise entre deux rétrécissemens contractiles : en haut, le cercle
musculaire œsophagien, en bas, la valvule du pylore qui ouvre
dans Yintestin grêle. Cet intestin, d'un calibre beaucoup plus
étroit, forme un long canal replié sur lui-même en un grand
nombre de circon olutions. Il se divise en trois parties: le
duodénum, organe delà chylification, qui fait suite à l'estomac ,
plus large que le reste de l'intestin, et compris entre la valvule
stomacale du pylore et un cercle de rétrécissement qui marque
l'origine de l'intestin grêle ; le jjjunum et Y iléon, ou l'intestin
grêle proprement dit, organe de l'absorption chyleuse, qui rem-
plit l'abdomen de ses circonvolutions, et se trouve compris à
ses extrémités entre le rétrécissement duodénal et un repli val-
vulaire qui le sépare du gros intestin.
A l'intestin grêle succède, dans la fosse iliaque droite, le réser-
voir principal de la troisième fraction du canal alimentaire, la
portion éjective, intestin éjeclif ou gros intestin. Ce réservoir, dit
le cœcum, où commence la transformation de la pâte chylifère
en matière fécale, s'isole de l'intestin grêle par un vaste repli val-
vulaire, en forme de soupape, la valvule de Bauhin, indiquée
ci-dessus, qui s'oppose au retour des fècesdu cœcum dansl'iléon.
A son autre extrémité, le cœcum se rétrécit pour se continuer par
le reste du gros intestin. C'est d'abord le colon divisé en ses
trois portions : le colon ascendant ou droit, le colon transverse,
et le colon descendant ou gauche. Au colon descendant fait suite,
dans la fosse iliaque gauche, une circonvolution dite son S ilia-
que, laquelle se continue avec la dernière partie du gros intes-
tin, le rectum. Dans toute sa longueur, le gros intestin d'un vo-
lumebeaucoup plus considérable que l'intestin grêle, est partagé
en bosselures, séparées par les étranglemens, des indices exté-
rieurs d'un pareil nombre de replis valvulaires qui divisent sa
cavité en une suite de loges continues, dans lesquelles se mou-
lent les fèces. Le rectum, dans lequel s'accumulent les matières
fécales, est plus lisse. C'est l'organe de la défécation, marqué à
son origine par un rétrécissement circulaire, à l'angle de ré-
flexion par lequel il fait suite au colon iliaque, et qui s'ouvre
au-dehors par l'orifice de Yanus, repli dermo-musculaire que
l'on peut considérer comme la valvule contractile et volontaire
de l'extrémité terminale du tube digestif.
Dimensions. Le canal alimentaire avec ses annexes, composant
tout l'appareil digestif, présente un très grand volume et remplit
presque en entier la grande cavité thoraco-abdominale. La lon-
gueur totale du tube digestif, estimée par Richerand de cinq à six
fois la hauteur de la taille humaine, est évaluée par M. Huschke
à six ou sept fois et par M. Cruveilhier à sept ou huit fois cette
dimension. Mais l'examen attentif des parties fait découvrir à cet
égard de nombreuses variations entre les individus. Comme ces